Onimusha: Way of the Sword – Notre avis après une première session de gameplay
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Rédigé par Quentin
Onimusha: Way of the Sword marque le grand retour de la franchise après plus de 20 ans d’absence, depuis son dernier opus sorti sur PS2. Après le carton de Monster Hunter Wilds, Capcom semble plus que jamais inarrêtable, capitalisant aussi bien sur ses licences phares que sur des expériences plus audacieuses. La présence de Resident Evil Requiem et Pragmata lors du Summer Game Fest en est une parfaite illustration. Fort de ces succès, l’éditeur japonais peut désormais se permettre de réinvestir dans des séries longtemps laissées de côté, comme Okami. À l’occasion des Play Days qui se sont déroulés à Los Angeles, nous avons ainsi pu découvrir une longue démo de Way of the Sword, jouée en direct par le producteur du jeu, Akihito Kadowaki.

Un samurai qui ne veut pas tricher
Contrairement aux deux autres jeux de Capcom que nous avons pu voir ou prendre en main durant ces Play Days, Onimusha: Way of the Sword s’est montré plus généreux en contenu et en informations. Pour rappel, cet opus prend place à Kyoto, au début de l’ère Edo. L’ancienne capitale du Japon a été plongée dans le chaos, corrompue par des nuages de Malice et envahie par les Genma, des créatures démoniaques. Vous incarnez un nouveau samouraï armé du légendaire gantelet Oni, un artefact mystique capable d’absorber les âmes des Genma, essentiel pour activer des capacités spéciales ou restaurer sa santé.
Le héros, Miyamoto Musashi, reprend les traits de l’acteur Toshiro Mifune, figure emblématique du cinéma japonais, notamment pour ses rôles dans les films d’Akira Kurosawa. Plus globalement, Capcom semble vouloir ancrer son jeu dans une certaine réalité historique, non seulement à travers son protagoniste, mais aussi via ses environnements. La démo, assez linéaire, nous faisait évoluer autour et dans le célèbre temple Kiyomizu-dera, un lieu iconique de Kyoto. Capcom nous a d’ailleurs précisé avoir collaboré étroitement avec les responsables du temple pour en offrir une reproduction fidèle.
Nous avons ainsi pu voir notre héros affronter des hordes de démons dans un cadre visuellement saisissant. Si le RE Engine ne brille pas ici sous son meilleur jour, le rendu reste très convaincant, y compris lors des séquences les plus dynamiques. En dehors de la dimension surnaturelle, Onimusha: Way of the Sword se positionne avant tout comme un véritable jeu de samouraï. Au début de l’aventure, Musashi refuse d’utiliser le pouvoir de son gantelet, préférant s’appuyer sur ses talents de sabreur.
Le gameplay repose sur un subtil équilibre entre action et stratégie, avec un rythme volontairement plus posé, à l’image des anciens épisodes. Les combats sont dynamiques mais exigent précision et timing, bien loin d’un Souls-like ou d’un Devil May Cry. Musashi peut bloquer les attaques provenant de toutes les directions et renvoyer les projectiles avec un contre bien placé. Le décor joue également un rôle tactique important : on peut, par exemple, frapper une torche pour embraser les ennemis, ou encore soulever un tatami pour s’en servir comme bouclier avant de le projeter sur un adversaire d’un coup de pied.
Issen et lois
Capcom semble ainsi nous offrir l’opportunité de réaliser de véritables chorégraphies dignes des longs-métrages dont le jeu s’inspire. Onimusha: Way of the Sword marque également le grand retour de la fameuse attaque Issen, une technique emblématique permettant de parer une attaque ennemie et de contre-attaquer dans la foulée, tuant instantanément l’adversaire, parfois en le tranchant net en deux. Les Issen peuvent même s’enchaîner sur plusieurs ennemis à la suite donnant un autre moment « absolute cinema ». Si l’on peut chipoter sur certains aspects graphiques, il faut bien reconnaître qu’en matière d’animations, le jeu se distingue par une gestuelle à la fois féroce et élégante.
Le protagoniste, Miyamoto Musashi, se révèle être une figure singulière, rusée et empreinte de fierté. Aux portes du temple, il fait l’expérience de la “matière noire”, une substance étrange activée par le gantelet Oni, qui lui donne des visions du passé. Celles-ci permettent de comprendre les événements et de purifier la zone. En absorbant cette matière, on découvre également que le gantelet peut parler, mais refuse de livrer la moindre explication à un Musashi avide de réponses.
La démo se conclut sur deux affrontements de boss. Le premier vous oppose à Sasaki Ganryu (que l’on voit dans le dernier trailer du jeu), un adversaire humain doté lui aussi d’un gantelet Oni. Contrairement à Musashi, Ganryu embrasse pleinement ses pouvoirs démoniaques et affiche une personnalité aussi flamboyante qu’excentrique. Ce combat met à profit tous les éléments de gameplay vus jusque-là, avec une mécanique supplémentaire. Une fois la jauge située sous la barre de vie du boss vidée, il est possible d’effectuer un coup spécial baptisé « Break Issen ». Celui-ci suspend brièvement l’action et permet de cibler une zone précise : rouge pour infliger d’importants dégâts, ou bleue pour restaurer de la vie, selon votre choix.
Le second boss, Byakue, est une créature monstrueuse radicalement différente. Bien plus imposant et brutal que le précédent, ce combat met en lumière le potentiel destructeur du gantelet Oni. Bien que Musashi rechigne encore à en abuser (ce qui changera sans doute au fil du jeu), le gantelet lui permet d’enchaîner esquives fulgurantes et attaques surhumaines. Deux confrontations qui laissent entrevoir une belle variété dans les approches avec un gameplay riche et évolutif.
Avec Onimusha: Way of the Sword, Capcom semble avoir trouvé un équilibre fin entre hommage cinématographique, fidélité historique et gameplay exigeant. Le jeu propose une approche plus sobre, mais tout aussi intense du combat centrée sur la maîtrise et la précision. Si la technique visuelle ne repousse pas les limites du RE Engine, la direction artistique et l’animation suffisent à nous captiver. Reste désormais à voir si cette intensité sera maintenue sur la durée. En l’état, ce nouvel Onimusha s’annonce comme un retour aux sources aussi respectueux qu’ambitieux.