Electronic Arts annonce son rachat par Silver Lake, Affinity Partners et le fonds d’Arabie saoudite
Publié le :
1 commentaire
Rédigé par Jordan
Le Wall Street Journal avait donc vu juste. Electronic Arts était bel et bien sur le point de se faire racheter ce week-end, et il n’aura fallu attendre que quelques heures pour que le tout devienne officiel. L’éditeur semblait chercher des partenaires depuis un moment pour réaliser une sortie en Bourse, à l’instar d’Ubisoft, et c’est finalement vers trois grands nouveaux alliés que l’entreprise peut redevenir privée, même si elle est maintenant aux mains d’une nouvelle direction partagée.

Une sortie de la Bourse historique
C’est une annonce historique pour toute l’industrie, et l’un des rachats les plus chers jamais enregistrés. Le géant Electronic Arts, à qui l’on doit des séries comme Battlefield, EA Sports FC, Les Sims ou encore Apex Legends, vient d’être racheté à hauteur de 55 milliards de dollars par une alliance entre trois acteurs différents.
Il s’agit des sociétés de capital-investissement Silver Lake et Affinty Partners, très proches du gouvernement Trump (surtout Affinity Partners qui est piloté par Jared Kushner, gendre du président américain) et le PIF, soit le « Public Investment Fund » qui est un fonds d’investissement d’Arabie saoudite, directement gérée par Mohammed bin Salman, le prince du pays. Le PIF possédait déjà 9,9% des parts d’EA avec ce rachat, mais confirme aujourd’hui la volonté de renouveler sa part dans l’entreprise. Un trio pour le moins… unique et controversé. Et qui se connait déjà bien, puisque Affinty Partners a déjà reçu beaucoup de soutien de la part de l’Arabie saoudite par le passé. On comprend donc entre quelles mains est EA aujourd’hui.
Ce rachat permet de revaloriser l’action individuelle de 25% (210 dollars par action en numéraire). C’est tout simplement la plus grosse sortie en Bourse (en cash) via des investisseurs jamais enregistrée.
Qu’est-ce que ce rachat va changer pour Electronic Arts ?
Dans le communiqué de presse annonçant cette acquisition, le Consortium (qui est l’alliance des trois acteurs), dit vouloir s’associer à Electronic Arts pour « permettre à l’entreprise d’accélérer sa croissance et de saisir de nouvelles opportunités à l’échelle mondiale. » On imagine notamment que dans le cas du PIF, l’objectif est d’accélérer côté esport en se mettant des licences comme EA Sports et Apex Legends dans la poche.
Andrew Wilson, PDG actuel dont le sort restera à déterminer, déclare :
« Chez EA, nos équipes créatives et passionnées ont offert des expériences extraordinaires à des centaines de millions de fans, créé des licences parmi les plus emblématiques au monde et créé une valeur significative pour notre entreprise. Ce moment est une puissante reconnaissance de leur travail remarquable. À l’avenir, nous continuerons à repousser les limites du divertissement, du sport et de la technologie, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives. Avec nos partenaires, nous créerons des expériences transformatrices qui inspireront les générations futures. Je suis plus enthousiaste que jamais quant à l’avenir que nous construisons. »
Et maintenant, à quoi va ressembler l’avenir d’Electronic Arts ? Eh bien, pour le moment, les changements seront difficilement notables à court terme, si ce n’est peut-être du côté de l’esport avec un PIF très investi. Voir l’éditeur sortir de la Bourse lui évite d’avoir des comptes à rendre de façon trimestrielle, ce qui est, sur le papier, une bonne chose. Mais il a désormais à sa tête trois acteurs avec des objectifs bien précis en tête, qui voudront récupérer leurs investissements et qui pourront donner des lignes directrices que l’entreprise devra suivre. Et à la vue des trois nommés, il n’y a pas forcément de quoi être tout à fait serein.
On s’inquiétera aussi du fait qu’une restructuration peut être déclenchée suite à ce bouleversement majeur, comme l’industrie nous l’a tristement appris au cours de ces dernières années. D’autant plus que ce rachat englobe les dettes de l’entreprise, à hauteur de 20 milliards de dollars. On ne veut pas jouer les devins, mais cela indique sans doute que des vagues de renvois sont à prévoir.
Ce rachat devrait être totalement finalisé au premier trimestre de l’année fiscale 2027.
Cet article peut contenir des liens affiliés