[MAJ] Marathon : Bungie semble avoir récupéré sans consentement le travail d’une artiste pour la direction artistique de son FPS multi
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Rédigé par Fauchinou
Entre une bannière PlayStation Studios plutôt discrète sur le calendrier des sorties depuis un an, et une politique de jeu-service largement revue suite à l’échec cuisant que fut Concord, il est très délicat de prédire précisément à quelle sauce va être mangée Marathon, le prochain FPS de Bungie. Prévu pour septembre, le titre a fait l’objet d’une alpha fermée entre le 23 avril et le 4 mai. Une phase de test qui a semble-t-il fait éclater au grand jour la récupération du travail d’une artiste.

MAJ : Le compte X/Twitter de l’équipe de développement de Marathon a réagi en confirmant qu’un employé de Bungie depuis parti avait intégré des éléments du travail de Antireal dans un atlas de texture. Un problème que l’équipe actuelle dit découvrir. Une prise de contact avec l’artiste a été faite pour « agir dans son intérêt » et des « contrôles plus stricts » seront mis en place pour éviter qu’une telle situation se reproduise.
Une DA basée sur un travail vieux de huit ans
Que l’on soit intrigué ou non de la proposition ludique de Marathon, une chose est claire : le FPS multi offre une direction artistique marquée. Tout dépend du goût de chacun et chacune pour l’apprécier ou non, mais ce côté cyberpunk flashy est suffisamment travaillé pour que, en jetant un coup d’œil à un trailer, on fasse le rapprochement sans trop tarder.
the Marathon alpha released recently and its environments are covered with assets lifted from poster designs i made in [email protected] @marathonthegame.bungie.net
Malheureusement, la DA ne viendrait pas tout à fait de l’imaginaire de l’équipe créative, mais au moins en grande partie d’une artiste britannique absolument pas concernée par le développement. C’est sur Bluesky que Antireal, l’artiste en question, s’est exprimée à ce sujet :
« L’alpha de Marathon est récemment sortie et ses environnements sont recouverts d’assets récupérés de designs de posters que j’ai créé en 2017. »
Sur les premiers screens affichés par Antireal, on note clairement des similitudes entre des motifs à peine retouchés, lorsqu’ils ne sont pas simplement inversés comme son propre logo, ou carrément repris tels quels, comme l’inscription « Aleph » et le petit texte avec. L’artiste poursuit sur une autre publication, non sans sarcasme :
« Bungie n’est évidemment pas obligé de m’engager au moment de créer un jeu qui s’inspire très largement du même langage visuel que celui que j’ai peaufiné durant les dix dernières années, mais visiblement mon travail était assez bon pour se servir et l’étaler partout dans le jeu sans être payée ni créditée. »
bungie is of course not obligated to hire me when making a game that draws overwhelmingly from the same design language i have refined for the last decade, but clearly my work was good enough to pillage for ideas and plaster all over their game without pay or attribution.
Un autre comparatif et un autre effet miroir flagrant, concernant cette fois les espèces de fragments de code allègrement utilisés par le jeu. Dans les deux dernières publications, Antireal avoue ne pas avoir ‘ni les ressources ni l’énergie nécessaires pour intenter une action en justice ».
Elle se montre même résignée vu le nombre de fois où « une grande entreprise a jugé plus facile de payer un designer pour imiter ou voler mon travail plutôt que de m’écrire un e-mail » Des cas que l’artiste rencontre depuis 10 ans alors que l’on sait à quel point il est compliqué pour les artistes de gagner leur vie.
Le bad buzz d’une pratique épuisante
Antireal n’est malheureusement ni la première, ni la dernière à vivre une telle situation, mais on se demande comment Bungie ait pu penser qu’une telle combine sur un jeu aussi majeur que Marathon puisse passer inaperçue.
Nous nous garderons d’effectuer des théories sur le pourquoi du comment, en sachant qu’une communication de Bungie serait la bienvenue, mais ce n’est pas la première fois que le studio « s’inspire officieusement » et assez précisément du travail d’autrui. Un des exemples repose sur un fan art en 2023 de Julian Faylona, repris pour une cinématique de Destiny 2.
Là où on pourrait être optimiste pour Antireal, c’est que lorsqu’une situation de ce genre a pu arriver, Bungie a fini par s’excuser et payer les personnes lésées. C’est tout le mal que l’on souhaite à l’artiste britannique. Quant à Marathon, voilà une histoire qui met du plomb dans l’aile à l’opération séduction.