Les Gardiennes d’Aether : Présentation et avis sur la BD de Drakoo
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Rédigé par Ludvig Auvens
Certains d’entre vous le connaissent pour ses romans, d’autres pour ses deux premières séries dans le monde de la BD. Quel que soit le medium de votre cœur, il faut dire qu’Olivier Gay sait proposer moult histoires différentes pour toucher un public très varié. Et aujourd’hui, nous allons vous parler de la troisième série de bande-dessinée lancée par le romancier : Les Gardiennes d’Aether.
Ainsi, après le très bon premier tome de Démonistes, avec GeyseR, et l’excellent premier volume de Nëcromants, avec Tina Valentino, Olivier Gay remet le couvert avec une série toujours éditée chez Drakoo, cette fois en compagnie de Jonathan Aucomte.
Comme pour les précédentes aventures qu’il a imaginées, Olivier Gay nous emmène dans un univers où s’entremêlent science et fantasy, avec une pointe d’aventure et une touche (ou plutôt une louche) d’humour et de références à tous genres. Une mixture à première vue ragoûtante, mais que nous allons quand même prendre le temps de décortiquer en votre compagnie !
Sommaire
ToggleUn monde intéressant au protagoniste incapable
D’emblée, Olivier et Jonathan (heureusement qu’Olivier ne s’appelle pas David) nous emmènent dans un monde haut en couleurs, un univers complet et barré où évoluent, comme d’accoutumée, des personnages surprenants, un peu à part, pour ne pas dire complètement déjantés. Malgré un titre au féminin, Les Gardiennes d’Aether nous présente un personnage central, masculine, quelque peu inutile.
Un brin idiot, le jeune homme se retrouve lié à une épée, la seule capable de terrasser les créatures qui déferlent sur le monde. Bien que central, ce jeune homme n’a rien d’un héros puisqu’il n’a pour seule compétence que celle d’être partout où il ne faut pas. Pour sauver le monde, on ne peut pas compter sur lui, mais plutôt sur trois jeunes femmes qui lui viennent en aide dans sa quête, qui le protègent et qui, soyons honnêtes deux minutes, font tout à sa place.
Car oui, ces trois jeunes femmes sont en réalité les fameuses « gardiennes d’Aether » dont parle le titre. On y trouve l’amie d’enfance, trop timide pour déclarer sa flamme mais qui manie l’épée comme personne, une magicienne surpuissante qui s’avère être une princesse caractérielle, ainsi qu’une pirate dont les motivations restent un mystère complet.
Et, au milieu de tout cela, on retrouve ce fameux protagoniste, héros improbable dont les compétences sont nulles. L’univers se veut taquin de proposer un tel sauveur pour l’humanité, ce qui permet au duo officiant sur l’œuvre de jouer avec l’humour et quelques petites notes épiques distillées avec finesse (mais pas toujours) tout au long de l’histoire.
Une perle pour un jeune (ou non) lectorat
En parlant d’humour, ce dernier parsème l’ensemble de l’œuvre. On en retrouve dans les dialogues, on fait face à du comique de situation, et on déguste pléthores de références à la pop culture de la première à la dernière page de la bande-dessinée. L’humour, c’est bien là une chose qu’Olivier Gay maîtrise (du moins dans ses BDs car, avouons-le, je n’ai toujours pas trouvé le temps de m’essayer à l’un de ses romans).
Dès lors, Les Gardiennes d’Aether se présente comme une lecture plutôt légère, divertissante et rafraîchissante. Néanmoins, la cible du duo au travail semble être plus jeune que celle des précédents travaux du romancier dont nous vous parlions justement en introduction. Mais ne partez pas, vous, lecteurs plus âgés avides d’aventures colorées, car Olivier Gay sait aussi satisfaire un lectorat plus expérimenté, notamment grâce à sa maîtrise de la pop culture, qui s’adresse ici à toutes et tous.
Et si l’intrigue et l’ambiance se veulent un chouia moins matures que les sus-nommés Démonistes et Nëcromants, il faut souligner l’exactitude de chaque choix effectué par le scénariste. Tout tient la route et l’humour ne vient jamais entacher l’évolution du scénario, que du contraire. Sans parler du découpage (mais ça, tirons notre chapeau aussi à Jonathan Aucomte), qui permet d’offrir une lecture fluide et plaisante du début à la fin.
En parlant d’Aucomte, ce dernier possède déjà une bonne base d’amateurs grâce à ses illustrations dans le monde des jeux de société. Dans cet album, il montre toute sa maîtrise en proposant un travail soigné et adapté aux standards. Son trait est impeccable et colle au scénario décalé dont Olivier Gay avait toujours voulu (de son propre aveu dans une interview menée par Drakoo). Les personnages sont bien travaillés, attachants, et les décors bien qu’un peu en retrait par rapport aux personnages centraux de l’histoire restent excellents. Et puis, que dire du jeu des genres que nous propose ici le duo, un jeu agréable à suivre, tout en oubliant jamais de nous arracher un sourire !
Faut-il craquer pour Les Gardiennes d’Aether ?
Bien que cela soit la première expérience de Jonathan Aucomte dans le milieu, cette bande-dessinée est visuellement très réussie. Côté intrigue, on reconnaît le travail d’Olivier Gay, dont ce n’est plus le premier rodéo. Le duo propose ainsi une histoire intéressante, drôle, et plutôt accrocheuse, pour un public certes plus jeune, mais qui saura malgré tout laisser un bon souvenir aux lecteurs aguerris.
De ce fait, Les Gardiennes d’Aether est une bande-dessinée réussie, que l’on peut conseiller à un public très varié. Néophytes comme amoureux du genre pourront y trouver leur compte, pour une histoire où se mêlent humour et aventure, le tout porté par des demoiselles hautes en couleurs et un gars lambda qui n’a rien pour lui, si ce n’est une grosse épée dont il ne sait même pas se servir. Bref, foncez, il y a de quoi faire !
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