Housemarque (Returnal) n’est pas intéressé par du jeu-service et veut continuer à développer des expériences premium solo
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Rédigé par Fauchinou
Lorsque l’on se trouve sur le navire PlayStation Studios, on incarne plus ou moins la stratégie globale du constructeur nippon. Et même si beaucoup de projets ont été annulés, se sont plantés ou interrogent, le modèle jeu-service plane toujours au-dessus des membres de l’écurie de Sony. Housemarque, l’un de ces studios, et alors que le très ambitieux Saros a été annoncé il y a quelques mois, annonce vouloir rester fidèle à sa philosophie.

Un modèle aussi attirant que menaçant
C’est le cas chez EA, c’est aussi le cas chez Take-Two, et chez bien d’autres encore, les revenus liés aux microtransactions sont extrêmement importants. Et avec les coûts de développement qui augmentent de plus en plus, chacun veut trouver sa poule aux œufs d’or, expliquant une recrudescence du modèle jeu-service.
Une stratégie qui n’a pas la meilleure publicité auprès du public, et dont la réussite est loin d’être garantie. PlayStation a fait machine arrière, annulant pas mal de projets et essuyant la catastrophe Concord, avant d’assister depuis peu à un chancèlement de Fairgames. D’un autre côté, Helldivers 2 est un succès certes inattendu, mais très populaire.
Donc quand un studio comme Housemarque a su montrer son savoir-faire lié à un gameplay parfaitement huilé et à une rejouabilité particulièrement addictive, avec Returnal comme dernier exemple, la question peut être évoquée quant à un éventuel virage jeu-service.
Housemarque attaché à sa philosophie
Chez Eurogamer, Ilari Kuittinen, le patron du studio, ainsi que le directeur créatif Gregory Louden se sont exprimés sur leur vision :
« Notre philosophie est que [nos jeux] soient une expérience pour un temps défini de notre vie, et on peut la vivre le temps de quelques jours, de quelques semaines, ou peu importe. Et je trouve ça vraiment cool. Vous n’avez pas à passer le reste de votre temps libre sur nos jeux. C’est une expérience unique. Tout est là, on en retire quelque chose. On y revient peut-être plus tard, mais on n’a pas besoin d’y jouer toute notre vite ».
Les jeux Housemarque sont donc davantage vus par son boss comme « des films ou des séries télé », ce à quoi Louden ajoute que le studio est actuellement « concentré à 100% sur du jeu solo et premium ». La volonté de faire des « jeux incroyables », représentée par Returnal et bientôt Saros, veut être maintenue.
Mikael Haveri, directeur marketing, déclare à son tour : « On doit juste continuer à créer des jeux spéciaux », tout en étant conscient du parcours peu évident et accompli par le studio depuis 30 ans, ainsi que des « embûches » qui les attendent. Gregory Louden finit par ajouter :
« Il s’agit presque d’une responsabilité. Nous sommes très chanceux d’être dans la situation dans laquelle nous nous trouvons, et nous devrions juste continuer à faire progresser ce medium, à montrer ce dont nous sommes capables et à améliorer notre gameplay, notre histoire, et notre technologie, pour continuer à grandir. C’est l’avenir pour les 30 prochaines années : simplement créer mieux. »
C’est tout ce que l’on souhaite à Housemarque même si la quête du toujours plus comporte aussi ses limites. Avec un budget proche de celui d’Alan Wake 2 pour Saros, avoisinant les 70 millions d’euros, la dimension est tout autre pour le studio finlandais qui doit par ailleurs beaucoup compter sur l’apport de PlayStation. Pour l’heure, on reste impatient de découvrir ce que Saros a dans le ventre.