[MAJ] La vie de Moon Studios serait menacée et dépendrait des avis laissés sur No Rest for the Wicked, selon son PDG Thomas Mahler
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Rédigé par Fauchinou
Le temps de la gloire parait bien loin chez Moon Studios. Fort d’une réputation construite solidement par Ori and the Blind Forest et sa suite Ori and the Will of the Wisps, le studio autrichien a voulu tenté une « révolution » avec No Rest for the Wicked, un action-RPG en vue isométrique mêlant combats âpres, exploration et récupération de ressources. Et à l’heure où la dernière mise à jour The Breach a été lancée, la réception du public n’est pas suffisante si l’on en croit Thomas Mahler, le PDG du studio.

MAJ : Thomas Mahler a posté sur son compte X/Twitter une publication où il se défend de ses affirmations sur Discord, invoquant un contexte incompris. Des propos détaillés en fin d’article, dans une troisième partie.
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ToggleUne demande aux airs de SOS
Est-ce que finalement les têtes pensantes de Moon Studios n’auraient pas eu les yeux plus gros que le ventre ? C’est une question que l’on pourrait se poser suite aux retours du public effectués au tout départ de l’early access de No Rest for The Wicked. Voulant proposer une expérience qui veut révolutionner le genre du action-RPG, tout n’a pourtant pas très bien commencé au moment du lancement.
Une proposition riche à en être un peu trop fouillis malgré une direction artistique soignée, le public a plus ou moins fini par digérer petit à petit l’expérience, et ce jusqu’à la dernière et énorme mise à jour The Breach disponible depuis avril.
Mais aujourd’hui, la direction que prend le jeu en termes d’accueil critique par les joueuses et joueurs ne semble pas convenir à Thomas Mahler, fondateur et PDG du studio. Sur Discord, il a pris la parole :
« Je crois que les gens pensent que je plaisante quand je demande des critiques positives, parce qu’ils doivent s’imaginer qu’il y a toujours un gros éditeur derrière qui couvre tous les frais. Les amis, si vous écrivez ici, que vous aimez Wicked et que vous attendez les prochaines mises à jour, mais que vous n’avez pas laissé de critique positive, il est parfaitement possible que l’on ne soit plus capables de faire quoi que ce soit dans quelques mois parce que l’on a été victime de review bombing, ce qui incite les gens à ne pas acheter le jeu. Cela signifie que nous ne faisons pas d’argent et que nous allons devoir fermer. »
Il est vrai que l’on ne peut plus nier aujourd’hui l’importance des wishlists et des critiques positives pour qu’un jeu gagne en (bonne) visibilité, de quoi entrer dans un cycle vertueux. Mahler conclue en déclarant :
« Je n’irais pas demander ça si le business du studio n’en dépendait pas. Moi-même je n’écris jamais de critiques nulle part, mais si vous souhaitez nous voir terminer complètement Wicked, il est impératif que nous obtenions à nouveau une note plus élevée. »
Un appel lancé aux allures de SOS un peu curieux quand on demande déjà à un public d’acheter, certes à moindre prix, un titre qui n’est pas fini, sans savoir réellement le visage qu’il aura à la fin, et donc visiblement sans garantie que le studio soit encore là pour le terminer. On sentirait presque une petite odeur de culpabilisation faisant écho avec des méthodes managériales pas tout à fait saines, pratiquées par le passé.
Un sort qui repose sur les avis Steam ?
De plus, et même si le Graal des avis extrêmement positifs fait passer le reste pour du négatif, le titre culmine aujourd’hui à plus de 34 000 avis plutôt positifs dont plus de 7 000 évaluations plutôt positives récentes. Alors bien sûr, comparé à ce à quoi s’attendait le studio, ce n’est peut-être pas suffisant.
Rappelons aussi que Moon Studios a dû gérer la revente par Take-Two de Private Division, qui était l’éditeur de la boîte autrichienne, même si celle-ci mettait en avant le fait de posséder entièrement les droits de son jeu, et que donc tout ceci ne serait que bénéfique.
Quoi qu’il en soit la demande Thomas Mahler a immédiatement eu ses effets, et ce non sans ironie. Oui, les avis positifs ont pu s’accélérer un peu, mais le plus « drôle » c’est que d’autres avis négatifs on fait surface dans le même temps, précisément en réponse à la demande d’en laisser un positif. À suivre, donc.
[MAJ] Thomas Mahler réagit et il n’est pas content
lol, this is what happens when the press just picks up Discord posts and writes an article around them 😂🤣
Overall, pretty much everyone who’s tried Wicked after the last few hotfixes is extremely positive. The reason I left the post on Discord up was simply to push back… https://t.co/Hk8Xc23ULZ
— thomasmahler (@thomasmahler) May 11, 2025
Une réaction du principal intéressé n’aura pas traîné puisque Thomas Mahler a posté sur son compte X/Twitter une publication où il se défend de ses affirmations rapportées sur Discord. Il invoque un contexte incompris et pointe du doigt la presse pour ne pas l’avoir pris en compte. Il va plus loin et en profite pour régler ses comptes face à ses détracteurs qui s’en donnent à cœur joie depuis quelques années, sur les réseaux, dont certains qui le traitent de « Nazi ». Il s’en défend en disant :
« Apparemment, de nos jours, quelqu’un qui n’inclue pas cinq personnages trans dans son jeu et qui ne laisse pas son produit influencé par de conneries politiques est un Nazi. Dans quel monde vit-on. »
La communauté trans appréciera et voilà qui nous rappelle, une fois encore, le ton avec lequel peut s’exprimer le PDG de Moon Studios. Pour ce qu’il en est des critiques du jeu, le discours change :
« Globalement, presque tous ceux qui ont essayé Wicked après les derniers correctifs sont extrêmement positifs. Si j’ai laissé le message sur Discord, c’est simplement pour contrer certaines critiques bidon. »
On passe donc d’un « review bombing » à « certaines critiques bidon ». Et, il est vrai, il existe quelques critiques négatives avec juste un point en guise de commentaire. Mais elles ne représentent finalement qu’une infime partie des mauvais avis, eux-mêmes au milieu d’avis positifs, malgré tout. Pourtant, Mahler s’en sert pour légitimer son appel à inverser la tendance :
« Je n’ai donc aucun problème à dire aux joueurs actifs qui aiment Wicked de laisser un avis positif sur Steam. Après tout, sur Steam, on peut acheter un jeu et laisser un avis négatif qui ne parle même pas du jeu (il y a des avis négatifs sur Wicked qui se limitent littéralement à « . »), puis se faire rembourser immédiatement… et l’avis négatif compte quand même. Si cette pratique est autorisée, alors il devrait également être autorisé pour un développeur d’encourager les joueurs à partager leurs vraies expériences. »
Il y a effectivement un vrai sujet sur la notation de Steam, sur les review bombing négatif et positifs, et un abus lié au remboursement. Mais est-ce que la fin justifie les moyens, quitte à faire une mise au point pas des plus convaincantes ? Pas sûr. Enfin, concernant la santé du studio et du jeu, on est loin, là encore, d’un état d’urgence :
« Nous ne sommes pas en danger financier immédiat, mais de temps en temps, je pense avoir le droit de m’exprimer sur des problèmes de notre industrie que personnellement je trouve dérangeants. Nous poursuivons sans relâche notre objectif qui est que chaque jeu créé par Moon Studios soit un chef d’œuvre absolu. Et avec Wicked, nous sommes déjà sur la bonne voie. »
En conclusion, le jeu ne va pas si mal et ses critiques négatives n’affichent aucune tendance marquée ou inhabituelle, lesquelles reposent donc principalement sur deux axes : une partie du public n’a pas été convaincue par la MAJ « The Breach », et une autre, il est vrai, n’aime tout simplement pas trop la personne qu’est Thomas Mahler.
Bref, pas certain que ni les déclarations sur Discord ni l’explication derrière ne soient une bonne pub pour le jeu ni pour l’image du PDG, et donc, du studio. Mais, au moins, ce dernier ne semble pas autant en danger que cela, et c’est le principal. Enfin, si cette fois on a bien compris.
No Rest for the Wicked est donc toujours en accès anticipé sur PC via Steam.