Halo : Quand l’image de la licence est utilisée sans autorisation par la Maison-Blanche pour sa police anti-immigration
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Rédigé par Jordan
L’annonce de l’arrivée de Halo sur PS5 n’est pas passée inaperçue, même auprès des hautes sphères du pouvoir aux États-Unis. Microsoft ne s’attendait cependant sans doute pas à ce que cela entraîne une si mauvaise presse. Pas tant pour l’abandon de son exclusivité, même si cela nourrit de nombreux débats, mais pour la récupération politique que Donald Trump est en train de faire avec l’image de la marque Halo.
Microsoft ne souhaite pas commenter l’affaire pour le moment
Tout a commencé suite à un post de la chaîne de magasin GameSpot. Lorsque Halo: Campaign Evolved a été annoncé sur PS5, la personne en charge des réseaux sociaux du groupe a posté un communiqué très second degré, déclarant ainsi que « la guerre des consoles était désormais terminée ». Un tweet qui a ensuite été repris par le compte officiel de la Maison-Blanche, qui n’avait visiblement rien de plus urgent à faire que de produire une image avec l’aide de l’IA générative montrant un Donald Trump dans l’armure du Master Chief, dans le but d’aller séduire le public fan de la licence.
Et si on avait pu croire que GameSpot pouvait se trouver embarrassé d’être associé à l’image du président américain, c’est loin d’être le cas puisque la marque a publié à son tour une image généré par l’IA, où l’on peut voir le Master Chief serrer la main de Donald Trump, puis une autre où le président américain est toujours représenté dans l’armure du héros, et ce même si la chaîne de magasin taquine génitalement de JD Vance avec une image sur laquelle on le voit sous les traits de Cortana, avec un photomontage très connu utilisé pour se moquer du vice-président.
Tout cela aurait pu s’arrêter là si la Maison Blanche n’avait pas poussé le curseur encore plus loin. Via le compte du département amércain de la Sécurité, une image de Halo représentant le Master Chief à bord de son véhicule a été postée. Sur celle-ci, on peut y voir le message suivant : « Destroy the flood, join ICE ». Un message de propagande qui a pour but de renforcer les rangs de la police anti-immigration du gouvernement américain (United States Immigration and Customs Enforcement), critiquée pour ses méthodes arbitraires de ciblage ethnique, ainsi que son extrême violence. En témoigne la déshumanisation du message passé ici, qui compare les personnes immigrées aux aliens que le Master Chief doit détruire.
Une image à laquelle Microsoft se retrouve associé, via l’utilisation non voulue de sa licence. Car la Maison-Blanche ne s’est évidemment pas inquiétée de savoir si Microsoft était d’accord avec l’utilisation de l’imagerie de Halo, étant donné que le constructeur est de toute façon contraint de ne pas se mettre à dos le président pour ne pas subir de représailles financières. Microsoft avait même été l’un des soutiens de Trump en accordant un don de 300 millions de dollars à l’administration pour aider à construire la nouvelle aile de la Maison-Blanche.
La journaliste Alyssa Mercante a tenté de contacter la Maison-Blanche à propos de cette affaire, et la seule réponse (hors-sujet) qu’elle a obtenue (en dehors d’une réponse automatique) était la suivante, plaçant cette « guerre des consoles » au même niveau que les autres guerres bien plus réelles, dans l’indécence la plus totale :
« Une nouvelle guerre s’est achevée sous la présidence de Trump. Un seul dirigeant est pleinement déterminé à donner le pouvoir aux joueurs : Donald J. Trump. C’est pourquoi il jouit d’une immense popularité auprès du peuple américain et des joueurs américains. »
Contacté par Kotaku ainsi que par Alyssa Mercante, Microsoft n’a pas voulu commenter officiellement l’utilisation non autorisée de sa licence dans ce dernier message, et ce malgré les vives réactions à ce sujet.Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que le compte de la sécurité utilise l’image d’une licence de la pop-culture pour la détourner à ses fins. Récemment, c’est Pokémon en avait subi les frais, avec l’utilisation du générique de la série animée dans un montage montrant des arrestations. Aucune poursuite n’avait été engagée, mais The Pokémon Company avait tout de même désapprouvé l’utilisation de sa propriété dans ce cadre.