Mario Kart World : notre avis après plusieurs heures de jeu sur ce retour audacieux
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Rédigé par Quentin
Mario Kart World a la lourde tâche d’accompagner la sortie de la Switch 2 en étant en première ligne. Vendu par millions sur Switch avec Mario Kart 8 Deluxe, la licence reste le jeu incontournable pour s’amuser entre amis ou en famille. Ce nouvel opus doit aussi faire étalage des capacités de la Switch 2 et des fonctionnalités qu’elle apporte par rapport à la première. Durant près d’une journée entière, nous avons pu jouer à Mario Kart World sur Switch 2 avec d’autres journalistes de la presse spécialisée. Un dernier grand tour de circuit pour se rassurer avec le grand lancement.

Avant de vous livrer nos impressions, il convient de préciser que nous avons joué sur des modèles de Switch 2 légèrement différents de ceux qui seront commercialisés le 5 juin prochain. Nous n’avions notamment pas accès à la fonctionnalité Game Chat.
Sommaire
ToggleUn Mario Kart plus acrobatique et interactif
Contrairement à nos premières impressions glanées lors de l’événement organisé au Grand Palais à Paris, cette nouvelle session nous a permis de nous poser, de prendre le temps et de véritablement appréhender Mario Kart World. Nous avons commencé en solo, sur des Grands Prix classiques en 150cc, afin de nous familiariser avec les nouvelles mécaniques de gameplay et des circuits bien plus ouverts que dans les opus précédents.
Ce qui frappe d’entrée, c’est que ce nouvel épisode conserve l’essence même du gameplay qui a fait le succès de la série : dérapages millimétrés, gestion tactique des objets, circuits colorés et rythmés. Mais Mario Kart World incarne aussi ce Nintendo audacieux, capable de bousculer ses propres codes sans jamais trahir son identité.
La prise en main, et surtout la manière d’aborder les circuits, demande un certain temps d’adaptation. Mais une fois que l’on commence à maîtriser les nouvelles possibilités, le jeu prend une toute autre dimension. La grande nouveauté, c’est le saut acrobatique, qui permet de rebondir sur des rebords pour glisser, ou même de rouler sur des murs.
Ce simple ajout ouvre des perspectives inédites. Il ne s’agit plus seulement d’accélérer, de déraper ou de suivre des raccourcis connus par coeur. Les circuits gagnent en verticalité, en interactivité et en liberté d’approche.
Ce n’est pas pour autant que le principe manque de challenge. En effet, le saut demande un petit temps avec de se déclencher (un peu comme les boost de dérapage), il faut donc bien anticiper ce timing pour ne pas se retrouver dans le carreau.
Et lorsqu’on vous parle de temps d’adaptation, ce n’est pas anodin. Au début, comme nous, vous aurez sûrement le réflexe de déraper (la touche du saut étant la même que celle du drift, à condition de ne pas toucher au stick directionnel). Prendre un virage en pleine face pour entamer une glissade sur un rebord n’a rien d’intuitif.
Ce saut n’est pas qu’un simple gadget puisqu’il offre de petits boosts de vitesse, permet d’accéder à des chemins alternatifs et, surtout, révèle tout le potentiel vertical des circuits. Réussir à enchaîner les acrobaties est aussi technique que grisant. Glisser sur un rebord, rebondir sur un mur, puis atteindre une plateforme surélevée pour découvrir une nouvelle route est l’un des enchaînements qui nous a le plus impressionnés durant cette courte session.
Toutefois, certaines limitations de level design rendent les sorties de piste parfois peu intuitives, et le saut n’est pas toujours aussi permissif qu’on l’espérait. Reste que cette mécanique a d’autres utilités, comme esquiver une carapace ou rebondir sur un adversaire pour prendre de la hauteur.
Mario Kart World profite aussi d’un gonflement des effectifs avec 24 joueurs et de nouveaux objets qui apportent du neuf. Bien que cela peut engendrer un chaos assez festif, Nintendo semble avoir limité les effets de ce surnombre en rendant les impacts moins punitifs. Par exemple, en cas de collision avec un obstacle comme une voiture, votre kart se mettra d’abord à pencher sur deux roues, n’occasionnant une vraie chute qu’en cas de récidive.
Mario Kart reste bien évidemment frustrant avec ces objets qui peuvent retourner le cours d’une course à tout moment, mais l’équilibre nous paraît plutôt bon dans l’ensemble.
Fini les boucles, place à du grand spectacle
Mario Kart World dépoussière l’approche classique des circuits en boucle en proposant une toute nouvelle structure de course. Exit les trois tours identiques, chaque piste vous embarque désormais dans une succession d’environnements variés, cassant avec la tradition bien ancrée de la série. On peut ainsi débuter dans une zone urbaine, traverser un glacier et terminer dans un désert brûlant, le tout au sein d’un seul et même tracé. Le cycle jour/nuit vient en prime renforcer cette dynamique visuelle.
Ce changement de rythme apporte un véritable effet de surprise et exige une adaptation constante à de nouvelles conditions de route, tout en offrant un spectacle visuel sans cesse renouvelé. Les capacités de la Switch 2 offre d’ailleurs des courses encore plus majestueuses et bourrés de panoramas saisissant, le tout en 4K et 60FPS.
L’autre nouveauté marquante est qu’il est possible de réaliser ses propre courses en choisissant les connexions avec les circuits d’une même région. Même lorsque vous choisissez deux circuits connectés, nous n’aurez pas le même déroulé en fonction du point de départ.
Ce système donne un souffle nouveau à l’expérience de jeu, avec des courses qui se renouvellent constamment. Pour les amateurs de l’approche plus classique, le mode Course VS permet toujours de sélectionner un circuit unique à parcourir. Mais pour être tout à fait honnêtes, revenir à cette structure traditionnelle après quelques heures sur les nouveaux tracés semble bien terne. Plus court, plus prévisible, et surtout bien moins grisant.
Le mode survie : le mode phare
Par la suite, nous avons enchaîné plusieurs courses en multijoueurs, en commençant par le mode survie. Dans ce format, il est nécessaire d’atteindre un classement minimum à chaque checkpoint sous peine d’être éliminés. La compétition se poursuit jusqu’à ce qu’il ne reste plus que quatre pilotes.
Comme nous l’avions pressenti dès avril, ce mode s’impose clairement comme l’ajout multijoueur le plus marquant de Mario Kart World. À la fois haletant et stressant, il gagne en intensité à mesure que le peloton se resserre. Un véritable concentré de tension compétitive.
Ensuite, nous avons pu jouer en écran scindé avec trois confrères. Dans ce cas de figure, le jeu passe en 30 FPS. Nous avons également eu accès à la caméra que l’on doit paramétrer avant une course pour que chacun puisse bien calibrer le curseur sur son visage. Le système est plutôt intuitif et est assez rigolo durant la course, mais il peut nuire à la visibilité, surtout pour celui qui se retrouve derrière et qui se retrouvent avec trois bulles d’un coups sur son petit écran. En espérant qu’à la sortie, le rendu soit bien meilleur en multijoueur avec plus de monde ayant la caméra activé.
Nous avons aussi pu faire les traditionnelles batailles de ballons et de pièces. Rien de bien neuf par rapport aux précédents opus. Ils offrent une petite parenthèse sympathique entre deux courses, mais ne devraient pas capter l’attention bien longtemps.
Un mode balade à ne pas surestimer
Quand une licence aussi emblématique que Mario Kart flirte avec le concept de monde ouvert, il y a un risque pour que les attentes s’envolent. Grâce à ses circuits interconnectés sur une même carte, Mario Kart World propose un mode Balade, qui permet d’explorer librement les tracés et leurs environs.
Ce mode cache de nombreux collectibles ainsi que des défis liés aux interrupteurs P. Ces petits challenges consistent, par exemple, à ramasser des pièces bleues dans un temps limité ou à franchir une ligne d’arrivée avant le décompte final. Cela vous donnera principalement des stickers en récompenses, que vous pourrez ensuite coller sur vos bolides pour les personnaliser.
S’il se révèle agréable pour repérer les meilleurs embranchements ou simplement flâner, il ne faut pas en attendre plus que ce qu’il promet. Le mode porte bien son nom, il s’agit avant tout d’une balade, d’un moment de détente où l’on peut explorer sans pression, analyser les circuits à tête reposée, ou encore prendre de jolies photos grâce à l’outil dédié.
En mode balade et dans les modes solos, le jeu propose même une fonctionnalité de rembobinage que l’on peut déclencher à tout moment, cependant il faut bien noter que cela ne rembobine par l’ensemble des évènements mais seulement le parcours de votre kart. Encore un atout très pratique lorsque l’on veut tester quelques raccourcies ou manœuvres.
Mario Kart World marque une vraie évolution pour la série. Plus libre, plus spectaculaire et plus technique, il ose bousculer les codes tout en conservant ce qui fait le charme unique de Mario Kart. Avec ses circuits non linéaires, ses sauts acrobatiques et son mode survie haletant, cette nouvelle formule s’annonce aussi rafraîchissante que prometteuse. Et ce, même si certains puristes du gameplay classique risquent de tiquer face à certains choix plus audacieux.