Nyankees : Avis sur les tomes 2 et 3 du manga de Doki-Doki
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Rédigé par Ludvig Auvens

Aujourd’hui, nous allons nous replonger dans une série que nous avions déjà présenté il y a quelques mois : Nyankees. Depuis notre article de présentation, les tomes 2 et 3 sont sortis, il convient donc de revenir sur ces derniers avant la sortie du quatrième tome, prévu de son côté pour le mois prochain. On quitte donc l’univers très froid de DIE et l’univers musical de Nobuo Uematsu pour un autre plutôt décalé.
Dans cette œuvre éditée par Doki-Doki, Atsushi Okada nous propose toujours son mélange surprenant de Furyo et de chats dans une histoire où la question de territoire est de mise. Si le premier tome avait su nous plaire pour son mélange original et son histoire teintée d’humour et d’action, en sera-t-il toujours de même pour sa suite ?
Nous allons tenter de répondre à cette question au retour de notre lecture des tomes deux et trois et voir si le premier volume n’était pas porté par la chance du débutant. Trêves de bavardages, plongeons donc ensemble dans le vif du sujet !
Sommaire
ToggleAction de qualité pour une intrigue qui ne décolle pas assez
Cela va sans dire, mais le second tome de Nyankees prend la suite directe du premier tome. Ryûsei a enfin trouvé une piste pour retrouver son maître. Ce dernier serait, semble-t-il, le boss des Goblin Cat Tails. Mais son information le conduit finalement face à Sango, une chatte (bah oui, on parle de chats au final) impressionnante et qui n’est autre que la cheffe du gang précédemment cité. Cette rencontre sera, d’ailleurs, l’occasion de voir un affrontement intéressant entre Ryûsei et elle suite à son refus de rejoindre le gang de la demoiselle.
La série nous sert donc une nouvelle originalité en mettant une femme à la tête d’un groupe de loubards. Le style Fûryô ne nous y a que rarement habitués, préférant mettre les hommes en avant et les femmes comme des personnes à protéger ou pour qui il faut se battre. Ici, c’est une femme qui en impose et qui distribue des claques à qui ne respecte pas son charisme. Bref, si cela peut paraître anecdotique, c’est une petite fraîcheur dans le genre qui ne fait pas de mal et qui me fait voir cette suite d’un très bon œil. Surtout que Ryûsei lui fait face d’égal à égal, ce qui retire le côté hautain et supérieur que les hommes ont souvent envers la gente féminine dans ce genre de séries.
C’est d’ailleurs l’affrontement entre Sango et Ryûsei qui permet aux lecteurs d’apprécier le trait de crayon d’Atsushi Okada. L’action de ce duel est illustrée avec justesse et une certaine fluidité. C’est aussi l’occasion d’apprécier la ruse du protagoniste de la série et donc d’en apprendre plus sur lui. Le mangaka gère donc très bien son sujet, tant dans la mise-en-scène que dans le dessins qu’il sert à ses lecteurs. Malgré tout, il faudra attendre encore un peu avant de mettre la « patte » sur ce fameux maître que notre héros cherche partout.
Mais, lorsque cet affrontement atypique se termine, ce second tome est déjà bien avancé. La place au développement scénaristique n’est donc plus très grande. Les pages restantes se trouvent alors utilisées pour introduire trois nouveaux antagonistes, qui pourraient bien être les instigateurs d’une future guerre de territoire. Un second volume qui pourrait donc, déjà, servir de passerelle entre deux arcs, le premier étant l’arrivée de Ryûsei à Nekonaki et le second cette guerre territoriale qui semble se dessiner.
C’est donc un second tome plaisant pour son action et le développement des personnages, mais qui reste finalement assez pauvre dans son intrigue. Atsushi Okada y brille donc plus par le découpage de ses cases et sa capacité à servir des planches d’action de qualité, que par l’écriture de son intrigue qui a du mal à s’envoler.
Atsushi Okada et l’art de la mise-en-scène
Mais, l’avantage de traiter ces tomes deux et trois ensemble, c’est du pouvoir faire un parallèle, de voir la continuité offerte par Atsushi Okada entre les deux volumes. C’est d’ailleurs ce qui sera fait prochainement pour Why Nobody Remembers My World? Quoi qu’il en soit, le mangaka enchaîne en nous mettant en scène les trois nouveaux arrivants à Nekonaki, alors qu’ils sont observés par Madara. Si les raisons de la présence de ces trois nouvelles brutes ne sont pas encore connues, il ne fait aucun doute que ces derniers veulent semer le trouble.
Dès lors, le troisième tome emboîte le pas du second, lançant une trame supplémentaire tournant autour du trio. Une sorte de nouvel arc qui s’enclenche donc malgré l’absence de réponse aux questions de Ryûsei, toujours à la recherche de son mentor. Ce tome sert aussi à mettre en scène plusieurs félidés, autres que le trio fraîchement débarqué et notre héros. L’auteur cherche donc sans doute à étoffer son roster pour développer une intrigue plus approfondie que ce qu’il proposait jusqu’à présent. Ou du moins, pour apporter un peu de couches supplémentaires à cette dernière.
Malgré tout, Nyankees reste un manga orienté Fûryô et, par conséquent, l’accent reste mis sur l’action. Baston, dialogues de gangsters et petits noms d’oiseaux sont au rendez-vous (un comble pour des chats). Du coup, tout se lit très vite et l’animation apportée par le trio infernal ne fait qu’accélérer la lecture par rapport aux deux précédents volumes. Cela reste très agréable à parcourir, même si un peu de temps pour poser les éléments importants et faire avancer un peu plus la trame principale n’auraient pas été de trop. Par contre, les designs imaginés par Atsushi Okada fonctionnent toujours autant et sa mise-en-scène sert toujours très bien son propos.
De ce fait, le troisième tome lance une nouvelle session de distribution de gnons et préfère enfoncer des portes ouvertes plutôt que de répondre aux questions qui nous intéressent vraiment. En parlant de questions, ce troisième volume en soulève de nouvelles, qui viennent ainsi s’ajouter à la liste de celles que nous avions déjà. Sachant que la série est terminée au Japon et que sa parution française a atteint la moitié de la série, il va peut-être falloir penser à commencer à apporter quelques réponses ici ou là.
Bref, un troisième tome divertissant tant par son dessin que par la castagne superbement mise en cases, mais qui peine toujours à faire s’envoler la narration. Il serait tout de même dommage de devoir attendre le dernier volume pour enfin y avoir droit !
Faut-il craquer pour la suite de Nyankees ?
Ce que l’on peut aisément dire, c’est que le second et le troisième tome de Nyankees restent dans la continuité du premier. Atsushi Okada nous régale par son dessin et sa mise-en-scène, en nous proposant des personnages travaillés, avec un certain souci du détail, ainsi que des combats très bien maîtrisés. Seul bémol, son scénario a du mal à démarrer réellement, amassant les nouveaux éléments sans résoudre la moindre interrogation.
Cependant, la lecture de cette suite reste très agréable, le tout se parcourant rapidement et avec une fluidité que l’on connaît très bien au style Fûryô. Nous ne sommes pas face à un sans faute du tout, mais l’ensemble reste très plaisant.
Acheter Nyankees sur AmazonEn conclusion, toute personne ayant apprécié le premier tome de Nyankees appréciera forcément les deux suivants. Ces dernier s’inscrivent dans le même schéma et font progresser lentement l’histoire de Ryûsei. La technique d’Atsushi Okada est très bonne, reste à ce que sa trame enclenche la seconde. Si vous avez aimé le tome 1, foncez sans trop de risque.
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