Seafarer: The Ship Sim : On y a joué, que vaut cette simulation maritime d’Astragon ?
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Rédigé par Mathieu Corso
Astragon n’a pas fini de nous surprendre avec ses simulations. Seafarer: The Ship Sim est sa nouvelle production orientée cette fois-ci sur de la simulation maritime. Jouer les gardes-côtes ou encore transporter des marchandises sur d’immenses cargos dans une carte ouverte, voilà le pari de l’éditeur et développeur. Nous avons pu poser nos mains sur le titre disponible en accès anticipé depuis le 7 octobre dernier, et le résultat est moyen.
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Un peu comme tous les simulateurs qui peuvent exister, Seafarer: The Ship Sim vous donne la possibilité de créer votre propre personnage. Via un éditeur de personnage très simpliste et peu profond sur les changements, il ne sera possible de modifier que son ethnicité, son sexe et le visage. Pour le reste, vous devrez ensuite choisir le look de votre protagoniste en matière de vêtements, et vous voilà prêt à bosser en tant que garde-côte ou pour une société de logistique, Crescenport Logistics. L’ensemble est maigre en matière de personnalisation.

D’ailleurs, après un long didacticiel afin de vous familiariser avec les diverses commandes de votre premier navire, vous serez sommés de faire votre choix entre les deux options que nous avons citées plus haut. Cela n’aura que peu d’incidence sur le reste de la partie visiblement, si ce n’est avoir le choix sur votre premier navire de départ. Bien entendu, les autres bateaux seront achetables bien plus tard via une interface de la tablette que nous aborderons plus tard.
Une fois passé tout ceci, vous voilà plongé dans une map de taille convenable. Assurément, le titre est encore en accès anticipé donc forcément, la taille de la map et les activités à faire devraient, on l’espère, se diversifier. Le soft permet dans cette version actuelle de se balader en bateau librement sur la map et effectuer quelques missions secondaires avec les deux factions, ou bien se focaliser sur les deux premiers chapitres narratifs du soft.
Au passage, nous restons très dubitatifs sur l’aspect narratif de cette simulation. Avec votre personnage, vous suivez Teddy, qui vous demande de l’aider à bosser pour Crescenport Logistics, cette fameuse compagnie de logistique sous la houlette d’un nouveau PDG, Ruben Brooks. Évidemment, les tensions montent entre Teddy et Ruben lorsque pas mal de petites mésaventures surviennent lors de simples missions de routine. Il y a quelques éléments dans la narration qui peuvent être passionnants, mais pour l’heure, difficile d’en avoir quelque chose à faire. En effet, les personnages restent très creux, manquent de vie sur les cinématiques, tout en offrant une mise en scène très faible.
La routine d’un garde-côte ou d’un logisticien

Mais bref, en dehors de ces couacs qui font tache, sachez que le titre offre un terrain de jeu maritime ouvert et vraiment transcendant dans un premier temps. Vous pouvez réellement aller là où vous voulez sur la carte (sous réserve de ne pas dépasser les limites), découvrir de nouveaux ports, d’autres endroits inconnus, mais aussi veiller à gérer la jauge du moteur, d’essence ou encore de la coque.
C’est là que l’on reconnaît tout de suite l’aspect simulation du jeu, et sachez que vous pouvez réparer ou remplir à nouveau les jauges seulement si vous arrivez aux divers ports. D’ailleurs, la conduite va relativement varier en fonction des bateaux. Vous allez passer d’un bateau gonflable de garde-côte facilement manipulable en passant par un navire de taille moyenne ou un immense cargo. Chacun de ces bolides auront leur propre spécificité dans la conduite, et vous pourrez les manipuler en passant de la troisième personne à la vue subjective d’une simple touche.
Il faut bien l’avouer, la conduite fait bel et bien simulation par la lenteur de la conduite de nos barges. Mention spéciale à la vitesse du vent qu’il faut aussi prendre en compte, vous forçant ainsi à mieux négocier vos virages, ou bien à vous concentrer quand il s’agit de garer votre bateau à côté d’un autre. En effet, vous devrez, sur quelques missions de garde-côte, obligatoirement vous garer à côté d’un autre bélandre, et ainsi l’aborder pour l’inspecter, afin de vérifier que tout est en ordre auprès du matériel et capitaine de bord.
Bien qu’il y ait des qualités dans l’aspect simulation, on se retrouve devant une progression classique, mais trop peu surprenante. En vadrouillant sur la map ou en finissant des missions, vous gagnez de l’expérience qui augmente votre rang. De fait, chaque rang vous débloque un nouveau niveau pour chaque élément de divers bateaux que vous devrez ensuite acheter avec votre argent, et ainsi l’améliorer.
C’est très générique, d’autant que le jeu tourne vite en rond sur sa boucle de gameplay. Attendez-vous à faire des missions de garde-côte gonflantes où il faudra repérer certains bateaux, les aborder, vérifier que tout est en ordre, et ainsi de suite. Marrant au début, ces missions se répètent inlassablement jusqu’à l’écœurement. Idem pour les missions de logistique où vous devez amener une marchandise à bord d’un cargo ou à l’inverse, charger et décharger les gros containers à l’aide d’une immense grue que vous allez piloter vous-même.
Tout devient vite très pénible, et même les éléments à découvrir ne sont au final que très artificiels. Bienheureusement, et outre les missions scénarisées qui tentent d’apporter un tant soit peu de diversité, vous avez l’occasion d’effectuer des voyages rapides pour aller d’un point A à un point B. Via la carte du jeu, vous pouvez vous dessiner votre parcours, et faire avancer votre bolide plus rapidement. De plus, chose intéressante, le carburant est forcément pris en compte dans l’équation.
Seulement voilà, nous n’avons pas l’impression que le carburant se vide réellement, même si vous n’arrivez pas totalement à destination, ce dernier avançant encore… Apparemment, en voulant tenter pas mal d’éléments pour faire du titre une simulation maritime ultime, Astragon n’a pas fait les efforts nécessaires pour corriger certains bugs, qui peuvent donc nuire à l’expérience.
Reste à voir si le développeur peut rectifier le tir sur tous les éléments du jeu d’ici sa sortie en accès anticipé. Cela a l’air d’être probablement le cas puisque visiblement, le studio et éditeur compte ajouter de nouvelles missions pour chaque faction, de nouveaux bateaux et même des missions en multijoueur. Malheureusement, l’ensemble n’arrivera pas avant début 2026, en espérant que cela ne soit pas trop tard pour combler le vide et la répétitivité des missions.
Une interface immersive, mais simpliste pour de la simulation…

Rien n’est bien folichon sur cet accès anticipé, mais quelques idées lumineuses proviennent de l’interface tablette. Ici, vous pouvez personnaliser à nouveau votre protagoniste ou bien accepter ou non les missions, mais aussi embaucher des membres d’équipages. Moyennant des sommes rondelettes, vous pouvez assigner des officiers ou ingénieurs, qui vous aideront à mieux gérer votre navire si vous avez quelques pépins de coques ou de moteurs qui foirent.
Très sympa sur le papier, nous avons encore du mal à voir l’effet bénéfique de cette mécanique sur le gameplay. Encore une chose très sous-exploitée dans l’ensemble comme la jouabilité globale, qui incorpore même quelques pseudos mini-jeux peu stimulant pour remplir quelques réservoirs sur les moteurs par exemple. Même le système d’emprunt et de dette à rembourser est finalement anecdotique, et influence peu le gameplay pour le moment. D’autant que de manière générale, vous avez largement le temps de rembourser la dette sous les sept jours sans être inquiété.
Les bateaux à acheter se doteront aussi d’un onglet. Ils valent cher, et incitent hélas à faire les horribles missions qui se répètent en boucle. Par ailleurs, sachez que vous pouvez aussi sur l’onglet des flottes, améliorer les divers éléments du navire (radars, map, etc.) ou réparer le moteur ou coque lorsque vous arrivez dans un port. Encore une fois, la bonne volonté du développeur et éditeur est bien là, mais le manque de moyen et d’idées se fait ressentir sur le système de jeu. On notera seulement six navires disponibles sur le lancement, avec d’autres en approche, mais comme nous l’avons cité plus haut, ce ne sera pas avant 2026…
Qui plus est, l’aspect graphique du titre a été clairement faite à la scie sauteuse. Capable d’afficher de bien jolis effets de lumière et d’offrir des modèles d’eau et de navires du plus bel effet, le reste est hideux. Que ce soit sur les décors annexes représentant la terre ferme en passant par les modèles 3D, rien ne va. Il y a un travail qui semble pourtant soigné sur l’interface et l’immersion des cockpits de chaque navire, mais au global, le jeu est au mieux passable, au pire moche.
Les bugs sont aussi légions avec des textures baveuses ou qui disparaissent, et nous avons là un titre qui, en plus d’avoir une optimisation parfois coupée à la hache, ne parvient pas à réellement briller. On ne parlera pas de la bande-son, épique certes, mais risible comme les doublages, où chaque protagoniste parle avec une bouche cousue.
On ressort plus que mitigé de cette expérience sur Seafarer: The Ship Sim. En plus d’être ultra-buguée et d’avoir une progression affreuse qui ne donne pas vraiment envie d’aller plus loin, la simulation maritime d’Astragon ne marque pas beaucoup de points sur son lancement en accès anticipé. Si les missions narratives intriguent et que la conduite des bateaux reste grisante, force est d’admettre que cela ne suffira certainement pas pour accrocher le joueur à l’heure où nous écrivons ces ligne. Car avec un contenu répétitif et n’arrivant pas à renouveler les missions données sur chaque port, on voit mal comment le soft peut relever la tête actuellement. Nous verrons comment le jeu évolue dans son accès anticipé, d’autant que du gros contenu arrive en 2026 avec de nouvelles missions et un mode multijoueur. Nous avons de l’espoir parce que quelques bonnes idées de gameplay sont là. Mais le tout est soit sous-exploité, ou tué dans l’œuf par d’autres mécaniques artificielles qui ne donnent pas envie de se donner corps et âme sur ce titre. Attendons 2026 afin de voir si les ajouts viendront atténuer cette impression mitigée.













