Elysium – Civilisation et Olympe
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Rédigé par Toothpick

La mythologie Grecque est une source pratiquement inépuisable d’inspiration. Il suffit de voir le nombre d’œuvres qui traitent le sujet pour s’en rendre compte (films, livres, jeux vidéo etc…). S’il est très régulièrement question de guerre ou d’affronter les dieux, Elysium nous propose plutôt de prouver notre valeur pour nous faire une place sur l’Olympe. Après un tour chez les fou la semaine passée, le Meuble à Jeux vous emmène donc en Grèce.
Issu de la collaboration entre Matthew Dunstan et Brett J. Gilbert, et édité par Space Cowboys, Elysium a de très nombreux arguments pour convaincre un vaste public. Jouable de 2 à 4 joueurs, c’est un jeu de cartes accompagné par tout plein de matériels. On nous promet donc un titre basé sur le hasard, mais avec suffisamment de stratégie pour que le malin l’emporte tout de même à la fin des 60 minutes annoncées pour une partie.
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ToggleDe zéro en héros
Dans Elysium, chaque joueur incarne un demi-dieu qui doit faire ses preuves pour accéder à l’Olympe. Pour cela, il en revient à lui d’écrire sa légende en accomplissant des exploits et en s’attirant la faveur des dieux. Ou pour résumer ça en version jeu de plateau : il faut plus de points de victoire que les autres. Le cœur du jeu s’articule autour des nombreuses cartes qui sont disponibles même s’il est aussi questions de pièces d’or et autres ressources.
Chaque carte à sa propre valeur que l’on peut considérer comme son niveau (1,2 ou 3) et dispose d’un pouvoir qui peut avoir différentes conditions d’activation. Certains ne fonctionneront qu’une fois et se déclencheront automatiquement quand un joueur piochera la carte, certaines sont utilisables une fois par tour et d’autres encore ont un effet permanent qui sera actif tant que la carte sera dans le domaine du joueur. L’objectif est donc de chercher les meilleures combinaisons de cartes pour engranger un maximum de points de victoire avant de transférer les cartes de notre domaine à notre Elysium.
En effet, c’est en constituant des suites de cartes – soit des cartes issues de la même famille, soit des cartes de même niveau – que l’on va engranger le plus de PV à la fin de la partie. Pour cela il faut les transférer de notre domaine à notre Elysium en échange de pièces d’or. Attention, une fois envoyée dans l’Elysium, la carte perd son pouvoir et elle ne peut plus être déplacée. De plus, chaque joueur dispose d’un nombre de transferts limités par tour ! Il faut donc être très prudent dans ses choix avant de transférer une carte.
Avant de démarrer une partie, il faut déterminer quelles familles de dieux seront utilisées. Le titre en propose 8 et il en faut un maximum de 5 par partie sachant que certaines apportent des modifications profondes au déroulement du jeu. Une partie se déroule en 5 tours qui sont eux-mêmes découpés en quatre phases. La première phase est une simple mise en place où l’on va disposer les cartes sur la table.
Le jeu se lance vraiment à partir de la seconde phase qui est la phase d’action. Chaque joueur dispose de 4 piliers – un rouge, un jaune, un vert et un bleu – qui font office de conditions pour ramasser une carte, mais il faudra se défausser du piliers de son choix après avoir pioché une carte. À la fin de cette phase qui fera 4 tours de table, chaque joueur devra avoir 3 cartes ainsi qu’une quête. Les quêtes vont apporter différents bonus aux joueurs comme des pièces d’or, des points de victoire, et surtout lui indiquer combien de transfert il pourra effectuer lors de la prochaine phase.
Dans le cas où l’un des joueurs se retrouve incapable de piocher une carte car il ne remplit plus les conditions nécessaires, il pioche alors un citoyen qui pourra servir de joker pour compléter une série mais qui donne un malus de -2 PV à la fin de la partie. Si le joueur n’a pas pu piocher de quête, il se retrouve alors avec une quête inachevée qui ne lui rapportera pratiquement rien. C’est aussi lors de cette phase d’action qu’il est possible d’utiliser les pouvoirs des cartes.
Vient ensuite la troisième phase, « l’écriture des légendes ». C’est lors de cette phase que les joueurs pourront réaliser leurs transferts et compléter leurs légendes en cours. Comme indiqué plus haut, pour compléter une légende il y a deux possibilités. La première est de réaliser une légende de famille avec 3 cartes de la même famille allant des niveaux 1 à 3. La deuxième est d’écrire une légende de niveau, avec une carte par famille de même niveau.
Il n’y a aucune limite aux nombres de légendes possibles, il faut seulement qu’une légende contienne au moins deux cartes. Bien évidemment, une légende complète rapportera plus de PV qu’une légende en cours. Il y a également différents bonus de PV liés à l’écriture des légendes. Par exemple, le premier joueur à finir une légende de famille obtiendra un bonus de 5PV, le suivant un bonus de 2 et rien pour les prochains. Il y a deux bonus par famille ainsi que des bonus pour les légendes de niveaux. La 4ème phase est un simple nettoyage du plateau avant de remettre de nouvelles cartes en jeu et d’attaquer le tour suivant. À la fin des 5 tours, un décompte final est fait et le joueur possédant le plus de PV est déclaré vainqueur. En cas d’égalité, le vainqueur est le joueur le plus riche.
Un plan avec beaucoup d’accroc
La première chose que l’on constate une fois le jeu mis en place, c’est qu’Elysium est beau comme un dieu. Les très nombreuses cartes sont toutes illustrés avec beaucoup de talent et un soin particulier. Il serait même aisé de savoir à quelle famille appartient quelle carte sans aucune autre indication que l’illustration. Pour le reste, tout est fait pour que le jeu soit le plus lisible possible. Les cartes disposent de nombreuses indications et expliquent leurs pouvoirs à la fois en images et en textes.
Pour nos amis daltoniens, différents logos ont été implémentés sur tout ce qui correspond à une couleur pour éviter toute confusion. Le tout est parfaitement cohérent et participe à la fluidité des parties. Ces dernières s’enchaînent d’ailleurs vraiment bien grâce à un bon rythme et pratiquement aucun temps mort dans le jeu. Les premières parties sont particulièrement gratifiantes car toute la phase de découverte est excellemment gérée et laisse progressivement entrevoir toutes les possibilités offerte par le système de jeu.
Elysium se prend très rapidement en main et passé un ou deux tours de découverte, on range le livre des règles pour ne l’utiliser que dans des cas très spécifiques. Une fois la routine de jeu assimilé, les joueurs auront vite fait de réfléchir à leur stratégie et leur approche de chaque tour. Le moment clé du jeu est indiscutablement la phase d’action. Une fois que toutes les cartes sont en place, on a vite fait d’analyser toutes les possibilités de se prévoir un plan A, B et C si jamais les autres joueurs nous privent de nos cibles prioritaires, et on se rend compte à la fin de notre tour qu’il y avait cette autre solution qui nous avait totalement échappée et qui aurait pu tout changer.
La profondeur et la rejouabilité du titre sont titanesques. Chaque nouvelle partie est l’occasion pour découvrir de nouvelles combinaisons de cartes et le jeu n’est jamais plus plaisant que lorsqu’on a pu réaliser exactement ce qu’on avait en tête quelques tours avant. La part du hasard est importante mais jamais totalement déterminante car il y aura toujours une alternative à ce que l’on attendait. Il faut aussi compter sur un potentiel effet domino de certains choix qui peuvent drastiquement changer le cours de la partie. C’est un jeu où il y a de très chouettes erreurs à faire qui ne feront que nous rendre meilleur pour les prochaines parties.
Pour qui s’adresse Elysium ?
Elysium adopte parfaitement l’adage du : facile à prendre en main, difficile à maîtriser. Pour cela il s’adresse à une cible très élargie allant de joueur peu expérimenté à vieux de la vieille. Le titre sera plus difficile d’accès pour les moins de 15 ans. Les fans de jeux de cartes avancés et même de titres comme Hearthstone ou Magic y trouveront sans mal leurs marques. Les néophyte bien accompagnés parviendront aussi à s’y mettre assez rapidement.
- Nombre de joueurs : 2 à 4 joueurs
- Temps de partie : 60 minutes
- Auteurs : Matthew Dunstan et Brett J. Gilbert
- Illustrateurs : Eric Bourgier, Didier Poli, Vincent Dutrait et Emmanuel Roudier
- Éditeur : Space Cowboys
- Distributeur : Asmodée
- Prix : 30 €
Elysium est une franche réussite. Technique mais accessible, Elysium peut compter sur une formidable phase de découverte pour accrocher les joueurs avant de les amener à tirer pleinement partie des mécaniques de jeux. C’est un jeu où l’on apprend des nombreuses erreurs, où l’on remet constamment en question son idée de départ et qui nécessite une bonne aptitude à réagir quand on nous met des battons des les roues. Avec son potentiel de rejouabilité absolument dingue et sa profondeur de jeu, il mérite clairement sa place dans votre meuble à jeux.
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