Ubisoft aurait annulé une nouvelle licence heroic-fantasy car « pas meilleure que Tolkien »
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Rédigé par Quentin
Après les nombreuses révélations concernant l’environnement toxique au sein de différents studios d’Ubisoft, Bloomberg révèle aujourd’hui que le pouvoir décisionnel de Serge Hascoët, ancien numéro 2 de la compagnie, aurait eu un impact plus important que prévu sur les projets de l’éditeur français.
Magnéto Serge
L’une des critiques qui revient souvent de la part des joueurs et d’une partie de la presse spécialisée à propos des jeux Ubisoft est une certaine similarité dans leurs constructions, et ce, sur différentes licences aux genres différents. Bien que bon nombre de titres sont en effet de très bonne facture, il est souvent montré en exemple lorsque l’on fait référence à un monde ouvert assez générique.
Via une révélation assez surprenante de Jason Shreier pour le site Bloomberg, voici une piste qui pourrait expliquer ce ressenti. En décembre 2018, Mike Laidlaw, le directeur créatif de la série Dragon Age chez Bioware, avait décidé de rejoindre Ubisoft au Québec. Il quittera le studio un an plus tard sans avoir sorti quoi que ce soit. Pourtant, les sources de Jason Schreier, des proches de l’équipe de développement d’un projet non abouti, font part d’une certaine mésaventure le concernant.
En effet, Mike Laidlaw aurait eu pour projet un RPG sous le nom de code « Avalon ». Un AAA se déroulant dans un univers heroic-fantasy, et reprenant la légende du roi Arthur et de la table ronde. Toujours d’après ces sources, Serge Hascoët aurait tout simplement dit non au projet car ce dernier ne serait pas très fan du genre fantasy tout en exigeant que l’univers d’un tel jeu devrait être « meilleur que Tolkien » (l’auteur des romans Le Seigneur des Anneaux et Le Hobbit).
Si tout cela est vrai, autant dire que la barre des attentes était excessivement haute, même pour le directeur créatif de la série Dragon Age qui n’est pas un débutant en la matière. Ce n’est pas la première fois que Bloomberg révèle le pouvoir immense qu’avait Serge Hascoët sur tous les projets d’Ubisoft. Récemment, nous apprenions que les développeurs d’Assassin’s Creed Odyssey souhaitaient que Kassandra soit l’unique protagoniste et que les personnages féminins de la série étaient plus largement minimisés.
Précisons que si Hascoët avait le droit de vie ou de mort sur n’importe quel projet, c’est parce qu’il avait contribué au succès de l’entreprise française avec des licences toujours très lucratives aujourd’hui comme Far Cry ou Assassin’s Creed. Il avait donc la confiance totale du CEO Yves Guillemot avant de démissionner suite aux récentes accusations.
Concentrer autant de pouvoir sur un seul homme était donc le gage d’un succès (presque) garanti mais limitait grandement le potentiel de création et la prise de risque. Deux ingrédients qui peuvent donner des jeux inoubliables sortant largement du lot d’autant qu’Ubisoft possède les talents pour atteindre ce Graal (pardon Mike). Des lueurs d’espoir comme Mario + Les Lapins Crétins: Kingdom Battle ou encore le peu que l’on a vu de Beyond Good & Evil 2 nous prouvent que cela est possible.
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