Tomb Raider : La Légende de Lara Croft – Notre avis sur la saison 2 de la série animée de Netflix
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Rédigé par Florian
Cette fin d’année est décidément riche en nouveautés pour la plus célèbre des exploratrices britanniques, Lara Croft. Après l’annonce de deux nouveaux jeux lors des derniers Game Awards, c’est également la nouvelle saison de la série animée sur Netflix qui donnera à manger aux fans les plus impatients de remettre la main sur de nouvelles aventures épiques. Après une première saison en demi-teinte, cette saison 2 (jugée comme étant la dernière) avait pour objectif de terminer l’unification des différentes chronologies pré-établies avant l’arrivée des nouveaux jeux dès 2026. Résultat probant ou vestiges ébréchés d’une icône ? Réponses dans notre critique de cette saison 2 de Tomb Raider : La Légende de Lara Croft.
Information : cet article contient des spoilers narratifs. Nous vous conseillons d’avoir fini de visionner la série avant de lire la suite de cette critique.
Vos désirs sont désordre
À la fin de la saison précédente, nous avions laissé Lara Croft quittant précipitamment le mariage de son ami Jonah pour retrouver Sam, son amie qui l’a accompagnée dans les îles du Yamatai et tout juste évoquée dans la première saison. En effet, notre jeune héroïne a reçu un appel mystérieux qui avait suffi à l’inquiéter. La saison 2 de Tomb Raider : La légende de Lara Croft débute à la suite de ces événements, avec une Lara partie à la recherche de son amie Sam, kidnappée pour avoir fouiné là où il ne fallait pas. Après l’avoir libérée et rencontré ce qui sera l’une des antagonistes de cette saison, les deux amies rencontrent Mila, de la société Pithos, chargée de protéger d’anciens artefacts pour les remettre à leur place initiale ou dans les mains des civilisations lésées.

Et c’est là que ça commence à grincer des dents : bien que notre chère britannique semble avoir compris que s’apitoyer sur son sort H24 – comme ce fut le cas dans la trilogie Survivor et même dans la première saison de la série animée chez Netflix – était agaçant, les auteurs de cette nouvelle salve ont décidé de noyer le poisson en faisant tout l’inverse de ce que l’on nous proposait précédemment, avec une Lara toujours aussi agaçante par moments, vouée corps et âme à « réparer » les agissements de son voleur de père (sic) quitte à se vendre en protectrice de reliques sacrées, ce qui est aux antipodes de notre archéologue qui, certes « ne fait ça que pour le sport », mais qui n’a jamais vraiment eu d’état d’âme à provoquer la destruction de sites antiques pour réupérer une sacro-saint relique.
Cette troublante disparité de traitement nuit à l’héritage de cette licence vieille de trente ans bientôt, mais surtout ne contribue pas à l’unification promise des timelines des premiers jeux et de la dernière trilogie. D’autant plus que celle-ci ne clôture pas forcément tout ce qui se déroule devant nos yeux, et ne réalise pas réellement de pont avec la suite des aventures de Lara, pourtant présentées au même moment aux Game Awards. On rappelle que Tomb Raider: Catalyst sera le prochain jeu canonique de la licence avec une sortie prévue en 2027 et des événements qui se dérouleront plusieurs années après Tomb Raider: Underworld, et que Tomb Raider: Legacy of Atlantis réinventera la première vraie épopée de Lara en 2026, du moins celle que nous connaissons depuis 1996, avec des événements se déroulant après la série animée, après Shadow of the Tomb Raider, mais bien avant Tomb Raider: Underworld et donc Tomb Raider: Catalyst. On a d’ailleurs pu en apprendre davantage sur ces deux projets ces derniers jours.
Ça va, vous suivez ? Et même si l’on peut reprocher ce manque d’ambition quant à rendre cette série canonique avec l’univers de la licence, on peut tout de même lui accorder le crédit d’avoir enfin osé rendre Lara plus « teigneuse » que dans les précédentes entrées de la licence, moins farouche aussi et moins dévorée par ses émotions, même si l’équilibre est assez finement trouvé. Mais surtout, on voit enfin l’arrivée d’une jeune femme gagnant enfin sa posture d’aventurière, avec ses gadgets et autres moyens illimités pour obtenir ce qu’elle désire.
Pour en revenir au scénario de cette nouvelle salve de huit épisodes d’environ 20-30 minutes chacun, soit à peine plus de 4h de visionnage au total, notre Lara va sans le vouloir déclencher le début d’une apocalypse à cause du pouvoir d’une des reliques jusqu’alors possédée par son père, un masque Orisha aux pouvoirs étonnants. Acceptant son destin qui s’offre devant elle et toujours accompagnée de ses fidèles amis, Lara va parcourir le monde afin de retrouver les autres masques de la même famille pour éviter que leurs pouvoirs ne tombent en possession de la principale antagoniste de cette saison, la fameuse Mila décrite plus tôt.
Des faiblesses à la dent dure

Et pour le coup, même si l’on ne retiendra guère cette méchante dans l’Histoire de la série tant elle ne nous a accordé aucun frisson d’aucune sorte, son acolyte Fig parvient à dégager un certain charisme qui nous fait longuement hésiter sur ses convictions et sa détermination à vouloir arrêter notre héroïne en short, jusqu’à une révélation finale qui aurait pu apporter quelque chose de plus mais qui restera sans réponse pour l’instant, cette saison étant la dernière (sauf si le public suit d’après les dernières déclarations de la showrunneuse de la série).
Pour l’aider dans ses recherches, Lara pourra de nouveau compter sur Zip, à distance pour gérer les technologies, les recherches et la logistique, mais aussi Jonah et donc Sam. On tient d’ailleurs ici le second move surprenant (et décevant !) de cette seconde saison, l’échange de « partenaire » pour Lara qui vient à travailler en binôme avec Sam quasi-exclusivement tout le long de la saison, tandis que Jonah n’a pas d’autres mises en avant qu’une vague aide et son soutien à distance. C’est assez surprenant, d’autant plus que la relation avec Sam demeure aussi ambigüe que celle que Lara entretient avec Camilla Roth, qui refait une apparition dans cette saison.
Un autre écueil qui nous est rapidement venu en tête est le problème flagrant d’écriture, qui est allé decrescendo au fil de la saison. Après un début très réussi et très prometteur sur les deux premiers épisodes bien rythmés, aux enjeux clairs et remplis d’action, le cœur de cette saison se trouve finalement être une succession de chasses au trésor pour retrouver les masques, rencontrant à tour de rôle les incarnations des divinités liées aux masques, dont Eshu, véritable personnage secondaire marquant de cette saison, puisqu’une grande partie des interrogations tourneront autour de sa famille, ses pouvoirs mais également ses secrets les plus profonds.
Et franchement, même s’il est très agréable de retrouver (enfin) du vrai surnaturel dans une production Tomb Raider (et pas du « faux » comme dans le film avec Alicia Vikander), avec une mise en scène audacieuse, bien plus réfléchie et visuellement très riche comparée à la première saison. On ne peut que reprocher quelques longueurs ainsi qu’un manque de mystère, les masques se révélant bien trop facilement utilisables avec Mila avec un combat final, certes épique, mais plutôt hors ton, loin de ce que l’on aurait pu attendre.
Reste les émotions transmises par tout ce petit groupe : les amis de Lara s’avèrent peu convaincants (surtout Sam — désolé, mais on ne comprend toujours pas son utilité), Jonah et Zip se rendent toujours aussi bien la balle, avec même une incursion rapide dans le passé de Zip, que l’on trouve fortement sous-coté. L’occasion de saluer le travail d’acteur de ce trio principal, à commencer par Hayley Atwell, qui interprète Lara Croft dans la version originale, mais également Allen Maldonado (Zip) et Earl Baylon (qui reprend le rôle de Jonah déjà interprété dans les jeux). On relèvera aussi une amélioration dans l’interprétation de France Renard en VF, qui s’avère plutôt convaincante pour interpréter Lara dans cette suite.
Côté technique, l’animation de Powerhouse Animation fait le job sans éclat. Les décors sont très réussis, les effets visuels le sont tout autant, mais il manque quelque chose, une patte au côté viscéral qui manque à l’appel. Cela est particulièrement marquant dans les scènes d’action, qui n’apportent pas toujours la dose d’adrénaline qu’elles devraient. Alors bien sûr, la série se regarde très agréablement, mais ceci, couplé au manque d’impact narratif, rend l’ensemble assez dilué, loin d’un sentiment d’urgence et de dangerosité que la série voudrait nous faire ressentir, même si globalement, la saison 2 s’en sort mieux que sa prédécesseure sur l’ensemble des points abordés.
En remettant sur le devant de la scène des mystères mythologiques et autres parades autour du monde, la saison 2 de Tomb Raider : La Légende de Lara Croft sauve la mise et fait le job, laissant en suspens certains éléments qui auraient dû être élucidés, dans l’attente d’une suite aux aventures de notre héroïne anglaise. L’ensemble narratif reste fragile avec des raccourcis scénaristiques qui desservent le propos, des antagonistes aussi inégaux que sous-exploités, tandis que le choix d’apporter Sam autant sur le devant de la scène relève de l’erreur de parcours, ni plus ni moins. On regrettera aussi certains choix d’écriture pour l’archéologue la plus connue de la pop culture, rendant l’ensemble encore trop loin de l’objectif initial : renouer une bonne fois pour toute la chronologie de la franchise. Un dernier espoir ? La série en live-action incarnée par Sophie Turner pour Amazon et qui devrait entrer en production dès le mois prochain.
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