Dragon Quest VII Reimagined : nous avons joué au remake du JRPG, un autre bon retour pour Square Enix ?
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Rédigé par Quentin
Avec Dragon Quest VII Reimagined, Square Enix semble vouloir poursuivre la dynamique engagée autour de ses remakes modernes. Après avoir offert un second souffle à plusieurs épisodes majeurs grâce aux remakes HD-2D, l’éditeur s’attaque cette fois à l’un des opus les plus ambitieux de la série, initialement sorti sur PlayStation en 2000. Un épisode réputé pour son contenu colossal, son récit éclaté à travers différentes époques et son rythme particulier, qui avait déjà connu une première refonte sur Nintendo 3DS en 2013. Nous avons pu jouer à cette nouvelle version et nous vous livrons ici nos premières impressions après une session de prise en main.
La HD-2D n’est pas la seule bonne réponse
S’il y a bien une chose que l’on ne peut reprocher à Square Enix, c’est le traitement exemplaire accordé à sa licence historique, qui a façonné le genre RPG. Dragon Quest III HD-2D et Dragon Quest I & II HD-2D Remake ont démontré que l’éditeur sait dépoussiérer ses épisodes fondateurs tout en préservant leur identité, grâce à une direction artistique adaptée (un style qui mêle moderne et rétro), des améliorations de confort et une mise en scène plus contemporaine.
Dragon Quest VII Reimagined donne cette même impression de respect et de renouveau, mais c’est surtout sur le plan visuel qu’il surprend. Alors que le HD-2D semblait être la solution naturelle, Square Enix opte ici pour une direction artistique radicalement différente, presque un pied de nez aux attentes, qui tranche même avec les habitudes 3D de la série. On l’admet, lors du tout premier trailer, le rendu nous a laissé perplexes, notamment les visages en 3D plus volumétriques avec un « effet grosse tête »assez bizarre. Mais une fois en jeu, malgré ce parti pris étonnant, le trait iconique d’Akira Toriyama reste parfaitement identifiable, et l’ensemble dégage une esthétique singulière, originale et très plaisante.
Les décors adoptent un style de diorama “fait main”, évoquant des maquettes animées avec des villages miniaturisés ou encore des ruines délicatement sculptées. Les environnements sont riches en détails et en effets de lumière. Nous avons pu jouer à deux segments sur PS5 : une séquence proche du début, durant la fête des Flammes à Brassila (environ 45 minutes), puis une autre plus avancée dans la Houle, une ville inondée par Gracos où l’on croise un mystérieux Soliste.
L’un des principaux enjeux de Dragon Quest VII Reimagined, qu’il sera impossible d’évaluer sans une session complète avant le test final, reste toutefois son rythme narratif. Les versions PlayStation et 3DS souffraient d’une longueur excessive et d’un enchaînement d’événements parfois trop volumineux. Le remake s’annonce toujours généreux, la structure devrait être plus resserrée et mieux calibrée pour éviter de décrocher à mi-parcours. Le temps disponible est devenu un critère important pour les joueurs (en majorité adulte), et même les fans de JRPG n’ont pas tous 100 heures à consacrer à un remake.
Même si « couper du contenu » n’est jamais bien vu, sur le papier, le réarrangement se justifie donc pleinement, d’autant qu’une nouvelle fin est au programme. Lors de nos prises en main, nous n’avons ressenti aucune longueur : on reste dans les standards de la série, voire dans quelque chose de moins bavard qu’un Dragon Quest XI.
Dragon Quest : plus qu’une vocation

En matière de gameplay, le titre adopte également quelques changements bienvenus. Le système de combat a été entièrement repensé. En plus des options modernisées déjà présentes dans les remakes HD (vitesse de combat, tactiques automatiques…), Reimagined introduit une nouvelle mécanique majeure baptisée « Moonlighting ». Alors que Dragon Quest VII reposait initialement sur les vocations (l’équivalent des jobs), ce remake permet désormais d’en équiper deux simultanément. Cela accélère considérablement le processus de progression en donnant accès à deux arbres de compétences en même temps, tout en permettant de combiner des capacités pour créer de puissantes synergies.
Un mode Frénésie, proche de ce qu’offrait Dragon Quest XI, permet aussi d’activer un privilège propre à une vocation. Autrement dit, une attaque ultime dotée d’effets variés. Le héros peut par exemple déclencher « Protection de l’Océan », qui augmente l’attaque et l’agilité du groupe pendant un temps limité. Le système paraît d’abord un peu brut car durant les débuts de l’aventure étant donné que nous n’avions accès qu’à une seule vocation et à une équipe réduite (ce qui a rendu le combat contre le Grand Fulminant particulièrement intense). Mais sur la seconde partie, plus avancée, nous avons pu mieux entrevoir le potentiel tactique des vocations et les combinaisons possibles entre les quatre membres de l’équipe.
Après un retour aux rencontres aléatoires dans les précédents remakes, on retrouve ici l’exploration moderne façon Dragon Quest XI avec des ennemis visibles directement sur la carte, que ce soit en extérieur ou dans les donjons. Comme toujours, une attaque préventive permet de commencer l’affrontement avec un petit avantage. Pour le reste, on demeure dans un Dragon Quest fidèle à lui-même avec des coffres garnis de consommables et d’équipements, sans oublier les mini-médailles disséminées un peu partout. Enfin, la direction artistique remarquablement soignée s’accompagne d’une bande-son enchanteresse et de doublages japonais (et anglais au choix) qui apportent un vrai supplément d’âme aux dialogues.
En définitive, Dragon Quest VII Reimagined apparaît comme un projet plus audacieux qu’il n’y paraît. En proposant une identité visuelle singulière, Square Enix prend un risque assumé qui, manette en main, se révèle finalement cohérent, charmant et pleinement respectueux de l’œuvre d’origine. Entre un système de vocations modernisé, une exploration plus fluide et une mise en scène revisitée, ce remake semble vouloir préserver la richesse du jeu tout en offrant un rythme plus adapté aux attentes actuelles. Si tout n’est pas encore palpable, notamment l’équilibre narratif, cette version réimaginée montre déjà des bases solides et une volonté claire de proposer l’édition la plus aboutie de Dragon Quest VII.





