Donkey Kong Bananza : On y a joué pendant 4 heures, déjà plus qu’un Mario Odyssey version gorille ?
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Rédigé par Quentin
Lors de son annonce, Donkey Kong Bananza avait laissé quelques personnes dubitatives quant au choix et à la direction de ce nouveau jeu d’aventure 3D par Nintendo. Le dernier Nintendo Direct consacré en a tout de même rassuré plus d’un. Développé par l’équipe derrière Super Mario Odyssey, ce nouveau jeu a la lourde tâche de porter la Switch 2 avec une grosse nouveauté, après un Mario Kart World qui était le choix facile. Lors d’un évènement organisé par Nintendo, nous avons eu l’occasion d’y jouer durant environ 4 heures, uniquement en mode docké et à la manette.

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Attendu pour le 17 juillet 2025 exclusivement sur Nintendo Switch 2, Donkey Kong Bananza marque le grand retour de Donkey Kong en héros principal dans un jeu 3D, une première depuis Donkey Kong 64 (1999). À l’image de Super Mario Odyssey lors de la sortie de la première Switch, ce titre s’annonce comme l’un des piliers majeurs du lancement de la Switch 2, destiné à marquer les esprits sur la durée.
On salue déjà la prise de risque de Nintendo, qui a laissé son emblématique plombier moustachu se reposer pour mettre en avant un style plus brut, parfaitement taillé pour exploiter le nouveau hardware de la console, avec un gameplay axé sur la destruction des environnements. Pour rappel, l’histoire se déroule dans les profondeurs de l’Île Lingot, une île mystérieuse où Donkey Kong, accompagné de la petite Pauline, explore un monde souterrain semi-ouvert aux biomes variés. L’objectif principal est de récupérer les Gemmes de Banandium, des cristaux dorés volés par VoidCo, une faction ennemie déterminée à atteindre le centre de la Terre pour exaucer un souhait ultime.
Nos premières impressions lors de la démo jouée au Grand Palais nous avaient déjà enthousiasmés, mais laissaient également craindre une certaine répétitivité dans ce gameplay centré sur la destruction. Après avoir parcouru trois mondes différents, nous avons été largement rassurés. la direction prise par le jeu semble parfaitement maîtrisée. À première vue, Donkey Kong Bananza ressemble à un défouloir où l’on casse tout avec frénésie. La satisfaction est immédiate, puisque les environnements sont presque entièrement destructibles et chaque action est récompensée : or, fossiles, disques de l’OST, pièces, cartes de collectibles, et bien sûr les précieuses Gemmes de Banandium.
Mais le jeu ne s’arrête pas là car en creusant un peu plus, on découvre une véritable merveille de game design. Bien moins aérien que Mario, Donkey Kong n’a pourtant rien à lui envier grâce à une palette de coups particulièrement satisfaisante. Notre gorille en cravate peut frapper, creuser, sculpter la roche pour révéler des secrets, remodeler le terrain et interagir de façon créative avec les niveaux. Le déplacement du héros se démarque également par l’utilisation inventive de la roche et des transformations. Donkey Kong peut détacher des blocs rocheux pour les utiliser comme plateformes temporaires, comme projectiles pour éliminer des ennemis, ou encore comme planches de surf pour glisser sur les pentes.
Toujours la banane, toujours deux bouilles
L’une des mécaniques phares de Donkey Kong Bananza réside dans les transformations Bananza. Par exemple, sous sa forme d’autruche, Donkey Kong peut planer sur de longues distances et effectuer des attaques plongeantes. Nous avons pu prendre en main cette transformation, ainsi que la forme Kong, plus simple mais dotée d’une force phénoménale. On peut toutefois émettre un petit bémol concernant ces transformations. Comme elles sont nécessaires à la progression, Nintendo a choisi un système de recharge via la collecte d’or. Même si cela assure une action fluide (l’or étant omniprésent dans les niveaux), il n’y a pratiquement aucune limitation à leur utilisation.
Ainsi, nous avons littéralement explosé les premiers boss, de même que la plupart des ennemis avec cette simple forme Bananza Kong. La difficulté sera d’ailleurs l’un des enjeux de notre test à venir car les premiers niveaux sont délibérément très accessibles pour que vous puissiez vous faire la main. Ils sont d’ailleurs classés par catégorie de difficulté allant de 1 à 5 étoiles. La série Donkey Kong est connue pour sa difficulté, et encore une fois, Nintendo va devoir trouver le bon équilibre entre challenge et accessibilité. Heureusement, le troisième monde exploré (qui était d’une difficulté 3 étoiles) nous a aussi rassurés de ce côté-là avec un environnement plus exigeant parsemé de ronces meurtrières, de lacs de poison et de déplacements qui demandent un peu plus de réflexion.
Comme dans Donkey Kong Country Returns HD, les développeurs proposent des objets à acheter pour réduire la frustration des joueurs moins enclins à affronter des défis corsés, tels que des ballons qui vous ramènent immédiatement sur la terre ferme en cas de chute. Un système de refuges peut également être débloqué contre un peu d’or en parlant à certains PNJ. À l’intérieur, on trouve un dressing pour changer les vêtements de Pauline et DK, un jukebox pour écouter les morceaux collectés, ainsi qu’un lit permettant de se reposer et de gagner des cœurs temporaires supplémentaires, en fonction du nombre de refuges débloqués dans une zone.
La destruction créatrice
C’est l’occasion d’évoquer les musiques de Donkey Kong Bananza, absolument sublimes, dans la pure tradition Nintendo. On retrouve des compositions cultes, comme le DK Rap ou Jungle Hijinx de Donkey Kong Country, mais aussi de nombreuses nouvelles musiques particulièrement entraînantes, notamment les chansons interprétées par Pauline pendant les transformations Bananza. La jeune fille est d’ailleurs doublée en français, mais impossible pour l’instant de savoir par qui — il faudra attendre les crédits du jeu pour le découvrir. Pauline apporte une présence humaine bienvenue, entre ses dialogues avec les autres PNJ et ses encouragements constants envers Donkey Kong lors de ses prouesses.
Cette session nous a permis d’explorer librement les premiers environnements, et nous avons constaté plusieurs points intéressants. D’abord, ce gameplay basé sur la destruction se révèle étonnamment addictif, en partie grâce à un level design bien plus subtil qu’il n’y paraît. C’est pourquoi Nintendo a choisi des biomes distincts (et n’a pas succombé à la mode des mondes ouverts), mais l’ensemble reste organique, exploitant la verticalité, ou plutôt la profondeur des sols. Le jeu surprend constamment en nous prenant à contre-pied dans nos habitudes. Par exemple, si un trésor est bloqué derrière une grille, on sera tenté de la casser pour passer, alors qu’il suffit souvent de creuser un chemin contournant dans les murs voisins. Cet exemple simple illustre parfaitement cette nouvelle manière de jouer, à la fois déroutante et captivante.
Pour ne pas rendre l’ensemble trop répétitif, du moins dans ces premières heures, le titre varie ses approches avec une alternance de rythme entre exploration libre et défis de vitesse. À l’instar des lunes de Mario Odyssey, l’attrait principal de Donkey Kong Bananza, en dehors de la quête principale, réside dans la recherche des nombreuses Gemmes de Banandium disséminées dans les niveaux. Cela passe par les emblématiques passages en chariot de mine ou encore de nombreux mini-jeux accessibles via des portails : défis chronométrés, combats, séquences de plateformes en 2D, et bien d’autres surprises.
Accumuler ces bananes dorées vous donnera surtout accès à de nouvelles compétence à débloquer comme de la vie et de nouveaux mouvements pour notre héros. Visuellement, Donkey Kong Bananza se distingue par une direction artistique audacieuse et un niveau de détails inédit pour la série. La modélisation des environnements met en avant des textures riches, des effets de lumière dynamiques et des animations de destruction soignées. Petite précision tout de même concernant la physique des objets qui reste limitée. Par exemple, si vous brisez un tronc d’arbre, la partie supérieure ne tombera pas, mais restera en suspension.
Les personnages, eux, bénéficient d’animations expressives, ce que nous avons largement pu constater avec Pauline et DK au cours de cette preview. En plus de son esthétique colorée et vibrante, Donkey Kong Bananza affiche une résolution en 4K avec une profondeur de champ impressionnante, tout en maintenant un affichage stable même lors des scènes les plus chaotiques. Les seuls ralentissements et problèmes de clipping constatés se produisent lors de l’activation ou de la désactivation de la carte 3D, notamment à cause de l’effet de zoom/dézoom.
Ces quatre heures passées sur Donkey Kong Bananza nous ont convaincus que Nintendo tient là un sérieux prétendant au titre de jeu phare et incontournable pour la Switch 2 à l’instar de The Legend of Zelda : Breath of the Wild ou Super Mario Odyssey. Bien plus qu’un simple défouloir, le titre propose un gameplay novateur basé sur la destruction et la transformation, soutenu par un level design malin qui incite à l’exploration et à la créativité. Les premières inquiétudes sur la répétitivité sont pratiquement dissipées grâce à une variété de situations et à des mécaniques qui se renouvellent intelligemment. Reste à voir si l’ensemble saura maintenir cet équilibre sur la durée et proposer un défi à la hauteur de la réputation de la série. Mais une chose est sûre, Donkey Kong Bananza s’annonce déjà comme une aventure aussi spectaculaire qu’addictive.