Aperçu The Anacrusis – Une bonne alternative à Left 4 Dead ?
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Rédigé par Mathieu Corso
Annoncé pour la première fois lors du Summer Game Fest l’année passée, The Anacrusis est enfin disponible en accès anticipé sur Steam et via le Xbox Game Pass depuis le 13 janvier dernier. Le soft est développé par Stray Bombay, studio basé à Seattle qui en est à son tout premier jeu. Le FPS coopératif nous emmène dans un délire typé années 60, où il faudra tuer des aliens en pagaille sur un immense vaisseau. Pour le coup, The Anacrusis est-il pour l’heure une bonne alternative à Left 4 Dead voire Back 4 Blood, le récent titre de Turtle Rock Studios ?
Conditions de l’aperçu : Nous avons joué à The Anacrusis durant 4 heures, le temps de faire le tour des trois épisodes disponibles sur les cinq ainsi que le mode holdout, qui n’est autre que le mode survie du jeu. Le titre a été testé sur PC avec 16Go de RAM, une GTX 1070 et un i5 cadencé à 3.8 GHz.
Un contenu décent mais encore en rodage
Pour un titre purement coopératif, The Anacrusis arrive à convaincre avec son contenu pour le moment. En effet, sachez que le soft dispose d’un mode campagne découpé en 5 épisodes. Seulement 3 sont disponibles à l’heure où nous écrivons ces lignes, mais ils restent assez acceptables en matière de durée de vie. Effectivement, la rejouabilité est de mise sur ces épisodes, étant donné que l’emplacement des armes, gadgets ou ennemis est généré procéduralement, rendant les parties différentes.
Outre la campagne, Stray Bombay a aussi ajouté récemment le mode Holdout à son bébé. Ici, rien de bien original, puisqu’il s’apparente à un mode survie où il s’agit principalement de repousser des vagues d’aliens le plus longtemps possible. Ledit mode est cependant plaisant, mais ne peut actuellement se jouer que sur une seule et unique map. Bien évidemment, il faut aussi prendre en compte l’état d’accès anticipé du soft, ce qui fait que du contenu un peu plus conséquent sera ajouté au fil du temps.
Qu’on se le dise, The Anacrusis propose suffisamment de choses pour s’y attarder dessus, d’autant que les parties arrivent de manière générale à trouver des joueurs. D’ailleurs, le FPS de Stray Bombay est jouable également en hors ligne, si vous ne désirez pas jouer avec de parfaits inconnus. Clairement, le soft semble prometteur sur son contenu, surtout qu’il se peut qu’un mode versus pointe le bout de sa truffe dans un futur proche.
Cela dit, ce n’est pas pour tout de suite, les développeurs se focalisant d’abord sur l’équilibrage, l’arrivée des deux derniers épisodes qui devraient débouler on l’espère sous peu et bien évidemment le support des mods. S’il y a un point sur lequel on peut pinailler ce sera le nombre de maps par épisode, bougrement inégaux. Chaque épisode aurait mérité d’en avoir au moins quatre. Autant dire que oui, le contenu du jeu bien qu’acceptable, est encore en rodage. D’autant qu’il n’y a pas de réel système de progression pour l’heure, exceptés des défis à remplir, vous donnant quelques récompenses cosmétiques.
Une bonne vibe Left 4 Dead façon science-fiction vintage, qui manque de variété
Dans son gameplay pur, The Anacrusis a fatalement de faux airs de Left 4 Dead dans son principe. Concrètement, le but de chaque niveau, en plus d’atteindre vos objectifs pour progresser, est évidemment d’arriver en un seul morceau aux fameuses « safe rooms », comme dans un Left 4 Dead. Vous l’aurez compris, le principe ne bouge pas d’un iota, même si on regrette que certains objectifs ne soient pas encore trop clairs. Heureusement, le level-design reste plus ou moins linéaire, histoire de palier à ce problème.
Sur les sensations dans la jouabilité, la production de Stray Bombay est convaincante, avec ses accrocs. Si la plupart des armes lasers nous fait directement penser aux séries télé SF des années 60-70 à la Flash Gordon avec un retour honnête, force est d’admettre qu’elles se ressemblent quasiment toutes dans le feeling global. C’est un point qui fait tâche, même si certains gadgets à utiliser sont relativement funs, comme le système de pouls qui remplace le corps à corps. En effet, avec un temps de recharge, ce dernier permet de repousser efficacement via une onde de choc, les aliens nombreux venant à votre rencontre. Ceci dit, cette feature manque encore d’une hitbox vraiment décente, car elle marche clairement une fois sur deux convenablement.
Néanmoins, The Anacrusis arrive à se démarquer avec son système de bonus. Par le biais de compilation de matière disséminée aléatoirement sur la map, vous avez l’autorisation de choisir l’un des trois bonus indiqués, vous donnant quelques avantages non négligeables comme mieux résister au feu, avoir une charge de pouls supplémentaire ou récupérer plus de vie lorsque vous vous soignez. Ces bonus sont finalement aussi intéressants que gratifiants, et permettent justement de mieux appréhender les fins de niveaux haletants avec pas mal d’aliens élites à combattre.
En parlant de ceux-ci, sachez que ces aliens élites sont un peu l’équivalent des infectés spéciaux de Left 4 Dead ou Back 4 Blood. On retrouve hélas les mêmes stéréotypes avec le pseudo smoker qui peut choper vos coéquipiers, ou un alien en particulier qui peut vous immobiliser, voire la brute, qui fait penser au tank. Seul le flasher, un extraterrestre excitant les hordes avec sa lumière vive et vous aveuglant, nous a paru le plus intéressant à combattre, et forçant à redoubler de vigilance. D’ailleurs, il est à noter que les développeurs travailleraient sur l’inclusion de nouveaux aliens, chose qui ne ferait pas de mal au soft afin de donner un coup de fraicheur dont il aurait bien besoin. Car pour le moment, la comparaison avec la concurrence se fait ressentir, et pas vraiment en bien.
En effet, concernant l’IA et la construction globale notamment, c’est clairement lambda voire fade. Pour l’IA rien à signaler, elle est correcte du côté des aliens même si du côté des humains, ils restent toujours aussi neuneus à souhait, et n’en sont pas moins très peu utiles. Jouer avec d’autres joueurs sera toujours le top du top en somme. Pour ce qui est du level-design, le côté vertical nous a paru sympa dans certaines maps, mais le côté trop flashy du soft fait que l’on a l’impression de parcourir des décors qui se suivent et se ressemblent.
Seuls quelques passages plus ou moins en « extérieur » apportaient une certaine fraicheur bienvenue, mais proposent une incohérence assez désagréable, en plus d’être vraiment ternes. On espère que les deux derniers épisodes relèveront le niveau, car le sentiment de répétitivité et de lassitude se font quand même ressentir à la longue. Qui plus est, on attend d’avoir un équilibrage mieux ficelé, ce qui n’est pas encore le cas pour le moment.
Sur le plan purement technique, The Anacrusis s’en sort pas trop mal. Il faut bien avouer que le soft s’offre des textures bien fichues dans l’ensemble, et avec une optimisation qui plus est aux petits oignons. Quelques collisions sont encore à revoir comme la physique mais dans l’absolu, le soft est plutôt acceptable techniquement, à l’exception de quelques petites textures grossières et quelques modèles 3D un peu vétustes.
On termine avec l’aspect sonore. En dehors de doublages VO convaincants, les musiques de The Anacrusis nous immergent comme il faut dans son ambiance SF des années 60/70, pour un résultat prenant. Clairement, le soft est bien cohérent de ce côté-là, même si nous déplorons un jeu traduit à moitié en français.
Avec un contenu pour le moins honnête et un gameplay décent, The Anacrusis peut effectivement être une alternative sympathique à Left 4 Dead. Le titre se révèle fun, le système de bonus est bien trouvé, et les niveaux s’enchaînent bien. Cela dit, et en dépit d’un bon retour sur les armes et d’un super feeling sur sa jouabilité globale, on aperçoit rapidement un aspect terne du titre, avec notamment un level-design en dents de scie. En sus, la plupart des armes se ressemblent, et un équilibrage est encore à revoir en plus d’une trop forte ressemblance sur certains points au titre de Valve. Autant dire que le soft a encore beaucoup de choses à peaufiner malgré son côté assez fun en multijoueur, et surtout son ambiance SF qui arrive à sortir son épingle du jeu. Pour l’heure, le résultat reste convenable, sans cependant transcender. Il ne reste plus qu’à voir son évolution d’ici sa sortie définitive sur PC et Xbox.
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Date de sortie : 13/01/2022