Aperçu : notmycar – Le jeu typique de 2018
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Rédigé par Doodz

Préparez vos grilles de bingo puisque notmycar risque bien de remplir plusieurs cases. Il s’agit d’un Battle Royale qui tourne sous Unreal Engine et qui mise toute sa communication sur le stream. Les développeurs invitent fortement les joueurs à diffuser leurs sessions sur Twitch et Mixer pour générer du bouche à oreille. D’ailleurs, le streamer Greenskull s’est occupé de l’annonce du projet (sur lequel il est également consultant). Pour l’instant en pré-alpha fermée, le titre passera par une phase d’accès anticipé avant sa sortie si l’équipe de NMC Studios tient ses promesses (et un studio qui prend le nom de son jeu, c’est toujours bon signe).
PUBG mais en voiture (enfin encore plus en voiture quoi)
Afin de se démarquer des mastodontes PUBG et Fortnite, notmycar mise sur les voitures. En effet, tout se passe à bord d’un buggy dont il est impossible de descendre pour un gameplay similaire à Twisted Metal ou au mode Battle des Mario Kart selon vos références. Problème pour le projet annoncé en février dernier, même sur ce créneau, il est déjà très en retard. GTA Online a déjà lancé Guerre Motorisée, son mode Battle Royale en véhicule, en août 2017. L’ancêtre H1Z1 vient lui aussi faire de l’ombre à notmycar avec son mode Auto Royale lancé un mois après son annonce.
Le déroulement des parties est donc très classique. Un certain nombre de buggys est largué d’un avion pour atterrir sur une île, chacun doit trouver des armes, des munitions et de l’équipement, puis survivre aux autres et au rétrécissement de la zone de jeu. Le flou du « certain nombre » est volontaire puisque NMC Studios refuse pour l’instant d’annoncer une limite de participants. Dans les faits, toutes les parties effectuées comptaient 19 joueurs au total. D’ailleurs si des équipes sont prévues, seul le mode solo est disponible à l’heure actuelle.
Malheureusement pour lui, si on peut pardonner les bugs et autres étrangetés du moteur physique, la conduite reste trop lourde dans un jeu qui demande un minimum de précision pour slalomer entre les constructions ou les arbres tout en tirant sur les ennemis. Pire encore, il ne suffit pas de rouler sur un item pour le récupérer. On passe donc un temps non-négligeable à faire de multiples créneaux dans des hangars pour bien attraper l’arme puis les multiples munitions, mais attendez parce qu’à cause du manque de précision au lieu de chopper les munitions, j’ai remplacé mon super lance-roquette mauve par un piou-piou gris…
Rocket League avec des guns
S’il est possible de faire des dégâts aux adversaires en se jetant sur leur carrosserie, détruire les véhicules ira beaucoup plus vite en utilisant des armes. Et c’est là que notmycar prend une tournure inattendue par son manque de… tournure inattendue. L’arsenal reste sagement dans les normes du genre. La mitraillette ou le lance-roquette semblent à leur place accrochés à notre buggy. Par contre le fusil à pompe, le sniper ou la fumigène ont vraiment l’air d’être là parce qu’on est dans un Battle Royale. De même, on trouve des renforts de différents niveaux pour la carrosserie ou le moteur comme on trouve des casques ou des gilets pare-balles dans PUBG. Pour les soins/réparations, un passage à l’une des stations-services indiquées sur la carte suffit.
Le point fort du jeu est sa capacité à apporter une identité aux armes. Ici, on n’appuie pas bêtement sur le bouton de tir. Outre la nature des projectiles, on fait réellement la différence entre un mitrailleur fixé à l’avant qui ne peut que tirer droit, un pompe avec lequel on peut viser sur un champ très réduit, ou une tourelle sans angle mort. Le classicisme des armes est contre-balancé par des bonus plus fantaisistes. Champ de force protecteur ou invisibilité sont au programme mais le mélange des genres a du mal à prendre pour des raisons d’équilibrage. La volonté d’entraver le véhicule suivant les dégâts existe en se limitant à bloquer le buggy quand le moteur est mort. Pour des fins de partie peu palpitantes si aucun ennemi ne vient vous achever.
Le parallèle peut paraître étrange vu le nombre de jeux où l’on s’affronte en voiture, mais tout crie Rocket League. Le design du buggy, la personnalisation du véhicule et surtout le design de ce menu semblent être directement tirés du jeu de Psyonix. Cependant encore une fois, le mélange ne fonctionne pas. La conduite n’est pas aussi arcade qu’elle le voudrait et le terrain trop réaliste pour le grain de folie recherché. notmycar pousse d’ailleurs indirectement à jouer à la manette puisque même si le combo clavier-souris est utilisable, aucune touche n’est expliquée (et encore moins configurable) contrairement au bon vieux pad Xbox 360 bien mis en avant.
La pré-alpha excuse de nombreux problèmes de notmycar comme les graphismes, les bugs ou le gameplay qui manquent de finitions. Malgré tout, le projet part de beaucoup trop loin pour espérer un jour être un ténor du Battle Royale. On retrouve un patchwork de trucs à la mode assemblés comme le monstre de Frankenstein. Le résultat n’est pas honteux mais pas suffisant bon pour qu’on accroche.
La preuve : lors de cette session de test de trois heures, il n’y avait plus assez de monde pour jouer au bout d’une grosse heure. NMC Studios n’indique toujours pas si le jeu deviendra payant ou free-to-play (les micro-transactions, elles, sont déjà teasées). Si notmycar vous intéresse malgré tout, il est possible de participer aux sessions qui ont malheureusement lieu le samedi et le dimanche de 3h à 6h du matin heure française. Pour cela, il suffit de tenter d’obtenir une clé en s’inscrivant sur le site officiel.
Arriver aussi tard, dans cet état, sur un marché aussi saturé, c’est déjà fini pour notmycar qui va également se heurter à la vague des modes Battle Royale dans les productions AAA. Du coup, j’aurais presque de la sympathie pour ce projet. Bizarrement, attendre ma clé depuis février et devoir me lever avant 3h du matin pour l’essayer n’ont pas joué dans mon enthousiasme limité pour notmycar. Mais réaliser un top 1 dès ma troisième partie n’a pas augmenté mon plaisir non plus. Il fait ce qu’on attend lui, ni plus ni moins. Le problème étant, qu’on n’attend pas grand chose d’un Battle Royale indé en 2018. Je continuerai de le suivre de loin, en espérant qu’il ne dérape pas sur son modèle économique.