Aperçu : Overfall : Le RPG tactique généreux mais corsé
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Rédigé par Tony Ruscito
Fruit d’un projet Kickstarter financé à hauteur de 67.000 dollars, Overfall se présente comme un petit jeu sans d’énormes prétentions, mais suffisamment charmeur -notamment par sa patte artistique- pour attirer notre attention. Annoncé comme un RPG stratégique où la réflexion et le dialogue sont centraux, le voilà, débarquant en early access sur PC. Voyons de quel bois se chauffe le titre indépendant développé par Pera Games !
En route pour l’aventure !
L’histoire nous emmène dans un monde majoritairement océanique où différentes races cohabitent, habitant sur de petites îles séparées les unes des autres. Nous contrôlons au départ deux héros dont il est possible de choisir la classe mais qui nous limite au départ à un guerrier équipé d’une hache et d’un clerc, utile pour le soutien. Et première remarque : La personnalisation est inexistante, si l’on exclue le choix des noms et celui de la classe. Il n’est même pas possible de changer le sexe de notre personnage, cet attribut étant associé à la classe (Le guerrier est un homme, le clerc est une femme). Il est dommage que cela soit autant limité, mais l’on comprend vite pourquoi en évoluant dès les premières minutes de jeu.
En effet, même s’il s’agit d’un RPG stratégique, ce dernier n’a pas un fonctionnement traditionnel qui consiste à seulement faire monter son personnage, sauvegarder, reprendre au point de sauvegarde en ayant perdu, non. Dans Overfall, le principe est que si l’on meurt, on perd tout et on recommence ! Et comme l’on meurt (très) souvent, surtout au début, on comprend que la personnalisation de personnages n’ait que peu d’intérêt. Et quand l’on meurt, un score nous est délivré pour nous pousser à aller le plus loin possible. D’ailleurs, plus nombreux sont les points gagnés, plus l’on débloque de classes à choisir pour nos personnages principaux.
Enfin bref, si vous disposez de deux personnages au départ, il est tout à fait possible de posséder quatre personnages au total, mais sous certaines conditions. Pour cela, il faudra progresser dans l’aventure, augmenter sa réputation auprès des différentes races, notamment en effectuant des missions pour elles. D’abord on débloque un troisième personnage, puis un quatrième. Seulement, ces deux personnages n’ont absolument pas le même fonctionnement que nos deux personnages de base, qui restent deux au commencement, quoi qu’il arrive.
Une fois un ou deux emplacements de personnages débloqués, il faut aller à la rencontre de bateaux d’aventuriers qui seront aptes à vous renseigner sur la localisation d’un allié à recruter, moyennant la dépense d’une rune, objet assez précieux. Une fois ces personnages recrutés, ils sont dans votre équipe le temps de cette partie, mais si vous mourrez, vous les perdez ainsi que vos deux emplacements.
D’ailleurs, si vous perdez l’un de vos personnages principaux, sachez que si l’un d’eux est toujours vivant, il pourra ressusciter l’autre en se rendant sur des îles prévues à cet effet (toujours contre une rune). Mais si vous perdez un des personnages recruté, celui-ci est définitivement perdu. Également, même si vous disposez de quatre personnages et que, par malheur, vos deux personnages principaux meurent lors d’un combat, vous avez également perdu.
Et c’est là que réside la grande difficulté du jeu : Recommencer à chaque fois l’augmentation de sa réputation, l’obtention et l’augmentation de nouveaux alliés, etc. On passe le plus clair de notre temps à augmenter nos emplacements afin de rester en vie le plus longtemps possible, mais cela reste assez compliqué, et agaçant dans certains cas… surtout qu’il n’est pas rare de mourir sur une simple bêtise.
Dans notre cas, même si en assimilant le fonctionnement des différentes classes et attaques leur étant associées, nous avons eu l’impression d’en apprendre plus au fur et à mesure de nos nombreuses parties, il a fallu un long moment pour progresser, ne serait-ce qu’un peu. A ce niveau, le titre de Pera Games se montre assez frustrant, sans doute par une difficulté parfois mal dosée et qui pourra rebuter nombre de joueurs.
Une richesse exemplaire
Et pourtant, Overfall mérite que l’on s’y attarde ! La réalisation artistique est réussie, les musiques collent parfaitement à l’univers dont l’inspiration est clairement nordique. Même les artworks que l’on voit lors des écrans de chargement sont vraiment superbes ! Surtout, le soft est doté d’une richesse et d’une profondeur de gameplay assez impressionnante, compte tenu de son prix et de sa petite envergure.
L’aspect stratégique du titre se présente par des combats dans un décor où l’on se déplace case par case, comme sur un plateau. Les personnages attaquent au tour par tour, et chacun d’eux se divise en trois phases distinctes que l’on peut choisir de zapper au cas par cas. D’abord, il y a une phase de déplacement, soit classique, soit avec une capacité propre à la classe du personnage. Ensuite vient la phase de buff/debuff où l’on peut se soigner, protéger, etc. Enfin vient la troisième phase, celle de l’offensive. Notons que sur la phase de déplacement, deux possibilités sont offertes alors que sur les deux autres, trois capacités s’offrent à nous et permettent d’agir en fonction du placement des ennemis ou de la situation rencontrée. Même si les informations délivrées sur les capacités sont assez brutes de décoffrage par l’interface, on assimile assez vite le système, pour finalement prendre plaisir à combattre.
Enfin, à l’issue d’un combat vient le gain d’objet(s) et/ou d’expérience. Le système de progression est par ailleurs assez spécial, sachant que l’on gagne soit une amélioration de statistiques, soit une capacité passive, souvent adaptée au contexte du combat qui vient de se terminer. Par exemple, si vous avez combattu telle ou telle race, il est possible que vous ayez un avantage contre elle (meilleure attaque, défense, etc.)… ou pas. Aussi étrange que cela puisse paraitre, il est également possible de « gagner » des attributs négatifs, comme un effet de peur infligé en rencontrant une race ou une classe particulière, un abaissement de statistiques, ou autre. Le plus perturbant est que le système parait assez aléatoire sur les bonus et malus obtenus…
Autrement, le fait de naviguer entre les différentes îles, accoster ou éviter les différents bateaux est assez grisant même si légèrement répétitif. La navigation est au cœur d’Overfall, puisqu’elle permet surtout de devenir plus puissant, jouer de la diplomatie ou rencontrer des personnages parfois loufoques au détour d’une quête tout aussi absurde. Il est en effet possible de discuter avec de nombreux personnages, ce qui permet d’influencer l’orientation d’une mission. Dans la même idée, la classe de vos personnages influencera vos choix de dialogues et permettra parfois de varier le dénouement d’une intrigue… plutôt sympa si l’on aime découvrir les quelques possibilités offertes par le jeu !
De même, il est possible, lors de vos pérégrinations navales, de découvrir des îles abritant un bazar permettant notamment d’acheter de la nourriture pour se régénérer, des fioles afin d’apprendre de nouvelles compétences, etc. Des tavernes sont aussi présentes et permettent de se ravitailler en nourriture ou de jouer avec un personnage présent à l’intérieur (cartes, pierre-feuille-ciseaux, etc.), utile pour gagner un peu d’argent. Ce qui sert surtout de monnaie, ce sont des fragments de matériaux que l’on récupère en réalisant des quêtes, en ramassant des caisses sur l’océan… ou en combattant dans l’arène. Parce que oui, il est aussi possible de participer à des combats d’arène, très utiles pour gagner fragments, fioles et nourriture, souvent en quantités appréciables ! Enfin, vous l’avez compris, de nombreuses possibilités s’offrent à nous lors de cette aventure.
En bref, Overfall dispose d’une réalisation artistique des plus réussies autant graphiquement que musicalement. Ajoutons que pour une early access, les bugs sont très rares. Le gameplay offre également une richesse plutôt appréciable pour un titre de cet acabit, qui plus est proposé à un prix raisonnable (9,99€ actuellement). La plus grosse ombre au tableau est sans aucun doute le mauvais équilibrage de la difficulté qui pourra parfois avoir raison de nos nerfs. Le système de progression des personnages, assez aléatoire, pourra aussi freiner de nombreux joueurs. Pour un early access, le titre se montre plutôt prometteur et l’on attendra de voir si les quelques aspects rebutants seront corrigés. En clair, un bon petit jeu à suivre pour les amateurs de RPG stratégiques !
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