Baltzar – La Guerre dans le Sang : Notre avis sur les tomes 5 et 6 de Meian
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Rédigé par Ludvig Auvens

Les habitués de cette rubrique le savent, le 7 septembre 2019, nous vous présentions le coup de cœur de votre serviteur ici présent : Baltzar, la guerre dans le sang. Un an et plus ou moins deux mois plus tard, nous avons le plaisir de revenir pour parler de la suite des aventures militaires du formateur de l’école militaire du Baselland.
Avec, toujours, Meian du côté de l’édition, cette série compte actuellement sept tomes chez nous et douze au Japon. Elle est d’ailleurs encore en cours de parution. Pour la petite histoire, Meian est aussi l’éditeur de Kingdom, Gannibal, ou encore Egregor, que nous apprécions aussi tout particulièrement.
Dans cet article, nous allons revenir sur les tomes cinq et six, voir si ces derniers sont toujours aussi réussis que les quatre premiers. D’ailleurs, si vous voulez un petit rafraîchissement de mémoire sur le dernier paru avant ceux-ci, c’est par ici. Sans plus attendre, replongeons dans cette intrigue politico-militaire que nous aimons tant.
Sommaire
ToggleUn cinquième tome face à Holbaek
Depuis le troisième tome (et même avant au final), nous savons que Rudolf Von Liebknecht est l’antagoniste principal, pour le moment du moins, de cette série. Il mène la vie dure à Baltzar et tente continuellement de contrecarrer les plans de ce dernier et du prince August. Et ce cinquième tome commence sur les chapeaux de roues puisque le dernier piège élaboré par l’ancien ami de notre héros se referme sur lui : Holbaek attaque Weiben par le nord et Baltzar part aider leur nouvel allié en compagnie du prince et de quelques élèves de l’académie.
Comme on pourrait s’y attendre d’un début de conflit surprise, les alliés sont acculés et perdent face aux troupes du capitaine Nielsen. Ainsi, ce cinquième volume délaisse quelque peu le côté politico-économique auquel nous étions habitués jusque-là (avec quelques escarmouches par moments) afin de se concentrer sur la guerre, le sang, et toutes ces choses qui font des conflits armés des situations que l’on aime que dans les jeux vidéo.
Pour les férus d’histoire, la série Baltzar garde son emprunte forte, inspirée de l’Europe du XIXe siècle, sa démographie, sa politique, ses guerres. Et puisque tous les combats ne sont pas composés que de coups de feu et autres scènes sanguinolentes, Nakajima Michitsune sait nous mettre en scène un groupe de soldats qui tentent de fuir, de survivre face à l’horreur de la guerre. Le désespoir est ainsi le maître mot pour les personnages imaginés par le mangaka. Il pousse ces derniers dans leurs retranchements et joue avec le cœur de ses lecteurs.
En effet, il a passé quatre tomes à nous présenter son univers et les personnages qui y évoluent. Chaque lecteur a commencé à faire son classement des personnages préférés, et voilà que le créateur de ces derniers décide de les mettre face à la guerre sous sa forme la plus laide, inquiétant les fans à chaque page, de peur que l’un ou l’autre ne perde la vie face à Nielsen et ses troupes.
Toutefois, si l’aspect personnage et le côté militaire sont fort présents, on notera la mise en retrait, logique, de l’aspect politique de la série. C’est alors l’occasion d’apprécier une mise en scène particulière de la guerre, le coup de crayon précis et toujours aussi convaincant du dessinateur, ainsi que des personnages qui s’ouvrent aux lecteurs un peu plus à chaque tome. Et puis, ce cinquième tome marque également l’apparition d’un nouvel ennemi : Holbaek, de quoi approfondir encore plus l’histoire et faire grandir un peu plus le potentiel de la série, déjà important.
Très convaincant, ce cinquième tome de Baltzar nous offre une nouvelle vision de la guerre comme elle pouvait être menée à l’époque. En piochant ici et là dans notre histoire, Nakajima Michitsune nous offre du concret, sublimé par son coup de crayon que nous aimons toujours autant.
Dans l’intimité de la conférence internationale
Après un cinquième tome stressant, mais très réussi, la tâche du suivant n’en est que plus difficile. Baltzar et ses troupes reviennent au quartier général après une bataille délicate contre Nielsen et ses hommes. De retour au bercail, notre héros rencontre une jeune journaliste, souhaitant lui délivrer des informations sur Rudolf (ne me demandez pas pourquoi, mais ça m’a fait penser à Valkyria Chronicles – c’est un compliment).
Compte-tenu de ce premier paragraphe, vous l’aurez compris, Nakajima Michitsune reprend son rythme de pseudo-croisière en revenant à une intrigue axée sur la politique interne et internationale. Après tout, avec l’ajout d’un nouvel acteur comme Holbaek, ça ne pouvait en être autrement. L’espace politique devient plus complexe et les enjeux se diversifient tout en offrant moult perspectives. Le créateur de Baltzar sait où il nous emmène et parvient à distiller, dans chaque tome, pléthores d’intrigues sous-jacentes, se rejoignant en un point pour amener ce moment fort que nous attendons à chaque tome.
Et, dans ce tome, c’est la conférence internationale qui joue la star des complots. La mise-en-scène proposée par Nakajima Michitsune est de qualité et son récit, bien que demandant de la concentration, reste intelligible, sans que l’information ne prenne le pas sur le plaisir de lecture. Et puis, comme à chaque fois, ce tome nous réserve son lot de surprises, rendant la lecture exaltante de bout en bout.
Et puis, ce sixième tome ne manque pas de nous ravir avec ses personnages, toujours plus approfondis et dont l’évolution se fait ressentir à chaque instant, Helmut en tête cette fois-ci. Et c’est bien là que l’on voit la force de ce récit palpitant : l’auteur sait où il va et ce qu’il veut nous raconter. Tout est déjà clair dans la tête du mangaka et cela se ressent dans son traitement des visages emblématiques de la série.
Dès lors, cette suite se révèle toujours aussi riche que les tomes précédents. Le traitement des personnages est toujours aussi plaisant et l’intrigue garde suffisamment de choses en réserve pour nous surprendre à chaque chapitre. Le coup de cœur est toujours présent, plus d’un an plus tard !
Faut-il craquer pour cette suite à Baltzar : La guerre dans le sang ?
Comme toujours, Nakajima Michitsune montre son art, tant pour raconter une histoire que pour l’illustrer. L’intrigue proposée au travers des deux présents volumes est de grande qualité, avec des personnages qui gagnent sans cesse en profondeur et en légitimité, tandis que le coup de crayon du japonais n’est plus vraiment à présenter.
Cette suite est donc excellente à tous les niveaux. Par ailleurs, on saluera également le travail de Meian, qui aide de part son travail à rendre l’objet que nous tenons en main aussi plaisant à parcourir. Et nous ne cachons pas qu’une petite box pour y ranger les dix premiers tomes lorsque ceux-ci seront disponibles, un peu à la manière de Yureka par exemple, ne serait pas pour nous déplaire !
Acheter Baltzar : La Guerre dans le Sang sur AmazonAinsi, est-il vraiment nécessaire de préciser que nous conseillons vivement de continuer Baltzar : La guerre dans le sang ? Cette série gagne en qualité à chaque tome et ceux ayant apprécié les précédents volumes ne pourront qu’être comblés par cette suite. Et pour ceux qui n’ont jamais feuilleté cette œuvre, allez-y les yeux fermés !
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