Manhattan – Des grattes-ciels à perte de vue
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Rédigé par Jordan
Si notre dernier Meuble à Jeux vous entraînait dans la complexité des chemins de fer avec Foothills, Manhattan nous propose aujourd’hui de devenir le meilleur architecte de la célèbre île. Le titre ne date pas d’hier, puisqu’il est tout d’abord sorti en 1994, empochant cette année-là l’un des prix les plus importants dans le monde du jeu de société, le prix Spiel des Jarhes.
Plus d’une vingtaine d’années plus tard, Manhattan revient avec un petit coup de jeune, édité cette fois-ci par Act in Games et distribué chez nous par Blackrock Games. Après toutes ces années, voyons ensemble si le jeu n’a rien perdu de son charme, et si la folie de construction emballe toujours autant les joueurs.
Manhattan est jouable de 2 à 4 joueurs pour des parties d’une durée de 30 minutes environ. Pour les besoins de cet article, le titre a été testé avec 2 et 4 participants. Les règles ne changent pas fondamentalement à 2, si ce n’est que chaque joueur possède 2 couleurs au lieu d’une seule. Dans le cas d’une partie à trois, on compte 6 manches au lieu de 4.
Sommaire
ToggleLa Grosse Pomme comme terrain de jeu
L’île de Manhattan a toujours été un terrain de jeu incroyable pour les architectes, désireux de pouvoir marquer le paysage de la ville de leur empreinte grâce à des édifices toujours plus imposants. Le jeu Manhattan vous propose de participer à cette « guerre » des architectes, ou plutôt des investisseurs dans le cas présent, avec des tas d’endroits où vous bâtiments pourront fièrement trôner. Mais la lutte promet d’être dure, puisque vous ne serez pas le seul businessman de l’île.
Après que chacun a choisi sa couleur parmi les quatre, les joueurs s’emparent de tous les blocs dits « Étage » de cette même couleur et se placent sur l’un des côté du plateau, en faisant attention à bien être perpendiculaire à lui (cela aura son importance pour bien déchiffrer les cartes « Permis de construire »). Chaque joueur se voit aussi attribuer quatre cartes « Permis de construire » parmi les 45 qui composent le jeu. Le reste des cartes forme la pioche au centre du plateau. Chaque joueur pose son marqueur de score sur zéro, et la partie peut commencer.
Le but de Manhattan est simple : bâtir ses édifices et être celui qui trônera le plus haut. Lors d’une manche, chaque joueur choisi 6 blocs (4 lorsqu’il n’y a que 3 joueurs, 8 blocs à 2) pour les placer sur sa carte de profil. Lorsque son tour arrive, il dévoile l’une de ses cartes « Permis de construire » qui lui indique où il peut poser son bloc Étage sur le plateau, dans le quartier de son choix. Si l’espace sur lequel il veut le poser est libre, il peut le faire sans attendre.
Business is business
Mais là où Manhattan révèle sa vraie nature, c’est lorsque les joueurs viennent s’inviter dans les constructions des autres. Car oui, même si un participant a déjà commencé la construction d’un édifice, libre à chacun de pouvoir s’incruster dans son business et d’y incorporer l’un des étages. Il faut simplement veiller à pouvoir ajouter un étage qui soit aussi grand que la somme de tous les étages bâtis par la joueur possédant l’édifice.
Pour être moins obscur : si le joueur 1 a débuté son immeuble avec 2 étages, le joueur 2 est obligé d’ajouter 2 étages ou plus pour continuer la construction. Les blocs « Étages » sont divisés par taille, par conséquent, il devra forcément avoir un bloc équivalent à 2 étages simples pour se positionner dessus (puisqu’il ne peut poser qu’un bloc par tour). A la fin de la manche, si le joueur 2 trône toujours au sommet de l’édifice avec son bloc, il en devient le « propriétaire » et remporte les points.
Lorsqu’une manche se termine, il faut alors regarder qui possède l’immeuble le plus haut pour lui attribuer des points (personne n’en gagne en cas d’égalité), qui a le plus de bâtiments dans chaque quartier et le nombre de propriétés sur l’ensemble du plateau. Les joueurs avancent alors leur marqueur de points autour du plateau, et c’est naturellement celui qui en a le plus qui remporte la partie au bout de 4 manches.
Pour qui s’adresse Manhattan ?
Venir s’immiscer dans les constructions des autres apporte alors une dose de convivialité à l’ensemble, créant des rivalités, des revanches et des coups dans le dos qui participent à la bonne ambiance. De vraies stratégies peuvent être mises en place, ce qui complexifient un peu le tout et cela donne une profondeur bienvenue à Manhattan, sans que le jeu n’oublie pour autant d’être accessible au plus grand nombre et aux familles.
Les plus experts pourront en plus se tourner vers le mode Avancé, qui rajoute les « Règles Urbanistiques » au jeu. Lors de chaque manche, l’une de ces cartes est tirée et permet d’ajouter une règle supplémentaire pour le calcul des points. La carte « Maison du Hobbit » donne par exemple 2 points au propriétaire de l’immeuble le plus bas, dans le quartier au le gratte-ciel est le plus haut du plateau. Une dizaine de cartes de ce genres sont présentes, histoire d’ajouter un peu de renouvellement et de piment à la partie.
Son aspect très coloré contribue lui aussi à faire en sorte que l’on ressorte souvent Manhattan de notre meuble à jeux. Les illustrations de Jacqui Davis et Monika Mucha sont très réussies tout comme le plateau de jeu de qualité, sans parler des différents blocs qui s’empilent aisément comme des Lego. On prend alors plaisir de voir le plateau se remplir d’immeubles au fil de la partie avec toutes ces couleurs et cet aspect translucide des blocs, du plus bel effet.
- Nombre de joueurs : 2 à 4 joueurs
- Temps de partie : 30 minutes
- Auteurs : Andreas Seyfarth
- Illustrateurs : Jacqui Davis
- Éditeur : Act in Games
- Distributeur : Blackrock Games
- Prix : 30 €
La longévité de Manhattan à travers les deux dernières décennies suffit à elle seule à prouver qu’il est une valeur sûre dans le domaine. Avec des règles très accessibles, un aspect compétitif réellement amusant et une dose de stratégie, il reste après toutes ces années un immanquable. La réédition de Act in Games rend le jeu encore plu agréable avec un aspect visuel chatoyant et des matériaux de qualité. Comme quoi, un must-have de 1994 peut aussi l’être en 2019.
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