Nos ressentis sur l’année 2020 : l’avis de Neomantis
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Rédigé par Neomantis Dee
Tandis que 2020 se termine, revenons rapidement sur quelques titres marquants de cette année et mes attentes futures. Très en phase avec mes goûts et mes attentes, j’ai très peu de déceptions me concernant vu que je n’ai eu que peu d’attente pouvant me conduire à la douche froide. A une époque où la créativité se dilue souvent derrière des impératifs commerciaux, j’ai ressenti le besoin de me ressourcer sur des franchises qui ont changé ma vie à une époque, tel Onimusha, Ninja Gaiden ou encore Chrono Trigger.
Fan incontesté des licences Devil May Cry, Mortal Kombat, Tenchu ou encore Tekken pour ne citer qu’eux, j’ai fait mes armes sur des jeux de combats et des Beat’Em All dont il me faut ma dose annuelle. En découle une approche personnelle plus axée sur l’immersion et le gameplay au détriment de la technique, c’est pourquoi un jeu comme Mirror’s Edge Catalyst me procure toujours autant de sensations.
Sommaire
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Tony Hawk Pro Skater 1+2
MTV, Jackass et Tony Hawk’s sur la console, les symboles de toute une génération. C’est encore à ce jour l’une des franchises de jeux vidéo les plus rentables de l’histoire qui a permis l’émergence et la reconnaissance du skate.
Si la série a touché le sommet avec les épisodes Underground 1 et 2 sur PlayStation 2, les suites finiront par l’enterrer. Il aura fallu attendre 2020 pour voir le véritable retour du Faucon. Si le jeu reprend absolument tout des originaux, on nous propose là 2 jeux en 1 en plus d’une réelle refonte graphique du plus bel effet et d’un gamepaly ajusté à ceux des Underground qui amenaient leurs lots de skills. Les développeurs se sont même permis de proposer l’éditeur de personnage et de skatepark apparu dans les épisodes suivants, ainsi que des nouvelles têtes comme la brésilienne quintuple championne des X Games, Leticia Bufoni.
Voilà un jeu qui prouve que les meilleures recettes fonctionnent toujours si on sait s’adapter aux nouveaux standards actuels. Tony Haw’s Pro Skater 1+2 fait figure de bol d’air frais et rapporte avec lui un mode coop en local, chose qui se perd de nos jours. Un travail de passionné qui ne dénature aucunement l’essence même de ce qu’est la série Tony Hawk’s et permet aux nouvelles générations de découvrir deux monuments du jeu vidéo.
Streets of Rage 4
Au même titre que Tony Hawk’s Pro Skater, Streets of Rage est une licence culte qui a fait les beaux jours des Beat Em Up sur arcade avec 3 opus mémorables. Ce quatrième épisode signe un retour de haute volée : manette en mains, on est subjugués par la qualité de l’opus. La direction artistique est magnifique de même que les animations, faisant de Streets of Rage 4 un des plus beaux jeux du genre. Qui plus est, le contenu a été densifié avec différents personnages jouables, de nouveaux coups et combos stylés et un challenge qui rend hommage à l’Arcade.
Si l’on peut déplorer un manque de prise de risque, il n’en reste que c’est avant tout un projet destiné aux fans, l’histoire prend en effet place une dizaine d’années après les événements de Streets of Rage 3. Enfin, en cette époque gangrenée par les mondes ouverts et les Souls-like, redonner la part belle à un genre daté mais qui ne perd pas son charme est un geste audacieux. Quoi qu’il en soit, ce jeu me permet de garder espoir quant à l’avenir des jeux vidéo en rappelant l’importance de retourner aux bases. Un mot sur la bande-son excellente du jeu qui renvoie aux premiers opus et au travail de Yuzo Koshiro, premier compositeur de jeux vidéo à avoir utilisé de la musique de club.
Doom Eternal
Si l’épisode 3 avait déçu les habitués par sa tentative certes louable mais ratée de renouveau de la franchise, en 2016 l’essai est transformé avec Doom. Mais attention, Doom Eternal place la barre plus haute encore et enterre quasiment son prédécesseur. Gore, agressif, survitaminé, Eternal est un bijou de fast-FPS. Etant difficilement attiré par les propositions FPS qui se sont banalisées depuis la dernière révolution du genre initiée par Half-Life, les Borderlands et les Immersive Sim (Deus Ex, Dishonored, etc) sont mes derniers attraits pour le genre.
Depuis le reboot, Id Software fait très fort grâce à l’intelligence de son gamedesign et le savoir-faire de ses équipes. Parce que derrière le bourrinage intensif du jeu il y a une dimension stratégique bien présente. Il faut expérimenter Doom Eternal pour s’en rendre compte. Mais le véritable apport de cette version est dans l’approche plateforme du jeu qui propose des arènes plus grandes, un level design réfléchi, forçant le joueur à apprivoiser son environnement mais aussi ses armes et ses ennemis. L’exemple même d’une licence qui a su retrouver toute la force des premiers jeux de l’époque et qui est parvenue à l’adapter aux normes actuelles.
Bundle Bayonetta / Vanquish
Il peut paraître bizarre qu’un bundle de jeux sortis il y a 10 ans apparaisse dans mon top, et pourtant. Si j’ai fait les jeux à l’époque, je me devais de m’y recoller. Nous avons là deux perles oubliées qui, dans leur genre respectif, font partie du haut du panier à partir du moment où l’on sait ce que l’on vient chercher. On constate vite que les deux jeux ne font pas leur âge et restent très fluides. S’ils ont été supplantés depuis, fort heureusement, les 2 jeux sont toujours crédibles face à la concurrence.
De surcroît, les jeux provenant du savoir-faire de PlatinumGames se trouvent être les seuls représentants de leurs genres qui voient leur empreinte diminuer au fil du temps. Enfin, les deux jeux jouissent d’un dynamisme et d’un rythme intense, ils sont exigeants et font encore référence. Plus que la nostalgie, c’est la preuve de ce quelque chose en plus que je recherche qui fait qu’à mon sens ces jeux sont intemporels.
Yakuza : Like a Dragon
J’ai découvert la franchise de Ryu Ga Gotoku sur PS2 avec Yakuza 2 avant de m’atteler aux versions Kiwami qui m’ont profondément marqué. La venue d’un 7e épisode apportant son lot de nouveautés et une toute nouvelle trame narrative, le tout porté par une traduction française, je ne pouvais pas passer à côté. Et malgré une légère appréhension due à l’abandon du système de combat habituel au profit d’un tour par tour classique, au fil des heures on se rend compte qu’à part ça, rien a changé. Yakuza : Like a Dragon transpire la franchise à n’en pas douter.
Une des grandes forces de la franchise est cette capacité à mettre à disposition un large contenu des plus immersifs qui me permet de relancer le rythme, de souffler ou tout simplement de ne pas sombrer dans un sentiment de répétition auquel je peux être très sensible. Mais Like a Dragon fait preuve d’un véritable équilibre dans son rythme : on switche habilement entre les phases de jeu et la narration encore un fois superbement écrite et amenée. Un Yakuza, c’est découvrir une culture mais aussi questionner la société, sur ce rapport social et vis-à-vis des thématiques véhiculées, je trouve ce Yakuza : Like a Dragon plus en phase avec moi-même.
Mes déceptions
Dragon Ball Z Kakarot
Les Dragon Ball/Z sont des œuvres qui ont eu un impact notable sur moi. Ayant joué à la majorité des titres disponibles chez nous, je peux aisément dire que je ne retrouve aucune réelle sensation depuis la PS2. Ce n’est pas faute d’avoir essayé, les studios connaissent les enjeux et l’aura dont jouissent les Budokai et Tenkaichi. Dès lors, nous avons eu le droit à différentes tentatives maladroites pour retrouver cette saveur.
La sortie de Dragon Ball FighterZ était déjà une déception, une dose de sucre dont je cherche encore la soi-disante profondeur de gameplay. Malgré une passion évidente pour le travail de Toriyama, FighterZ ne propose rien de plus que sa beauté qui ne peut couvrir le manque de profondeur des combats et le roster tout aussi affligeant que le contenu.
Dans ce contexte, Dragon Ball Z Kakarot devait devenir la référence. Cependant, le jeu montre vite ses lacunes, en atteste la futilité des quêtes proposées et le peu d’engagement des développeurs qui vont jusqu’à dénaturer le jeu avec du contenus issus de DB Super. Le système de combat est raté et peine à trouver un équilibre avec ses influences. CyberConnect2 n’y arrive plus du tout, il n’y a qu’à essayer les derniers opus Naruto pour s’en convaincre.
A l’exception de Fist of the North Star Lost Paradise et Captain Tsubasa, pas exempts de défauts pour autant, on remarque un vrai problème autour des adaptations de mangas récemment. Pour 2021, je vais donc me remettre aux Tenkaichi avec leurs rosters à plus de 100 personnages, en attendant des jours meilleurs.
Pumpkin Jack
L’univers est envoûtant, la direction artistique est vraiment bonne et lorgne du côté d’un Medievil c’est une évidence. Néanmoins, le jeu souffre de la solitude de son créateur, il y a un manque cruel de contenus alors même que le développeur mettait cet argument en avant.
Rien à collecter, des possibilités d’actions limitées et aucun intérêt à relancer le jeu une fois terminé. Les intentions sont honorables et le jeu possède ce petit quelque chose en plus mais paraît loin des influences dont il se réclame.
J’ai eu le sentiment que le jeu se voulait volontairement imprécis dans certaines actions afin d’apporter un pseudo challenge. Pumpkin Jack a un gros potentiel et un univers qui mérite de s’étoffer. Il aurait sans doute été plus légitime de ne pas le sortir si rapidement afin d’offrir un jeu qui ne laisse pas la sensation de n’être qu’une démo.
Ghost of Tsushima
A l’annonce de l’arrivée du jeu, les développeurs ont mis en avant divers éléments qui ont influencé mon attente. D’une part, le côté monde semi-ouvert que je trouve pertinent pour garder un semblant de cohérence et pour faciliter la diversité des possibilités offertes aux joueurs, et d’autre part on était en droit d’y voir une approche similaire à Red Dead transposé à l’univers féodal rendant hommage à des grands classiques du chambara (films de sabres japonais). Enfin, après les Nioh et Sekiro cette nouvelle incursion chez les samouraïs se devait de se démarquer.
Le gamedesign et le level design sont bien pensés ainsi que l’utilisation du vent qui donne vie à des sensations plaisantes de découvertes. Seulement, à côté de ça, une répétitivité se ressent rapidement et casse l’immersion en plus de faire tâche sur une durée de vie si courte. Des défauts qui peuvent être oubliés partiellement par la direction artistique ou les sensations lors des combats mais encore une fois, il y a trop de sucre.
J’attendais autre chose de Ghost of Tsushima, la voie du ninja n’est qu’anecdotique au même titre que dans Sekiro. J’ai un sentiment de déjà vu et j’y vois tout ce qui me rebute dans un Open World malgré qu’il n’en est pas un. Ramenez-nous Tenchu.
Mes attentes pour 2021
Je suis impatient d’essayer le nouveau le Ghostwire Tokyo de Mikami qui fait écho à une autre attente, Shadow Warrior 3. Fidèle aux années PS2 je suis pressé de tâter Ratchet & Clank : Rift Apart qui devrait être une réussite. Egalement, Digimon Survive, un Tactical RPG qui sera l’occasion de faire mon deuil d’une licence Pokémon dans laquelle je n’y trouve plus ma place.
Terminons avec Guilty Gear Strive, même si je m’inquiète pour Arc System Works après FighterZ. Mais aussi No More Heroes 3 et Hotel Barcelona de Suda 51.
Finalement cette génération PS4/Xbox One qui prend fin est globalement décevante. Elle symbolise cette course effrénée vers la recherche de puissance qui standardise les AAA. En contrepartie, on peut dire que l’indépendant en est sorti plus grand avec des intérêts portés au concept et au gameplay. Une philosophie présente chez Nintendo, le grand gagnant de cette génération. Trop peu de jeux à mon sens ont véritablement marqué ces consoles. Serait-ce dû a cette fin des exclus qui permettaient une concurrence créative saine et efficace ? Ou le besoin d’argent facile ?
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