Osiris – Un Voyage Vers l’Au-Delà
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Rédigé par Jordan

Alors qu’il y a quelques jours à peine, nous vous parlions dans cette même chronique de Fertility, un jeu de stratégie basé sur l’Egypte ancienne, nous voici de retour dans le pays des pyramides avec Osiris – Un Voyage vers l’Au-Delà. Conçu par David MacKenzie, illustré par Denis Martynets et traduit par Pixie Games, ce jeu de gestion d’ouvriers et de ressources vous place dans la peau d’un candidat potentiel au titre de Pharaon, puisque le dernier roi d’Egypte vient juste de mourir.
Même si le jeu est prévu pour 2 à 5 joueurs, Osiris possède des configurations spéciales selon le nombre de participants, notamment lorsqu’ils ne sont que 2 ou 3. Dans le cadre de cette chronique, nous avons pu essayer des configurations à 2 et à 5 joueurs, qui restent identiques dans le concept même du jeu, mais qui modifient la mise en place lors d’un début de partie, tout en ajoutant de nouvelles règles afin de ne pas handicaper le jeu lorsque les participants ne sont pas assez nombreux.
Sommaire
ToggleLa course aux monuments
Pendant que le dernier Pharaon en date traverse le Nil sur sa Barge Funéraire dans le but de retrouver Osiris dans l’au-delà, les joueurs doivent lui rendre honneur en bâtissant des monuments à sa gloire, tout en espérant s’attirer la faveur des dieux pour devenir le successeur au trône laissé vacant. En érigeant des édifices, les joueurs obtiennent alors des Points de Gloire, jusqu’à la fin de la partie, et c’est naturellement celui qui en obtiendra le plus qui deviendra calife à la place du calife.
Le principe est donc relativement simple au premier abord, mais tout cela se complique par la suite. Une partie se déroule en 4 saisons (comprenez 4 manches de jeu), symbolisées par la position de la Barge Funéraire sur le Nil. Durant ces saisons, chaque joueur (nommés ici « Gouverneurs ») doit récolter de nombreuses ressources afin de pouvoir bâtir des monuments, tout en espérant gêner l’avancée des autres concurrents. Tous les participants reçoivent quelques ressources de départ au début de la partie, des cartes « Bénédictions » et « Cité » (sur lesquelles nous reviendrons) ainsi que trois ouvriers, distribués au hasard. Ce sont ces ouvriers qui leur permettront de récolter des matériaux supplémentaires au cours du jeu.
Avant de commencer la partie, un joueur est désigné comme Régent de la saison à venir. Ce rôle bien particulier lui octroie certains avantages sur ses concurrents, comme la possibilité de connaître le nombre d’ouvriers disponibles dans la réserve du jeu. Car ce sont bien eux qui représentent le nerf de la guerre ici, puisqu’ils représenteront le plus grand apport en ressources du jeu. Lorsqu’une saison débute, le Régent est aussi le premier à jouer.
Maintenant que la partie est lancée, tous les joueurs ont un panel conséquent d’actions (10 différentes au total) à effectuer, à raison d’une action à la fois. La première d’entre elles consiste justement à placer l’un de leurs ouvriers sur les terrains afin d’en récolter les matériaux. Trois types de terrains de ce genre sont représentés sur le plateau, donnant accès à des Céréales, des Briques ou des Pierres. Les zones de récoltes similaires sont souvent regroupées par deux, et lorsqu’un joueur place un ouvrier, il a le droit de le poser à la jonction des deux terrains, ce qui lui permet de récolter encore plus de ressources. Il ne peut cependant pas faire cela si l’un des terrains comporte un monument. Les ouvriers peuvent être placés sur les terrains que la Barge Funéraire a déjà dépassés, et donc pas ceux qui se situent devant elle. Cependant, il existe un autre type d’ouvriers qui permet de contourner cette règle, à savoir les Contremaîtres, qui peuvent accéder à tout le plateau de jeu sans restriction, du moment que les terrains en question sont inoccupés.
Les autres actions ont aussi toutes leur importance, comme le fait de pouvoir engager des ouvriers supplémentaires, d’échanger des ressources au Marché ou encore de visiter des villes, vous donnant ainsi accès aux Cartes Cité. Ces dernières peuvent être jouées de différentes façons selon vos besoins et selon ce qu’elles indiquent. Mais après la récolte vient le moment d’ériger des monuments afin d’être couronné en fin de partie. Deux actions sont nécessaires pour cela. La première consiste à planifier son monument, et à le réserver sur le « cartouche » choisi. Trois monuments peuvent être construits, à savoir les Obélisques, les Sphinx et les Pylônes, et chacun d’entre eux vaut plus ou moins de Points de Gloire. Une fois que la construction est planifié, le joueur en question doit attendre à nouveau son tour pour l’ériger, mais il n’est pas obligé de le faire dès le tour suivant, il peut ainsi bloquer l’accès des autres joueurs au cartouche qu’il a réservé. Il doit néanmoins bâtir tous ses édifices en cours avant la fin de la saison, sauf s’il a joué une carte qui lui permet de contourner cela.
La dernière action est celle de se retirer de la saison en cours, lorsque vos possibilités se font plus maigres. Quand tous les joueurs se sont retirés, une nouvelle saison commence. Se retirer en premier peut être périlleux, mais aussi tentant puisque le premier joueur à faire cela aura droit à un bonus de son choix, ainsi que la possibilité d’être le Régent lors de la prochaine saison. Tout cet agglomérat de règles se poursuit alors jusqu’à la fin de la saison 4, qui désigne qui est le nouveau Pharaon.
Négociez pour gouverner
Si tout cela peut paraître très flou au premier abord, le principe devient un peu plus clair dès la première saison et les premières minutes de jeu. Il faudra auparavant passer par la lecture du guide du jeu, qui se révèle être véritablement complète bien que massive. L’apprentissage des différentes actions peut être difficile pour certains joueurs peu habitués aux jeux de ce genre, ce qui leur vaudra de passer pas mal de temps à éplucher le catalogue, mais c’est le prix à payer pour une richesse de jeu importante.
Cela dit, une fois que l’on s’est habitué à tout cela, Osiris devient un jeu de gestion particulièrement réjouissant. Il doit cela d’une part à son plateau de jeu et la diversité de tous les points, qui ne sont pas extraordinaires en soi mais qui apportent une sacrée dose de couleurs à l’ensemble, rendant le tout plus accessible et plus compréhensible. Cependant, au fur et à mesure que les monuments sortent de terre, le plateau devient vite très fourni, ce qui peut gêner la visibilité, notamment lors des deux dernières saisons.
La partie la plus intéressante reste le côté « social » du jeu, puisqu’il vous encourage à énormément discuter avec les autres joueurs afin de dé négocier. Certaines actions feront en sorte d’engager un dialogue entre les joueurs, qui peuvent faire des promesses (sans forcément les tenir) ou des échanges de ressources, comme tout marchand qui se respecte. On se prend alors rapidement au jeu et on communique beaucoup avec les autres, ce qui ajoute un aspect bien plus dynamique et jovial à l’ensemble. Entre les trahisons et les alliances, tout est bon pour devenir le prochain Pharaon.
Pour qui s’adresse Osiris ?
Osiris – Un Voyage Vers l’Au-Delà est avant tout à réserver aux amateurs de jeux de placement d’ouvriers et de jeux de gestion en général, bien qu’il soit plus accessible qu’il en a l’air. L’ensemble des actions à effectuer rend le tout un peu confus lors des premières parties, mais c’est pourtant là que réside la vraie force du jeu. Une certaine dose de hasard (lors de la pioches des cartes et des ouvriers) fera peut-être quelques réfractaires, mais il reste un excellent choix dans sa catégorie. A noter que la boîte contient également une première extension et qui rajoute de nouveaux éléments en plus de règles inédites, ce qui est parfait pour varier les plaisirs.
- Nombre de joueurs : 2 à 5 joueurs
- Temps de partie : 70 minutes
- Auteur : David Mackenzie
- Illustrateur :Denis Martynets
- Éditeur : Pixie Games
- Distributeur : Pixie Games
- Prix : 45 €
Avec des mécaniques complètes, un plateau de jeu coloré et diversifié ainsi que de multiples possibilités, Osiris parvient à nous charmer dès les premiers instants, du moins si toutes les actions sont comprises par tous les joueurs dès le début. Sa plus grande force reste son ouverture quant aux interactions possibles entre les joueurs, qui permettent d’apporter un peu plus d’intrigue à l’ensemble, avec des trahisons, des couteaux dans le dos ou des alliances imprévues. A recommander, surtout pour le jeu à 5 !
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