Phantom Breaker : Battle Grounds Ultimate – Un remaster sucré
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Rédigé par Neomantis Dee
Sorti le 17 avril dernier, Phantom Breaker : Battle Grounds Ultimate est un remaster de l’opus de 2013 paru exclusivement sur Xbox 360. Remasterisé sous Unreal Engine 5 pour l’occasion, ce spin-off de la licence de jeu de combat Phantom Breaker se la joue beat’em all à défilement horizontal, en 2D, le tout baigné dans une ambiance bon enfant.

Condition de test : nous avons joué à la version PS5 durant 8 heures, de quoi faire un bon tour du propriétaire.
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Si vous ne connaissez pas le titre, sachez qu’il s’agit là d’un beat’em up des plus basiques et sans grande prétention (ce qui n’est pas un jugement de valeur ici). Phantom Breaker: Battle Grounds Ultimate, c’est un peu comme un sachet de bonbons bien sucrés. C’est bon et on ne peut s’empêcher d’en reprendre, mais il manque le plaisir de la dégustation. On se goinfre plus qu’autre chose sans vraiment se remplir le bide ni apprécier les saveurs. Il y a un peu de ça dans le soft développé par Rocket Panda Games.
Quiconque s’est déjà essayé au beat’em all 2D sera en terrain connu, si ce n’est que dans Phantom Breaker BGU il y a deux plans – on peut basculer sur l’arrière-plan quand on le souhaite. Aucune surprise ne vous attend, aucune folie non plus d’ailleurs. Les couloirs, visuellement inégaux (parfois même sans âme malgré le charmant pixel-art) se succèdent et les ennemis surgissent n’importe comment pour se faire violenter. Il n’y a pas de cohérence dans leur apparition.
L’ensemble des ennemis, à l’exception des boss, tombe plus ou moins du ciel, par dizaines. Il ne reste alors qu’à foncer tête baissée. Un constat déroutant mais qui, pourtant, n’évince pas le plaisir de frapper dans le tas. Phantom Breaker : Battle Grounds Ultimate, c’est un défouloir légèrement décérébré. Compte tenu de la construction du jeu qui suit systématiquement le même schéma : on avance, pluie d’ennemis, on bourre les touches, on avance, etc., la redondance pointe vite son nez.
Parce que, concrètement, on bourre un peu compulsivement les touches pour se débarrasser des foules d’ennemis qui s’entassent. Une fois vaincus, ces derniers lâchent même pléthore de diamants que l’on nous invite à prendre mécaniquement, pour ne pas dire de manière compulsive. Un peu comme on récupère toutes les pièces d’un Mario ou les anneaux d’un Sonic, avec les feedbacks sonores qui vont bien.
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À l’évidence, pour éviter toute overdose ou crise de diabète, jouer une heure par-ci par-là semble être la meilleure manière d’apprécier une recette un peu trop sucrée. Fort heureusement, le plaisir est là, grâce notamment au gameplay relativement solide. Si l’on n’atteint pas la profondeur et la richesse d’un Streets of Rage 4, nos personnages ont de quoi balancer des combos appréciables, davantage que ce que pouvait proposer un Mighty Morphin Power Rangers : Rita’s Rewind. En tant que spin-off d’un jeu de combat, c’était la moindre des choses de la part de Phantom Breaker BGU.
Jeu de combat qui ne brillait déjà pas pour sa profondeur, il faut le rappeler. En revanche, les deux titres partagent une prise en main facile et un soin accordé aux animations. Phantom Breaker : Battle Grounds Ultimate invite aussi à la coopération, que ce soit en local ou en ligne, pour toujours plus de plaisir ludique. Mais ce qui fait vraiment la différence dans l’expérience n’est pas tant la coopération en elle-même – la lisibilité de l’action est rapidement mise à mal, même en solo – que le mode Battle Grounds qui donne son nom au jeu.
Il s’agit ni plus ni moins d’un mode combat à quatre personnages où l’on peut s’affronter par équipe ou chacun pour soi. Outre l’aspect versus toujours satisfaisant, la plus-value vient du roster présenté. En plus de reprendre les personnages jouables dans les autres modes de jeu, fournissant un nombre décent de combattants, c’est le fait de pouvoir jouer avec les ennemis du jeu qui fait la différence : il y a carrément une voiture jouable. Oui, ce n’est pas très loyal comme affrontement, sauf que c’est amusant et c’est bien pour cela que nous lançons Phantom Breaker BGU.
Un mode de jeu bien pensé et qui ne manque pas de moments sympathiques, particulièrement en jouant avec des amis sur son canapé. Un mode qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler les combats de Silent Bomber (nous en parlions au détour d’une chronique), qui usait déjà de l’idée de contrôler le bestiaire pour s’affronter. Sous ses airs enfantins, que la direction artistique colorée et les personnages à l’allure chibi appuient fortement, Phantom Breaker : Battle Grounds Ultimate parvient tout de même à proposer un beat’em all efficace, et avec un peu de contenu.
Et tu tapes, tu tapes, tu tapes…
A côté des modes arcade et Battle Grounds, le soft propose un petit mode histoire scénarisé qui fait le job. Une bonne manière de découvrir les personnages – même si l’intégralité du casting ne bénéficie pas d’une présence scénarisée –, à défaut de déjà les connaître, la licence n’étant pas des plus populaires. Le fait de parcourir les mêmes niveaux qu’en arcade empêche de totalement dépayser ; en revanche, gagner de l’expérience afin de débloquer une poignée de techniques et de compétences (allongement de combos, double et triple saut, dash suivi d’une attaque, etc.) permet de renouveler un minimum les sessions.
Nous restons sur quelque chose de sommaire et peu profond. Une run de personnage ne dure d’ailleurs pas bien longtemps. Cependant, cela reste appréciable, d’autant qu’on n’attendait pas plus d’un remaster de cet acabit, malgré un gain en fluidité dans l’action. Retenons surtout que le gameplay est une réussite, à son échelle. Certes, on bourre tellement, et les ennemis sont si factices et sans défense (n’hésitez pas à monter rapidement la difficulté pour avoir un peu de répondant), cependant, les feedbacks sont là et le tout fonctionne aujourd’hui encore.
On sent un bon impact sur les coups, les animations sont soignées et permettent d’apprécier les combos au sol ou dans les airs. Dans Phantom Breaker : Battle Grounds Ultimate, même les touches sont simples, communes à chaque personnage, et petits comme grands seront capables d’exécuter de vrais combos et d’utiliser des attaques spéciales. Le seul bémol, c’est la garde qui s’active automatiquement en restant immobile. Il suffit de ne toucher à rien pour que le personnage bloque les coups tout seul.
Cependant, il faudra tout de même veiller à rester debout ou s’accroupir en fonction des attaques. Ce qui devient vite perturbant, puisque qu’il faut à la fois pouvoir bouger, notamment pour ne pas se faire submerger et ne plus rien voir (jusqu’à tomber dans une boucle infernale de dégâts subis, surtout en difficulté supérieure), mais aussi rester immobile pour parer. Ce n’est clairement pas intuitif et l’on aurait préféré la sacro-sainte garde en reculant, à défaut d’un bouton dédié.
Simple, efficace et sans prise de tête. Phantom Breaker : Battle Grounds Ultimate ne va pas vous transcender, mais si vous recherchez une expérience amusante, solide sur ses fondations et suffisamment calibrée pour procurer du plaisir, le soft pourrait vous plaire. Bien sûr, il faut accepter et apprécier de débrancher son cerveau, de bourrer un peu bêtement les boutons de la manette aussi. Mais les sensations du jeu de combat ne sont pas loin. Et puis, si l’overdose peut vite survenir, jouer par petites sessions courtes semble être une solution viable pour apprécier davantage l’expérience. Cela étant dit, si vous aviez joué à l’opus de 2013, ce remaster ne vous apportera pas grand-chose.