Aperçu Yakuza : Like a Dragon – Que penser de ce nouveau départ ?
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Rédigé par Ludvig Auvens

Ce qu’il y a de magnifique avec le jeu vidéo, c’est que certaines œuvres vous marquent de façon permanente. Certaines séries parviennent à vous donner envie de dévorer le prochain soft de la saga alors que vous venez à peine de terminer le précédent. C’est le cas de Yakuza, dont The Song of Life venait faire office de point d’arrêt pour l’histoire de Kazuma Kiryu, avant de revenir avec un Like a Dragon, jouant le rôle de renouveau.
En 2018, la clôture de l’histoire du Dragon de Dojima pouvait sonner comme le glas pour la licence, avant qu’un nouveau protagoniste du nom de Ichiban Kasuga vienne tout relancer, dans un nouveau format, avec un gameplay différent, incluant même des idées développées dans Judgment. De quoi ravir les fans de tout horizon.
Mais, les premières images du changement des fonctionnements des combats et la réception en demi-teinte du titre au Pays du Soleil-Levant ont de quoi refroidir rapidement les amoureux de la série. C’est pourquoi, grâce à Sega, nous avons eu le plaisir de mettre la main sur le dernier né du studio Ryu Ga Gotoku (nom de la série en japonais au passage) durant six heures pour rassurer, ou simplement jeter un vent glacial sur les attentes de toutes et tous.
Par le pouvoir de l’amitié et du tour par tour
Lorsque nous parlons de reprendre quelques jolies idées issues de Judgment, on ne parle évidemment pas du style de combat Action-RPG auquel la saga a toujours été habituée depuis le tout premier opus. Non, il s’agit plutôt de phases ici ou là puisque le titre prend le pli de se lancer dans le JRPG au tout par tour. Niveau réinvention d’une licence, on a rarement fait mieux. Le tout va bien au-delà du simple changement de protagoniste sur fond de mécaniques semblables (coucou Assassin’s Creed, même si nous t’aimons beaucoup). Bon, après, l’équipe d’ActuGaming est connue pour adorer ce genre, ce qui fait que la frayeur ne dure que quelques instants.
Mais, nous le verrons rapidement, passer à la sauce JRPG ne veut pas non plus dire que Ichiban Kasuga va rejoindre la Brigade Fantôme de Persona 5 ou découper du slime dans Dragon Quest. Il s’agit plutôt de « classes », de niveaux, d’expérience et de combats stratégiques. Vous me direz, ça fait quand même déjà quelques points communs non-négligeables, même si on ne va pas chasser du dragon… de Dojima… pour autant (vous avez saisi la référence aux sept autres épisodes canoniques ?).
Quoi qu’il en soit, Yakuza : Like a Dragon emprunte donc le côté combat au tour par tour que l’on connaît aux JRPG traditionnels. Ichiban Kasuga affronte ses opposants aux côtés de trois coéquipiers. Ces combats peuvent être liés à l’histoire où, à la manière de ce que l’on trouve dans les autres titres de la série, lancés de façon aléatoire par quelques petits gangsters qui ont envie d’en découdre. Une fois l’affrontement lancé, les personnages se meuvent automatiquement dans l’environnement pour adopter une formation plus ou moins avantageuse pour le combat. Et les tours s’enchaînent alors jusqu’à ce qu’un groupe soit complètement mis hors jeu.
Les combats sont très simples à prendre en main et deviennent rapidement très plaisants, le tout étant de prendre le système en main. Vos personnages peuvent alors effectuer une attaque simple contre un ennemi ou utiliser des MP pour lancer des compétences. Les compétences étant parfois simples (comme un bon coup de batte), parfois loufoques (crachat de flammes après ingestion de liqueur). A cela s’ajoute une petite dose de positionnement, recevant un buff à l’attaque selon votre position par rapport à l’adversaire, ainsi que parfois la possibilité de réaliser quelques QTE très basiques.
Enfin, le joueur a également la possibilité de se protéger contre la prochaine attaque, d’utiliser des objets ou encore d’avoir recours à une « invocation ». Contre une somme donnée de yens, un personnage récurrent de la série peut venir en renfort. Nous ne citerons pas de noms, nous vous laissons le plaisir de la surprise.
Mi-héros, mi-garde du corps et re mi-héros derrière
Évidemment, comment un jeu pourrait-il se revendiquer issu du genre JRPG sans une bonne dose de classes et autres, ici appelés Jobs. Ces derniers vous permettent d’accéder à tout un panel de missions propres à chaque job (à chaque classe quoi), ainsi qu’à quelques compétences qui leur sont également propres. Cela permet donc d’apporter de la variété dans le roster de l’équipe emmenée au combat. Tout en sachant, en plus, que ces jobs peuvent être modifiés en cours d’aventure afin de tester plusieurs configurations.
Avec cette nouveauté, c’est le système de style de combat de Kiryu qui disparaît, laissant ainsi le loisir à chaque joueur de personnaliser son expérience de jeu en cherchant la synergie qui lui convient le mieux. Sans parler des possibilités de faire pex ses personnages pour optimiser les statistiques à travers les jobs. Avec le talent d’écriture que l’on connaît à l’équipe Ryu Ga Gotoku, il ne fait aucun doute que les quêtes annexes seront pensées pour donner envie aux joueurs de toutes les parcourir, même si cela demandera nombre d’heures à juste faire monter la barre d’expérience et à distribuer des gnons aux quelques rustres qui oseront croiser votre regard.
Si le côté dynamique des combats au contrôle de Kiryu peut manquer, le côté loufoque amené par les combats au tour par tour reste intéressant. C’est une nouveauté bienvenue des développeurs, qui peuvent ainsi montrer que la série Yakuza a bien plus à proposer que du martelage de boutons (enfin, pas en difficulté maximale, où ça demande plus de contrôle des mouvements du Dragon de Dojima, mais bref). Et la possibilité d’incarner plusieurs personnages en même temps est également un petit plus sur lequel nous n’allons pas cracher.
Le seul réel bémol de ce système est l’interaction avec l’environnement. Utiliser des objets du décor s’avère plus compliqué puisque les personnages se déplacent automatiquement sur la carte. Mais pas d’inquiétude, cela se fait tout de même de façon plus ou moins récurrente, puisque les protagonistes ne restent jamais bien longtemps en place.
Et, puisque nous parlions de la qualité de l’écriture des quêtes annexes, sachez que, pour le peu que nous avons pu en voir, le niveau narratif de l’équipe en charge du projet est toujours au niveau de ce que nous avons pu vivre dans les précédents opus. Ichiban est un personnage travaillé, qui évolue dans une intrigue elle aussi approfondie. Il y a donc de quoi savourer sur de longues heures. Sans parler des activités annexes qui sont, elles aussi, foison. Entre fléchettes, courses de kart, karaoké et j’en passe, vous n’êtes pas prêts de voir la fin de ce titre !
La recette Yakuza a été grandement revisitée avec ce changement de gameplay pour les combats. Malgré tout, la sauce prend plutôt bien, quoi qu’un peu moins punchy que l’action-RPG auquel nous étions habitués. L’histoire paraît toujours aussi passionnante et les personnages attachants. Petit plus pour l’aspect visuel du titre, qui fait toujours autant mouche chez nous.