Daemon X Machina: Titanic Scion – On a joué à la suite du jeu de mecha, un renouveau payant ?
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Rédigé par Quentin
Après un premier opus intéressant pour les fans de jeux de mechas, Daemon X Machina: Titanic Scion veut bousculer la formule originale pour offrir une expérience plus ouverte, plus nerveuse et plus riche. L’objectif est clair, séduire aussi bien les passionnés de combats de mechas que les amateurs d’action en monde ouvert. Est-ce vraiment le cas ? Nous avons joué aux premiers chapitres du jeu pour voir si la mécanique est bien huilée.

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ToggleUn monde ouvert qui fonctionne ?
L’ayant testé sur Switch à l’époque, lorsqu’il était encore une exclusivité de la machine, Daemon X Machina nous avait marqué par une proposition taillée pour les fans de robots géants. Néanmoins, le titre était aussi bourré d’imperfections et limité techniquement. Avec Daemon X Machina: Titanic Scion, on retrouve Kenichiro Tsukuda, vétéran de la licence Armored Core, à la tête de la direction créative, ainsi que Shoji Kawamori au design des méchas (Macross, Vision d’Escaflowne, Sōsei no Aquarion, Ulysse 31…). Marvelous Entertainment a eu raison de redonner sa chance à la licence, car cette suite apporte une foule de nouveautés et une refonte de son modèle, tout en conservant ses forces, à commencer par la création de méchas.
La première bonne impression vient de la narration, bien plus ambitieuse et maîtrisée que dans le premier opus. Titanic Scion se déroule dans un environnement post-apocalyptique où les “Outers”, des humains altérés par une énergie appelée Femto, affrontent l’empire oppressif Sovereign Axiom, tandis que d’étranges créatures organo-mécaniques, les Immortals, menacent les deux camps. L’histoire débute avec notre protagoniste, un Outer, qui s’écrase dans le désert et rejoint malgré lui la résistance pour espérer rentrer chez lui et sauver ses amis. Il faudra attendre le test complet pour juger l’histoire dans son ensemble, mais on semble bien parti pour quelque chose d’agréable à suivre, reprenant au moins les codes du shōnen. On a notamment droit au groupe de méchants faisant une entrée fracassante, prêts à en découdre.
Après un tutoriel sur la station spatiale, on passe à la personnalisation de notre avatar avec un outil cosmétique très complet, permettant de créer le personnage d’anime de nos rêves. L’un des grands changements de Daemon X Machina: Titanic Scion, par rapport à l’opus précédent, c’est son passage en monde ouvert. Fini les missions cloisonnées du premier jeu, il propose désormais de vastes zones à explorer librement, avec des points d’intérêt, des événements dynamiques et des bases de ravitaillement où l’on peut changer d’équipement. Les sorties peuvent enchaîner plusieurs contrats sans retour à la base.
Même si le passage en monde ouvert devient redondant dans l’industrie, il existe des cas où cela change vraiment la donne, comme ici. On gagne en maîtrise du rythme et en liberté de mouvement, sans devoir faire d’incessants allers-retours au hub. Autre innovation notable : l’abandon des méchas gigantesques façon Gundam au profit d’exosquelettes à l’échelle humaine. Si nous étions dubitatifs au départ (on aime les gros robots), ce choix permet un gameplay plus nerveux et maniable, sans sacrifier l’impact visuel ni la sensation de puissance.
Le Mech plus Ultra
Pour ceux qui rêvent d’un jeu de mecha reprenant l’ambiance et le style des grandes séries animées japonaises du genre, Daemon X Machina: Titanic Scion est un vrai régal. Contrairement à un Armored Core, on est ici sur une approche plus accessible et moins technique. Cela ne signifie pas pour autant qu’il manque de profondeur : le titre offre des sensations de jeu très satisfaisantes, notamment dans les déplacements. Le vol reste d’ailleurs une composante centrale, mais il est désormais intégré à la structure ouverte. La gestion de la jauge de Femto influence la durée et l’intensité des déplacements aériens. On peut alterner entre déplacement aérien et terrestre, avec la possibilité d’utiliser des véhicules (comme une moto) pour couvrir rapidement de longues distances. L’exploration permet aussi de scanner l’environnement pour trouver ressources et secrets. En revanche, les déplacements en combat restent parfois un peu imprécis et manquent de fluidité, même après s’être bien familiarisé avec les commandes.
Marvelous a clairement revitalisé le gameplay par rapport au premier opus. Les affrontements ne se limitent plus à mitrailler depuis les airs, on peut saisir un ennemi pour le projeter, engager un duel de lames (appelé “clash”) où il faut marteler une commande pour l’emporter, ou enchaîner des combos de mêlée. Ces mécaniques font du corps-à-corps une véritable alternative tactique aux armes à feu. Il est même possible d’adopter une approche hybride, en combinant attaques à distance et attaques rapprochées pour s’adapter aux ennemis. Pour affiner son style de jeu, la licence conserve bien sûr une grande profondeur de personnalisation : armure (bras, jambes, torse…), armes à feu variées ou lames redoutables, tout est modulable.
Chaque type d’arme possède désormais une jauge de maîtrise qui progresse à l’usage et débloque des capacités spécifiques. La montée en puissance reste gratifiante et, à la manière d’un Monster Hunter, on retrouve cette addiction à chasser les meilleures pièces pour fabriquer l’équipement idéal. Malgré un challenge globalement équilibré, le premier boss humanoïde nous a donné du fil à retordre et nous a demandé de nombreux essais et améliorations d’équipement avant de le vaincre. Et visiblement, nous n’étions pas les seuls, à en juger par les nombreuses carcasses de joueurs éparpillées dans la zone. Car oui, l’une des fonctionnalités multijoueur permet de récupérer les débris d’armure là où d’autres joueurs sont tombés dans leur propre partie.
Ainsi, malgré un monde ouvert assez classique dans sa structure, la boucle de gameplay se révèle addictive. On se laisse facilement entraîner à enchaîner quêtes annexes et chasses de créatures pour amasser des ingrédients rares et des matériaux précieux. Contrairement au loot abondant du premier jeu, chaque ennemi vaincu lâche désormais un seul objet, obligeant à faire un choix stratégique immédiat. Les plans et minerais collectés permettent ensuite de fabriquer de nouvelles pièces d’arsenal, influençant directement poids, vitesse et résistance.
Un Outer Sauvage
Durant nos premières heures sur PC, Daemon X Machina: Titanic Scion s’est montré généreux, avec une progression qui introduit régulièrement de nouveaux objectifs annexes, des options de personnalisation inédites et des mécaniques de gameplay supplémentaires venant enrichir la formule. Prenons par exemple les compétences obtenues via les fusions de gènes. Parfois, le loot permet de récupérer des éléments rares, sous forme de gènes de différentes couleurs. Une fois à la base, il est possible de les fusionner pour créer des compétences passives (boosts de statistiques) ou actives (parades, esquives automatiques, etc.). Certaines modifient même l’apparence physique de l’avatar. Ces mutations peuvent être supprimées, mais au prix d’un grand nombre de ressources.
En parlant d’apparence, le titre inclut un système de transmog pièce par pièce, permettant de modifier l’apparence d’une partie d’armure tout en conservant ses statistiques. On peut aussi masquer certains éléments pour épurer le style ou encore changer leurs couleurs. Pour l’instant, malgré la crainte d’une certaine répétitivité à terme, le jeu séduit par sa richesse et les ajustements apportés à la formule. Lors du test complet, nous nous pencherons également sur le mode multijoueur, qui permet de coopérer avec deux autres joueurs, même si l’on apprécie déjà les fonctionnalités asynchrones qui apportent un peu plus de vie à l’expérience solo.
Concernant la version PC, Titanic Scion se montre bien plus irréprochable que le portage du précédent opus. On note la présence d’options graphiques très complètes, avec près d’une cinquantaine de paramètres couvrant la qualité des textures, des ombres, des effets de particules ou encore la distance d’affichage. Le jeu prend en charge les résolutions élevées, le framerate sans limite et le mapping complet clavier/souris. De notre côté, il tournait admirablement bien en 1440p, malgré le monde ouvert, et nous avons pu atteindre de hauts niveaux de FPS grâce au TSR (Temporal Super Resolution), la technologie d’upscaling d’Epic Games. Toutefois, nous espérons voir arriver le support du FSR pour la sortie du titre. À noter que le DLSS est déjà disponible. Graphiquement, le jeu n’a rien de révolutionnaire mais propose un rendu suffisamment soigné pour favoriser l’immersion. Le design des personnages évoque même parfois Xenoblade, ce qui est loin de nous déplaire.
En somme, Daemon X Machina: Titanic Scion semble réussir son pari. Celui de reprendre l’ADN de son prédécesseur tout en offrant une expérience plus riche, mieux rythmée et techniquement solide. Son passage au monde ouvert, ses combats plus dynamiques et son impressionnante profondeur de personnalisation en font déjà un candidat sérieux pour les amateurs de méchas et d’action nerveuse. Reste à voir, sur la durée, si la variété des objectifs et la progression narrative sauront maintenir l’intérêt jusqu’au bout. Malgré tout, cette suite a déjà toutes les armes pour séduire.