Les 10 actualités qui ont marqué le jeu vidéo en 2021
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Rédigé par Quentin
Si vous avez passé l’année 2021 au fond d’une grotte ou bien que vous voulez tout simplement vous remémorer les évènements majeurs qui ont marqué l’année, nous vous proposons notre sélection avec 10 sujets qui ont particulièrement fait parler cette année. Que ce soit en bien ou en mal, les moments forts n’ont pas manqué.
Sommaire
ToggleLe rachat de Bethesda par Microsoft
L’année 2021 a d’abord été l’année des rachats avec énormément de studios et structures liées au jeu vidéo qui ont été concernées. On peut citer Codemasters racheté par EA, Vicarious Visions qui passe de la branche Activision à Blizzard, les rachats d’Embracer Group tout au long de l’année, le géant chinois Tencent qui a ouvert un nouveau label en plus de racheter Turtle Rock Studios (Back 4 Blood) très récemment.
Sony a particulièrement brillé en matière de quantité puisque la firme s’est offerte Housemarque (Returnal), Firesprite (The Playroom), Nixxes, et Valkyrie Entertainment. On retiendra aussi du côté français l’acquisition de Dotemu par Focus Home Interactive, et Nacon avec deux studios : Ishtar Games (The Last Spell) et Crea-ture Studios (Session).
La liste n’est pas exhaustive, mais l’acquisition qui aura de loin marqué 2021 est celle de Bethesda par Microsoft. Certes, l’annonce a été faite en 2020, mais il aura fallu attendre mars dernier pour que cela soit officiel. Xbox frappe ainsi un grand coup et montre qu’il y aura encore plus d’exclusivités qui pèsent à l’avenir, à commencer par Starfield, le prochain gros jeu de Bethesda qui fera la part belle à la science-fiction. Et cela tombe en plus à point nommé car la marque fête ses 20 ans cette année. Vous pouvez d’ailleurs visionner un documentaire en 6 parties qui retrace l’histoire des consoles Xbox, et il faut admettre que c’est plutôt réussi.
Les scandales autour d’Activision Blizzard
Malheureusement, à partir de l’été, l’année 2021 aura été particulièrement marquée par la situation compliquée au sein d’Activision-Blizzard. Même si des problèmes étaient déjà évoqués auparavant, l’affaire a pris une plus grande ampleur après une enquête du Département californien de l’emploi et du logement équitables qui a accusé la firme de maintenir un environnement de travail toxique vis-à-vis de ses employées.
Malgré une réfutation de la firme, les témoignages et protestations d’une partie des employés vont ensuite envenimer les choses. On notera ainsi le départ de J. Allen Brack (président de Blizzard à l’époque), Dan Bunting (co-directeur de Treyarch) et le licenciement de trois cadres : Jesse McCree, Luis Barriga et Jonathan LeCraft. Le premier avait d’ailleurs donné son nom au cowboy d’Overwatch qui s’appelle désormais Cole Cassidy.
Malgré des annonces du CEO, Bobby Kotick, qui avait promis une tolérance zéro et une baisse de salaire à son encontre, sera visé par une enquête du Wall Street Journal qui placera directement l’homme dans la tourmente quelque temps plus tard, en l’accusant d’avoir été au courant des mauvais agissements, et d’avoir protégé certaines personnes soupçonnées, sans oublier des accusations de maltraitances au travail et en dehors par plusieurs femmes.
L’affaire concerne également la France puisqu’une enquête de nos confrères de chez Gamekult a récemment révélé les coulisses de la culture d’entreprise grâce à des témoignages d’anciens employés du bureau de Versailles, après sa fermeture en 2020 malgré des bénéfices records pour la compagnie. Evidemment, cette « histoire » continuera sans doute en 2022.
Sora dans Super Smash Bros. Ultimate
Dans un cadre plus joyeux cette fois-ci, l’un des évènements marquants du jeu vidéo en 2021 a été l’arrivée de Sora (Kingdom Hearts) dans le jeu de combat, Super Smash Bros. Ultimate. Il conclut donc en beauté la série de DLC qui a ajouté bon nombre de personnages cultes allant de Joker (Persona 5) jusqu’à Kazuya (Tekken).
Les spéculations étaient nombreuses pour le dernier combattant, Master Chief, Doom Guy, Rayman… Mais la surprise fût plus belle encore avec l’arrivée du manieur de la Keyblade. Masahiro Sakurai, le créateur de la franchise, révèlera par la suite qu’il s’agissait du personnage le plus demandé par la communauté (à travers un sondage dont les résultats n’ont jamais été rendu publics afin de ne pas mettre la pression aux studios et éditeurs).
La prouesse est d’autant plus grande quand on sait que la licence appartient à Disney et que les discussions vis à vis de l’exploitation du personnage ont dû être compliquées. Masahiro Sakurai révèlera d’ailleurs que les négociations ont pu démarrer grâce à sa rencontre avec un représentant de Disney lors d’une remise de prix. Tous ces efforts nous ont surtout offert une image culte avec Sora serrant la main à Mario sous les yeux de tout le reste du casting.
La fin d’Anthem
Studio éminemment respecté dans le domaine des RPG, BioWare a fait face à une sacré déculotté avec Anthem. Malgré quelques qualités indéniables, le titre accusera de trop nombreuses lacunes pour un jeu-service aux ambitions aussi grandes. Derrière les maladresses se cachaient surtout un développement chaotique qui a révélé énormément de disfonctionnements en interne.
Electronic Arts et Bioware se sont tout de même laissés une chance de donner un nouveau souffle projet à la manière d’un Final Fantasy XIV ou d’un No Man’s Sky avec Anthem Next. Malheureusement, l’éditeur ne fût pas convaincu par ce travail qui aura coûté un an aux équipes en annulant définitivement les plans autour d’Anthem. Un échec que l’on espère salutaire pour l’avenir de Bioware, qui a encore de jolis cartes à jouer avec les prochains jeux Mass Effect et Dragon Age.
L’histoire d’Anthem restera dans les annales de l’industrie tant son échec était à la hauteur des énormes attentes d’EA en matière de revenus et de longévité, propres aux jeux-service d’aujourd’hui. On peut aussi se demander si le modèle convient vraiment à tous les studios, aussi bons soient-il, comme a pu nous le montrer Marvel’s Avengers par exemple, même si nous sommes loin du cas ici présent.
Abandoned : l’histoire folle d’un bad buzz
Annoncé comme un jeu d’horreur exclusif à la PS5, Abandoned a été l’une des sagas de l’été pour le jeu vidéo. Avec un trailer qui faisait énormément penser au P.T de Kojima, les théories se sont mises à fuser un peu partout sur les réseaux sociaux. A savoir qu’Hideo Kojima serait derrière le jeu en secret, chose qui sera démentie officiellement par la suite. Cela n’arrêtera malheureusement pas la machine des spéculations et cette affaire donnera une visibilité trop lourde à porter pour la petite équipe de Blue Box Game Studios.
Néanmoins, il semble qu’Hasan Kahraman et son équipe ont préféré l’adage « il n’y a pas de mauvaise publicité », malgré l’ampleur démesurée que tout cela prenait. Une image floutée, faisant énormément penser à Snake de Metal Gear Solid, fût postée par la suite. De quoi remettre de l’huile sur le feu. Finalement, le titre proposera une application dévoilant un court teaser. On a appris plus tard qu’Abandoned n’était pas le vrai nom du jeu et que nous aurions sans doute une version jouable en 2022. Le soufflet ainsi retombé, la grogne de nombreuses personnes s’est fait ressentir sur la toile allant même jusqu’à des menaces de mort envers les membres du studio.
La Switch OLED et la supposée Switch 4K
Dès le début de l’année, des experts de l’industrie annonçaient une « Switch Pro » (qui avait aussi été évoquée auparavant sans vraiment de fondement), un nom faisant référence à la PS4 Pro de Sony qui n’a pas marqué de passage à une nouvelle génération, mais a apporté quelques améliorations en matière de hardware.
Plus tard, un dataminer découvrira des informations sur un modèle, ayant pour nom de code « Aula », avec un écran OLED et de la 4K à la clé. La rumeur de la Switch Pro prend un véritable tournant lorsque Bloomberg, un média sérieux et très bien informé, révèle des informations sur une nouvelle Switch avec un écran plus grand, une meilleure autonomie, un écran OLED et une prise en charge de la 4K en mode docké.
Même si l’on sait désormais que le dernier point est erroné, cela ne veut pas dire pour autant que Nintendo n’a pas envisagé de l’implanter. On peut en effet penser que la pénurie de composants, liée en partie à la pandémie, a pu avoir un poids. Toujours est-il que l’on sait désormais qu’il ne s’agissait de la Switch OLED, une console plus confortable, mais qui n’est pas plus puissante que les autres.
Valve annonce le Steam Deck
Pour rester dans le domaine des consoles hybrides façon Switch, il faut avouer que l’annonce de Valve a été une véritable surprise. Mise à part un Artefact qui n’a pas trouvé son public et le très bon jeu VR Half-Life Alyx, la firme s’est faite assez discrète sur la scène du jeu vidéo en dehors de tout ce qui touche à Steam. Le retour n’a pas été léger puisque c’est une console très inspirée de la Switch, le Steam Deck, qui a été annoncée par la firme.
Prévue pour février 2022 (après un report), la machine peut se targuer d’être un monstre de puissance avec une architecture Zen 2 possédant un processeur RDNA 2 Custom, une RAM de 16 Go et propose trois capacités de stockage, 64 Go, 256 Go et 512 Go. Mais aussi un écran LCD 60 Hz de 7 pouces avec une résolution de 1280×800. Il faudra bien entendu attendre de l’avoir en main pour voir si elle tient toutes ses promesses, mais sur le papier, il y a de quoi être séduit.
Pénuries et Scalpers
La pandémie mondiale a entrainé une sacrée réaction en chaine dans notre secteur depuis l’hiver 2020. On savait que les consoles de nouvelle génération seraient limitées en stock, mais on ne se doutait pas que la situation serait aussi tendue et durerait aussi longtemps. Il ne s’agit ainsi pas d’une actualité précise mais bien d’une régularité qui a accompagné l’année 2021.
Que soit les consoles ou les cartes graphiques, la pénurie des semi-conducteurs a non seulement fait grimper les prix, mais elle a aussi accentué des dérives à cause de la forte demande. On a ainsi régulièrement entendu parler des « scalpers », ces personnes qui achètent en masse ces denrées rares pour les revendre à des prix exorbitants sur la toile.
Etant donné que ces précieux semi-conducteurs touchent à de nombreux secteurs en dehors du jeu vidéo et que la crise sanitaire est toujours d’actualité, cela va prendre un certain temps avant que l’on ait un retour à la normale. Selon les estimations des entreprises, il faudra au moins patienter jusqu’en 2023. En attendant, il faut rester à l’affut des renouvellements de stocks et sauter sur la moindre occasion.
Le Metaverse et les NFT dans le jeu vidéo
Bien qu’ils existent depuis un moment, les concepts de Metaverse, NFT et blockchain ont gagné en puissance dans notre secteur. Bien que cela dépasse de loin le jeu vidéo, comme Facebook avec son Meta, qui veut créer un univers virtuel aux interactions multiples, les grosses pointures comme Fortnite ou Roblox ont déjà bâti les fondations de ces espaces de divertissement. Même si nous sommes encore aux prémices de cette nouvelle façon de naviguer en ligne, les gros acteurs y voient surtout un moyen de grossir leurs revenus ou alors une peur de manquer le train en marche.
Ces derniers temps, ce sont les NFTs qui ont été au cœur des scandales avec des annonces assez surprenantes de la part de gros éditeurs, comme Ubisoft avec Quartz. Concrètement, il s’agit de vendre aux joueurs des contenus numériques uniques garantis par la technologie blockchain, qu’ils pourront ensuite revendre aux plus offrants. Face à cette nouvelle tendance, l’hostilité des joueurs est sans équivoque tant les apports concrets sont très discutables. Les détracteurs pointent souvent du doigt, avec raison, le coût écologique de ces systèmes et s’il est sain d’apporter une dimension spéculative aux jeux vidéo.
Autant dire que 2022 sera sans doute la guerre de l’opinion publique face aux éditeurs et studios, qui n’hésiteront pas à faire quelques stress-tests afin de voir si la pilule arrive à passer. Ubisoft assume par exemple ce tournant malgré avoir conscience de la défiance, et de l’autre côté vous avez des retours de bâton assez violents qui aboutissent à des rétropédalages comme pour S.T.A.L.K.E.R 2.
Apple vs Epic Games : Le procès de l’année
Avec ce duel judiciaire entre Apple et Epic Games, on tient sans doute le procès de la décennie en ce qui concerne le domaine des jeux vidéo. Fortnite est une véritable machine à cash depuis le lancement de son Battle Royale. Comme sur PC et console, le titre cartonne sur mobiles, et les revenus générés sur ces plateformes sont loin d’être négligeables. Cependant, pour s’acheter des V-Bucks, il est obligatoire de passer par les systèmes de paiement propres à Google sous Android et Apple sous iOS (qui profitent d’une commission de 30% pour chaque transaction). En proposant un système alternatif, Epic Games a entamé une attaque contre le monopole des deux GAFA.
Apple a été le premier a répliquer sévèrement en retirant Fortnite de l’Apple Store, et en attaquant Epic Games en justice pour non-respect des conditions d’utilisation. Le procès qui a suivi, durant près de 3 semaines, a été un festival de révélations croustillantes sur l’industrie, sans oublier quelques moments assez rocambolesques. Pour résumer, on peut dire que les deux parties ont fini perdantes puisqu’Epic Games n’a pas réussi à faire flancher le monopole d’Apple tout en récoltant une belle amende, tandis que l’entreprise à la pomme a été contrainte de laisser la possibilité aux développeurs de proposer des moyens de paiement alternatifs.
On attend de ce fait la saison 2 avec impatience, à savoir Epic Games contre Google.
Et voilà pour la rétrospective de 2021 en 10 actualités. N’hésitez pas nous donner vos évènements marquants de l’année en commentaire.
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