Le prochain Battlefield aurait un développement chaotique et des ambitions jamais vues
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Rédigé par Quentin
Alors qu’EA est en plein développement du prochain Battlefield, des témoignages internes (rapportés par le site Ars Technica), révèlent un projet colossal, miné par des retards, une pression extrême et des ambitions démesurées. L’objectif serait de concurrencer Call of Duty et Fortnite avec un jeu aux ambitions jamais vues pour la série. Mais à quel prix ?

Un nouveau Battlefield très ambitieux qui n’aurait pas le droit à l’erreur
Le site Ars Technica a pu s’entretenir avec des employés actuels et anciens d’EA qui travaillent ou ont récemment travaillé directement sur le prochain Battlefield. Tous sont issus de plusieurs studios et ont accepté de révéler les coulisses du développement sous couvert d’anonymat. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les propos rapportés ne sont pas très rassurants.
Après l’échec de Battlefield 2042, EA a lancé le projet Glacier avec un plan ambitieux : un mode Battle Royale gratuit, une campagne solo de six heures, plusieurs modes multijoueur classiques et un contenu communautaire façon Portal. L’objectif affiché est pour le moins très ambitieux, pour ne pas dire démesuré : atteindre 100 millions de joueurs, un chiffre que même le Battlefield le plus populaire (Battlefield 1) n’avait jamais approché.
Pour mener cette mission, EA a recruté des figures de l’industrie comme Byron Beede (ex-Call of Duty) et Marcus Lehto (co-créateur de Halo), mais cette nouvelle direction américaine s’est heurtée à la culture plus prudente du studio historique DICE, basé en Suède. Cela aurait donné pour résultat un climat de méfiance, des retards, et une absence de vision claire au fil des étapes clés du développement. En 2024, le studio Ridgeline (chargé de la campagne solo) est fermé, Marcus Lehto s’en va, et la campagne doit être recommencée de zéro, alors qu’elle accuse déjà deux ans de retard.
Dès 2023, le budget initial estimé à 400 millions de dollars explose, avec l’arrivée en renfort de centaines de développeurs supplémentaires. Des objectifs irréalistes et une pression constante ont conduit à une vague d’arrêts maladie pour épuisement. On imagine que les vagues de licenciements au sein des studios EA, intervenues l’année dernière, n’ont pas aidé à apaiser le climat.
Un autre exemple du AAA moderne à bout de souffle ?
Toujours selon les sources du média, les développeurs prévoient déjà de reporter des fonctionnalités promises après le lancement, dans des « season pass ». Le scénario du patch day-one massif est également probable, comme pour pour la plupart des AAA de nos jours, car la validation des versions finales pour les consoles doit se faire des semaines avant la sortie.
De plus, le mode solo serait encore loin d’être prêt et pourrait subir des coupes sévères ou être livré inachevé. Ces difficultés illustrent une nouvelle fois la crise du modèle AAA dans l’industrie et ce ne sont pas les nombreuses mauvaises nouvelles du jour du côté d’Xbox qui viendront contredire ce constat. Des voix comme celle de Swen Vincke (Baldur’s Gate 3), qui s’élève contre des développements trop rapides, trop coûteux, trop risqués et principalement dictés par la recherche de profits trimestriels, appellent à « construire plus lentement » et à « travailler plus intelligemment » pour favoriser la créativité et éviter l’épuisement des équipes.
EA espère toujours sortir le prochain Battlefield avant la fin de son exercice fiscal, mais au sein des équipes, beaucoup doutent que le jeu puisse atteindre les standards espérés. Il ne reste plus qu’à attendre l’annonce officielle et une première prise en main pour juger du résultat.