DOOM + DOOM II – La remasterisation généreuse que personne ne méritait
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Rédigé par Nathan Champion
En tant que joueurs, nous ne sommes pas vraiment habitués aux cadeaux. Quand un éditeur ou un développeur annonce quelque chose de réjouissant, on sait que dans 90% des cas (ou plus), il va falloir passer ou repasser à la caisse. Pourtant, il arrive que des initiatives soient plus généreuses que la majorité. Et c’est le cas de DOOM + DOOM II, une collection au nom plutôt équivoque regroupant les deux premiers jeux de la franchise de id Software en leur offrant un grand nombre d’améliorations, notamment techniques, le support des mods, et une toute nouvelle aventure. De là à qualifier cette nouvelle version de remasterisation ? Il n’y a qu’un pas.
Et c’est là que cette histoire fait sourire. Puisque DOOM et DOOM II sont des jeux d’une autre époque, auxquels tout le monde ou presque a déjà eu l’occasion de jouer. Mieux, puisqu’ils sont régulièrement en promotion, et ne sont de base pas vendus bien cher, on imagine que nombre de joueurs les possédaient déjà dans leur bibliothèque Steam, ou bien sur console. Or, la bonne nouvelle, comme une cerise bien juteuse sur ce gâteau déjà fort alléchant, c’est que DOOM + DOOM II (et tout son contenu) est accessible entièrement gratuitement, via une simple mise à jour, pour les possesseurs des deux jeux, quel que soit le support.
Une initiative qui, à titre personnel, nous a presque donné envie de racheter les deux jeux sur console de nouvelle génération. Mais possédant déjà DOOM et DOOM II sur Steam et sur Nintendo Switch (les ravages du fanatisme, que voulez-vous…), nous avons préféré nous saisir de l’occasion pour comparer les versions, tout en constatant l’étendue des amélioration. On ressort de cette expérience absolument conquis. Voilà pourquoi cet article voit le jour, autant pour développer un peu autour de ce que représente DOOM + DOOM II, que pour mettre au jour la qualité de cette compilation pleine d’améliorations et d’amour, que nous qualifierons volontiers de remaster.
Conditions de test : Nous sommes retournés nous perdre en enfer pendant environ huit heures. Temps de jeu partagé à peu près équitablement entre les versions Steam et Switch. Les images que vous trouverez dans cet article proviennent de l’édition Steam.
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La bonne nouvelle, c’est donc que DOOM + DOOM II est accessible à tout possesseur d’un PC ou d’une console actuelle. Et par actuelle, on entend autant les consoles curent gen (PS5, Xbox Series, Switch) que leurs grandes sœurs (PS4 et Xbox One). À noter par ailleurs que la collection est disponible sur le Xbox Game Pass. Quant aux joueurs PC, les jeux datant tout de même d’une bonne trentaine d’années, malgré les améliorations techniques dont jouit cette version, qu’ils se rassurent : il ne faut pas une grosse configuration pour la faire tourner convenablement. On constate néanmoins que la config nécessaire pour la compilation est plus gourmande que ce que demandaient les jeux de base, avant la mise à jour donc. Ce que l’on qualifiera de logique et inévitable.
Premier constat sur PC, il est toujours possible de lancer les jeux en version DOS, donc originale. Ce qui est une bonne chose pour les nostalgiques, ou pour se rendre compte plus aisément des améliorations en pagaille apportées par cette grosse mise à jour gratuite. Mais bien sûr nous n’avons, en cette occasion, aucune raison de nous attarder sur les versions originales de ces deux classiques. Tout le monde les connaît, et si ce n’est votre cas, alors que faites vous encore ici ? En lançant la version mise à jour, autrement dit DOOM + DOOM II, on est rapidement assaillis par l’évidence : tout a changé. Les menus, pour commencer, puisqu’on nous en propose un déroulant, affichant l’intégralité des extensions officielles, avec une petite nouvelle.
La nouvelle, c’est Legacy of Rust (qui n’a rien à voir avec l’album Rust in Peace de Megadeath, soit dit en passant). Une extension qui propose pas moins de seize cartes, plutôt réussies, s’essayant à des compositions retorses et ne déméritant pas côté difficulté. En somme, rien de nouveau sous le soleil, mais nous sommes néanmoins rassurés de constater que la barre a été mise assez haut au développement de cette campagne, afin qu’elle ne détone pas au milieu des autres. On ne va pas se mentir, la présence de id Software y est pour quelque chose. Mais on ne doute pas que NightDive Studios ne démérite nullement, puisque le FPS Old School est son cheval de bataille depuis un moment déjà, au même titre que MachineGames, connu pour les récents (et très bons) opus de Wolfenstein.
Mais dans un sens, l’apparition de nouvelles maps n’est que le cadet des soucis des habitués de la franchise, et plus spécifiquement des fans des deux premier volets, puisque les mods permettent depuis une éternité de s’essayer aux créations d’une communauté prolifique et inventive. Et il ne faut pas se leurrer, les développeurs en avaient parfaitement conscience. Voilà pourquoi les mods sont entièrement pris en charge par cette nouvelle version. Il est par ailleurs possible de naviguer simplement entre chacun des mods disponibles via un menu dédié, ce qui rend de fait plus aisée la pratique que par le passé. Une excellente chose, d’autant que vous trouverez, parmi la multitude de créations amateurs, quantité de folies indescriptibles. Le tout, c’est de bien chercher. Le seul inconvénient finalement, c’est la nécessité de se connecter à Bethesda.net pour en profiter. À noter que les mods ne sont accessibles que sur PC.
Reign in Blood
Nouveaux menus, gestion des mods et campagne inédite, cela fait déjà pas mal pour une mise à jour qui, on le rappelle, est disponible gratuitement pour les possesseurs des jeux de base (vendus cinq euros pièce). Mais on est encore loin d’avoir fait le tour de ce que propose cette nouvelle version. En commençant par le moins surprenant, on constate que les titres ont entièrement été traduits en français, et dans d’autres langues qui n’étaient pas disponibles jusque là. Une bonne nouvelle, d’autant que le menu déroulant permettant de choisir parmi les jeux et extensions affiche quelques petits paragraphes remettant tout dans son contexte. Une riche idée, au même titre qu’une galerie regroupant modèles d’ennemis, d’armes et autres joyeusetés, qui parlera avant tout aux plus grands fans, mais a le mérite d’exister.
Mais bien sûr, ce que l’on retient le plus de DOOM + DOOM II, c’est tout le travail de refonte qui a touché les titres. D’abord sur le plan technique, puisque l’entièreté des contenus tourne désormais sur le moteur KEX de NightDive Studios. Visuellement, le résultat ne saute pas immédiatement aux yeux, même si le tout bénéficie d’un rendu plus net, avec une prise en charge de la 4K. Mais on se rend vite compte de la différence une fois que l’on commence à jouer, puisque le tout tourne désormais en 120 images par secondes. Les jeux et leurs extensions n’ont jamais été aussi fluides, et donc aussi rapides, ce qui change énormément le ressenti au clavier et à la souris, ou même à la manette. Notez, tant que nous y sommes, que tous types de contrôleurs modernes sont désormais pris en charge sur PC, et que le gameplay au clavier / souris est plus maniable, s’adaptant aux standards actuels.
Toujours dans la refonte, et c’est l’aspect que nous avons personnellement le plus apprécié, la bande sonore a été entièrement revue. Bien sûr, il est possible de choisir de conserver l’intégralité des musiques originales, qui ont un certain charme encore aujourd’hui. Néanmoins, ce serait se priver de l’excellent travail réalisé par Andrew Hulshulk, que vous avez peut-être déjà entendu sur Dusk, Prodeus, Wrath : Aeon of Ruin, ou sur l’extension The Ancient Gods de DOOM Eternal. Un grand monsieur, qui nous livre ici une bande sonore plus mélodieuse, et surtout plus pêchue que jamais, pour un résultat absolument jubilatoire mettant les guitares en valeur. Alors bien sûr, allergiques au métal s’abstenir… mais pour les autres, ne boudons pas notre plaisir, le résultat est extraordinaire.
Et nous n’avons toujours pas terminé, puisque cette mise à jour permet aussi de jouer en coopération jusqu’à quatre (sur le même canapé via écran splitté, ou en ligne) aux deux jeux ainsi qu’à chacune des campagnes disponibles, ou encore aux mods téléchargeables. Tout se fait le plus simplement du monde via les nouveaux menus, à l’esthétique plus lisible, que vous pouvez parfaitement choisir d’habiller avec la police d’écriture d’époque pour conserver le charme de l’ancien. C’est aussi le retour des matchs à mort, qui sont autant disponibles en écran splitté qu’en ligne, pour ceux que cela intéressera (on ne juge pas), le tout avec une compatibilité cross-plateforme intégrale.
DOOM + DOOM II fait aussi de gros efforts dans la catégorie accessibilité, avec différentes options visuelles permettant à tous de s’y retrouver, ou encore l’apparition d’une roue des armes qui rend le changement beaucoup plus aisé et compréhensible dans le feu de l’action (surtout sur consoles). Enfin, on notera la possibilité de sauvegarder rapidement en jeu, ou encore l’apparition incompréhensible, mais sur laquelle nous ne crachons pas, de contrôles gyroscopiques pour les versions PlayStation et Nintendo Switch. Le tout pour un résultat qui nous a semblé injouable et que nous avons rapidement désactivé… mais pourquoi pas, après tout ?
En conclusion
Que dire ? DOOM + DOOM II est une version remasterisée qui joue les modestes, regorgeant de nouveautés et d’améliorations, permettant à tous de s’essayer à ces jeux iconiques et leurs contenus officiels ou officieux, le tout parfaitement gratuitement pour les possesseurs des originaux. La bonne nouvelle, c’est que ceux qui ne seraient pas encore passés à la caisse ne seront pas lésés, puisque malgré l’apparition de cette refonte intégrale, le prix de l’ensemble n’a pas bougé. Pour moins de dix euros, vous pouvez donc vous payer un morceau d’histoire entièrement remis aux goûts du jour, et aucunement dénaturé. Que demander de plus finalement ?
Non, on ne comprend pas bien l’utilité des contrôles gyroscopiques, et à notre sens le cross-save demeure le grand absent de cette mise à jour… mais nous serions de bien mauvaise foi de tacler DOOM + DOOM II sur ce simple fait, au regard de tout ce que id Software, NightDive Studios et Machine Games ont produit de mémorable. Mention très spéciale à la bande sonore de Andrew Hulshulk, absolument jubilatoire pour tout fan de l’originale, ou de Heavy Metal. Alors, faut-il vous procurer cette compilation ? Assurément !
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