Nécromants : Présentation et avis sur la BD de Drakoo
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Rédigé par Ludvig Auvens

Après vous avoir présenté Démonistes la semaine dernière, nous allons rester dans l’univers d’Olivier Gay avec une autre des BDs où ce dernier œuvre comme scénariste : Nécromants. Toujours éditée du côté de chez Drakoo (collection des éditions Bamboo), cette série est prévue pour se terminer en seulement deux petits tomes, un peu comme celle dont nous vous parlions vendredi.
Cette fois-ci, on retrouve Tina Valentino pour s’occuper de l’aspect visuel de cette bande-dessinée. Un style un peu différent de ce que nous montrait GeyseR, mais un style qui fonctionne tout de même très bien avec le scénario que souhaite nous proposer l’auteur de La Main de L’empereur.
Tina Valentino, elle, en est à sa première expérience du côté de l’éditeur francophone. Pour autant, elle n’en est pas à son coup d’essai. Alors, ce duo propose-t-il une aussi chouette expérience que celui formé par le romancier et GeyseR ? Nous allons voir cela ensemble dans cet article.
Sommaire
ToggleJustesse visuelle et immersion
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Drakoo sait dénicher des œuvres qui frappent, qui marquent les esprits. Que cela soit par le scénario, l’aspect visuel ou encore pour ses personnages, chaque série présente dans le catalogue de l’éditeur sait trouver un public. Et, bien souvent, nous faisons partie de ce public.
Encore une fois, le premier contact se fait avec une couverture qui, à elle seule, pourrait justifier l’achat. Tout y est, d’un cadre parfait à une colorisation qui décoiffe. Bien entendu, cette qualité se retrouve à chaque page de ce premier tome. Que dis-je, cela se retrouve dans chaque case ! Chacune d’entre elles pourrait servir à décorer le plus morbide des salons et le rendre accueillant. Le travail de Tina Valentino est, si je puis le dire ainsi, de très bonne facture (pour éviter de dire que tout est parfait tout le long de cet article).
Qu’on s’intéresse aux détails, aux décors, ou encore aux personnages, rien ne peut décemment être critiqué. Les décors sont beaux et immersifs, les personnages visuellement détaillés (même les fantômes, exercice pas forcément évident quand on voit le choix stylistique opéré ici). Et que dire des angles de vue proposés… tous renforçant un peu plus l’immersion du lecteur.
Par ailleurs, ces fantômes et autres personnages (eux bien humains, ou plutôt humanoïdes), sont excellemment pensés par le scénariste à l’œuvre. Entre un héros naïf et un peu [beaucoup] empoté, ses fantômes incompétents et la compagne de voyage du héros, Ayu, tout est mis en place pour nous proposer une bande épique, où l’humour est le fer de lance de la rhétorique du nécromant central.
Scénario et casting d’exception
Mais pour parler des personnages, il faut aussi et surtout revenir sur le scénario. Encore une fois, Olivier Gay maîtrise son sujet. Ce dernier nous plonge dans un univers fantasy prenant pour inspiration le Moyen-Orient. Avec sa narration et le travail de Tina, le tout est très prenant. Chaque décor est grisant et l’on aime à s’imaginer voyager en ces terres en compagnie de quelques amis, en randonnée ou à cheval… ou à vélo, mais ça briserait un peu l’immersion dans ce que nous montre le duo.
Dans cet univers, on retrouve donc Acher, le héros un peu naïf dont nous parlions plus haut. Ce dernier est, en compagnie de sa sœur Morla, à la recherche du corps d’un puissant mage : Boph-Êt. Ces derniers sont des nécromants et peuvent donc passer des contrats avec les âmes des défunts [ou plutôt les asservir] afin de jouir de leurs compétences et devenir plus puissants. Le souci, c’est que ce fameux Boph-Êt est bien trop puissant pour eux, ce dernier prenant alors le contrôle total de Morla.
L’objectif d’Acher sera donc très simple : trouver de l’aide pour libérer sa sœur de l’emprise de Boph-Êt. Reconnu comme criminel suite aux agissements du puissant esprit, notre héros va alors fuir la ville en compagnie de ses fantômes et d’Ayu, sa compagne de voyage, elle aussi impactée par le comportement de Boph-Êt et ses alliés. Le gros problème, c’est que les esprits au service d’Acher sont… comment dire… très mauvais. Il va donc devoir retrouver les esprits de ceux ayant vaincu Boph-Êt par le passé afin de pouvoir espérer sauver sa sœur.
D’un point de vue purement théorique, ce scénario est très classique. Néanmoins, les personnages secondaires rencontrés (le marchand, notamment), sont très intéressants. Sans parler de l’humour omniprésent et faisant appel à la culture de tous (cinéma, série, musique) qui permet aux dialogues d’avoir un petit quelque chose en plus. Et, avec un héros un peu à part, cette narration portée par l’humour est ce qui fait qu’on aime autant la proposition d’Olivier et Tina.
Faut-il craquer pour Nécromants ?
Du long de ses [seulement] 48 pages, Nécromants se montre comme une bande-dessinée très prenante. Son univers, son scénario et ses personnages nous happent sans mal dans une aventure mêlant avec maîtrise épique et humour. Sans parler de l’incroyable boulot sur les dessins, qui sont un vrai régal pour les yeux.
Par ailleurs, ces moins de cinquante pages sont bien suffisantes pour Olivier Gay, qui parvient à nous servir un scénario riche, mais se concentrant uniquement sur l’essentiel. Pas de blabla pour rien, pas de blagues de remplissage, juste ce qu’il faut pour que le tout avance à un rythme de croisière, avec un bon début, un bon milieu et une bonne fin à mi-chemin entre la révélation inattendue et le dénouement pressenti.
Acheter Nécromants sur AmazonDès lors, nous pouvons aisément conseiller la lecture de Nécromants à tout amoureux de bande-dessinée. Ce premier tome est très convaincant et permet d’entrevoir une suite et fin très réussie. Il n’y a pas vraiment de public visé par cette BD. Toute personne avec un peu d’humour et d’intérêt pour la thématique saura sans mal se plonger dans cette lecture et en ressortir très satisfait.
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