Nos ressentis sur l’année 2020 : l’avis de Julien
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Rédigé par Julien Blary
Avec cette nouvelle année qui démarre, c’est l’occasion pour notre équipe de partager ses ressentis sur celle qui vient de se clôturer et ses attentes pour 2021. Ces derniers jours, vous avez eu la chance de lire bon nombre de retours de la part de mes talentueux collègues et à découvrir leurs coups de cœur et leurs déceptions. C’est à mon tour de faire un bilan sur cette année 2020 quelque peu particulière.
Sommaire
ToggleUne riche année pour le jeu vidéo ?
Qu’on se le dise, malgré quelques points décevants sur lesquels je reviendrai un peu plus loin dans cet article, 2020 a été une année riche : entre la sortie de la nouvelle génération de consoles et de nombreuses sorties, on ne peut pas dire le contraire, cela a été mouvementé. Nous avons eu de belles trouvailles mais aussi des ajouts et changements importants.
Une année sans jeu de l’année ?
Si j’en retiens énormément de bonnes trouvailles, j’ai réellement du mal à dégager un titre en particulier pour cette année 2020. Beaucoup m’ont fait passer un bon moment, comme vous le remarquerez tout au long de cet article, mais il n’y a pas eu ce jeu qui est au-dessus du lot. Vous savez, celui où l’on se dit « oh, c’est lui qui m’a marqué ! ».
Bien sûr, il est difficile de ne pas évoquer The Last of Us Part II. Après être tombé amoureux de son prédécesseur en 2013, j’attendais énormément cette suite. Il faut dire qu’à l’époque, j’avais pris le temps de le platiner au travers des trois runs nécessaires pour l’obtenir et cela ne m’a pas empêché de le relancer une quatrième puis une cinquième fois par simple plaisir. Autant dire que les aventures de Joël et Ellie m’avaient bouleversé.
Ce nouveau volet avait donc tout pour réussir : plus de temps de développement et davantage de moyens financiers et humains. J’étais donc comme un bambin le jour de Noël lorsque j’ai lancé le titre pour la première fois. Et oui, je dois avouer que j’ai adoré The Last of Us 2. J’ai dévoré cette histoire de vendetta. J’ai ri aux côtés des personnages dans les quelques moments de légèreté. J’ai lâché ma première larme lors de la première forte cinématique. J’ai lâché une autre larme lors de l’écran de fin.
Cependant, The Last of Us 2 ne m’aura pas autant bouleversé que le premier opus. Et bien que j’aie passé un excellent moment, j’ai déjà cette sensation d’être passé à autre chose. Ce qui est assez fou quand on y pense puisque j’ai vraiment avalé avec plaisir et à deux reprises cette folle dualité entre Ellie et Abby. Mais il manque ce petit quelque chose. Vous savez, cette magie qui nous transcende dans certaines œuvres.
Sans doute la faute à un rythme en dents de scie, avec ses passages parfois mal amenés et ses moments tantôt trop expéditifs, notamment dans le traitement de certains personnages, tantôt trop lents sans véritable raison. En ressort finalement une œuvre très personnelle, clivante (comme le montre les retours bipolaires) qui aura su me captiver sans pour autant profondément me marquer.
C’est pourquoi, malgré mon attachement singulier à la licence, The Last of Us 2 n’est pas mon jeu de l’année. Malgré ses immenses forces, il a aussi beaucoup de faiblesses telles que sa bande-son captivante, mais tellement loin de la première aventure ou encore son écriture hachée et si déséquilibrée des personnages.
Mais qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, The Last of Us Part II reste une œuvre qui a irrémédiablement touché cette année avec une prise de risque importante sur son scénario : nous faire jouer Abby et (tenter de) réussir à nous attacher à ce personnage à première vue détestable. Certes, tout n’est pas parfait, et tout le monde n’a pas la même sensibilité, mais c’était un pari particulièrement osé, que je trouve très couillu pour une grosse production. L’essai n’a pas été totalement transformé mais rien que pour son audace, The Last of Us 2 mérite d’être salué.
Genshin, le plaisir coupable
Si l’on devait élire notre jeu de l’année en fonction de notre temps de jeu, alors Genshin Impact en serait mon GOTY. Evidemment, ce ne sont pas ses qualités ou mon affect qui le positionneraient à cette place mais plutôt le temps que j’ai passé sur ce titre, à la croisée du gacha et du jeu d’exploration.
Installé et lancé avant tout pour couvrir sa sortie sur ActuGaming, Genshin Impact reste l’une des belles surprises de cette année. Malgré un contenu haut niveau assez restreint par sa résine (l’énergie du jeu en somme), il faut avouer qu’il a beaucoup à offrir pour un free-to-play. Sans débourser, il est possible d’accomplir énormément de choses tout en prenant beaucoup de plaisir.
Certes, la chance aux tirages peut jouer beaucoup dans votre expérience et on ne peut pas lui enlever son farming intensif, mais il offre un postulat très intéressant. Un univers riche, de belles inspirations, un gameplay simpliste mais accrocheur, des waifus et je trouve que l’on n’en parle pas assez, une magnifique bande-son (quoique, un peu redondante).
Mais sa plus grande force, c’est qu’il colle avec mon emploi du temps surchargé puisque c’est un titre que l’on peut lancer quelques dizaines de minutes sans forcément avoir besoin de s’investir et mettre en pause sans risquer de perdre en immersion puisque là n’est pas sa particularité. Bref, un plaisir coupable qui me fait encore tenir aujourd’hui de longues heures hebdomadaires.
Tom Nook a pris mon argent
Mettons de côté la vengeance et autres affrontements fantastiques pour partir se relaxer sur une île paradisiaque. Vous me direz, cette dernière est sans doute le repère du capitalisme, symbolisé par l’amour de l’argent de Tom Nook, mais Animal Crossing New Horizons est l’autre jeu qui a avalé une bonne partie de mes sessions de jeu cette année.
J’aurais aimé dire que l’incroyable Hades faisait aussi partie de mes passe-temps mais je n’ai malheureusement pas eu l’occasion d’y jouer longuement. Début 2020, mon agenda était plus abordable et Animal Crossing est l’un des titres qui a galvanisé mon temps. Tout du moins, lors de son lancement. Une fois le prêt final remboursé, je dois avouer que je me suis totalement désintéressé du jeu.
La faute à certains habitants que je déteste et qui ne veulent décidément pas partir, certes, mais aussi et surtout, à cause de ses mécaniques bien trop pesantes. Comment peut-on, avec un concept aussi addictif et une idée aussi ingénieuse, proposer des lourdeurs aussi grosses dans le gameplay ? Sérieusement, qui a envie d’écouter Thibou et ses nombreuses lignes de dialogue pour un musée que l’on a déjà complété ? Qui veut qu’on lui rappelle pour la énième fois qu’il dispose d’un Ticket Miles ?
J’ai vraiment du mal à comprendre pourquoi, ou plutôt, comment un titre en 2020 peut passer à côté de certaines options de confort aussi simplistes et réclamées. La liste est longue mais je vous invite à regarder cette vidéo de faux-Nintendo Direct qui résume assez bien ce que les joueurs aimeraient avoir. Mais pourquoi ne peut-on pas acheter plusieurs objets à la fois ? Il suffit simplement d’ajouter un panier pardi ! Tant de petits inconforts qui m’ont fait totalement sortir du jeu.
Mes autres trouvailles
Mes ressentis commencent déjà à devenir costauds et c’est donc le parfait moment pour résumer ces autres jeux qui m’ont plu en 2020. Difficile de ne pas évoquer l’excellent DOOM Eternal qui a été pour moi un défouloir totalement exquis et qui pourrait finalement être mon GOTY. Aux antipodes d’un Ori and the Will of the Wisps, que je n’ai malheureusement pas encore terminé mais qui aura encore une fois fait chavirer mon cœur.
Il serait aussi injuste de ne pas évoquer Persona 5 Royal et Final Fantasy VII Remake. Malheureusement, faute de temps encore une fois, je n’ai pas su avancer et encore moins terminer l’une ou l’autre aventure. Le premier est un peu trop massif pour coller à mes journées, bien qu’il me rend totalement fou d’amour, tandis que le second est un titre que je veux déguster tranquillement. Ces deux-là seront sans doute mes GOTY de cœur pour 2021.
Je pourrais encore évoquer la découverte de la nouvelle génération, avec Forza Horizon 4 que j’ai relancé copieusement sur Xbox Series X et qui est absolument jouissif, ou encore Astro’s Playroom chez sa concurrente PlayStation 5 qui est l’un de mes jeux favoris de cette année. Oui, une démo, et alors ?
Notons aussi en vrac un Death Come True sympathique, Hatsune Miku: Project Diva MegaMix, qui fait partie et restera à jamais ma licence de jeux de rythme préférée, Ghost of Tsushima, qui me plaît énormément mais qui vient juste d’être lancé ou encore Tetris Effect Connected et Super Smash Bros Ultimate qui ont fait la part belle à de chouettes soirées en couple de mon côté.
Mais une année qui a aussi ses faiblesses
Des scandales et des pleurnichements
Difficile de ne pas évoquer les houleuses sorties de The Last of Us Part II mais aussi et surtout, de Cyberpunk 2077. Je ne m’attarderai pas longuement sur les affaires de ces deux grands noms, qui ont déjà galvanisé la presse et les joueurs pendant un moment, mais les affaires autour de certaines productions s’entassent.
Sans évoquer les qualités et défauts du titre de Naughty Dog, c’est toute la haine qu’il y a eu autour qui va beaucoup trop loin. On peut adorer ou détester un titre, mais les dramas sont démesurés, allant jusqu’à la menace de mort des acteurs. Il y a des réactions excessives qui deviennent malheureusement de plus en plus communes, entre review bombing, de plus en plus récurrent, mots et gestes intolérables. Des joueurs qui pensent pouvoir agir sur une œuvre qui ne leur appartient pas.
Quant à Cyberpunk 2077, qui fait pourtant partie de mes plus belles découvertes cette année, je suis surtout déçu de la communication autour du titre qui en a fait beaucoup trop. Les nombreuses polémiques ont réussi à me toucher et à impacter mon plaisir de la découverte. Et cette semi-déception de la part de CD Projekt qui s’est complètement emballé est venu casser le peu de hype qu’il me restait.
Parce que oui, avouons-le, entre la surdose de communication, les mensonges et cachotteries des développeurs mais aussi et surtout, le crunch au sein du studio, cela ne peut que ternir l’aura autour du titre, aussi génial soit-il. Bien sûr, il y a eu d’autres affaires en 2020 mais il s’agit pour ma part des plus notables. Et il est assez moche de voir que ce genre d’incidents se reproduit de plus en plus.
Espérons en tout cas que ces très mauvaises habitudes (crunch, harcèlement…) ne viennent pas acclimater définitivement l’industrie.
Le jeu vidéo, véritable snack ?
Malgré l’arrivée de la nouvelle génération tant attendue, il y a eu aussi des tendances en 2020 qui m’ont déplu. A commencer par une certaine lassitude de voir des productions qui se ressemblent. Si certains dégagent une aura assez unique, notamment via la scène indépendante, beaucoup de gros titres deviennent de plus en plus lisses. C’est en tout cas ce que je ressens, comme s’il était important d’avoir un standard pour plaire.
Vous me direz, c’est une tendance qui est là depuis quelques temps, mais j’en arrive au point où j’ai du mal à attendre et à apprécier un jeu issu d’une grosse production. On rentre dans des cycles de communication allant de l’annonce, la hype, puis la surdose avant d’arriver à une sortie qui pétille un peu trop et de tomber complètement à côté.
Et cette lassitude est renforcée par notre façon de consommer du jeu vidéo : on ne l’apprécie plus comme il faudrait. La faute à ce cycle de communication qui arrive à son point culminant lors de la sortie avant de retomber. Mais aussi à cette hâte de tout faire, au plus vite. Entre le forcing sur les précommandes, la surcouche de communication à la sortie, et les nouvelles tendances du marché, on ne se délecte plus du jeu vidéo, on le surconsomme.
Une tendance alimentée par les nouvelles offres sur le marché, telles que le Game Pass. Certes, très compétitive et particulière intéressante pour le joueur épicurien, cela accentue cette mouvance que je souhaite illustrer : l’industrie tend vers le fast-food, une habitude de consommer rapidement le jeu vidéo et de passer à un autre. On essaye, on rush rapidement le titre pour pouvoir en faire un autre sur des productions qui se ressemblent de plus en plus.
Bien sûr, chacun ayant ses habitudes, nous sommes tous libres de déguster comme on le souhaite nos jeux. Mais difficile de ne pas faire ce constat tant les offres se multiplient et les possibilités de consommer – rapidement – s’accentuent. La bonne chose dans tout ça, c’est que cela permet d’avoir davantage d’offres pour les joueurs. Et tant que l’on ne rentre pas dans l’overdose ou une tendance qui se généralise et qui impacte la qualité des titres, on ne peut que profiter de cette diversité d’approche.
2021, une année prometteuse ?
Mais 2020 c’est fini, donc il est temps de se projeter un peu vers l’avenir. Je vous avoue que je n’ai pas particulièrement pris le temps de m’enjailler sur les titres à venir, étant donné que je viens tout juste de digérer cette drôle d’année. Cependant, il y a tout de même quelques noms qui se dégagent.
A commencer par Kena Bridge of Spirits qui m’a particulièrement tapé dans l’œil lors de son annonce. Avec son côté mignon, c’est surtout sa direction artistique qui m’a fait chavirer. Peut-être qu’il ne faut pas s’attendre à un jeu d’action/aventure très profond, mais néanmoins, il a de quoi séduire par son cachet visuel.
Grand amoureux de la franchise de Square Enix, j’attends bien sûr des nouvelles pour Final Fantasy XVI, qui me semble encore tellement lointain. Une attente qui sera sans doute temporisée par des titres comme Project Athia ou encore Hogwarts Legacy que j’attends de pied ferme. Trop de souvenirs du jeu Harry Potter sur PlayStation One me direz-vous.
Bien sûr, j’ai aussi beaucoup d’espoir en la nouvelle génération. Peut-être davantage du côté de la PlayStation 5 qui assure un line-up conséquent en 2021, avec Horizon Forbidden West et surtout Ratchet & Clank, là où j’attendrais la Xbox Series X au tournant pour fin 2021 / 2022 avec Avowed et Fable IV. En attendant, j’espère simplement que l’année 2021 sera riche en surprise.
Bilan contrasté
Je dois bien l’admettre, 2020 a été une année un peu… étrange. Le contexte sanitaire a énormément impacté nos habitudes et a évidemment joué avec notre moral. Il a également mis à mal notre industrie avec de nombreux reports mais aussi et surtout, l’annulation de nombreux événements physiques. Au grand dam des passionnés des conventions, je dois avouer être particulièrement déçu de ne pas avoir pu profiter des rendez-vous incontournables comme la Gamescom.
Qu’à cela ne tienne, et cela peut vous paraître étonnant en cette situation, 2020 a également été une année pleine de belles choses sur le plan personnel. J’ai su cristalliser de nombreux projets personnels, tels qu’un mariage qui s’est admirablement bien passé malgré la situation, mais aussi professionnels avec l’essor d’ActuGaming ou la concrétisation de l’AG French Direct, qui me comblent de bonheur. 2020 a donc été contrasté, avec ses hauts et ses bas.
Je boucle mes ressentis par un énorme remerciement : merci à toutes les incroyables personnes qui composent ma fabuleuse équipe. Merci à vous, la communauté, d’être aussi fidèle, vos retours nous sont tellement précieux. Merci à nos contacts, partenaires et relations presse, que j’espère voir au détour d’une convention physique (croisons les doigts !). Et merci à celles et ceux qui composent notre magnifique industrie du jeu vidéo qui nous lie par une passion commune.
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