Baltzar – La Guerre dans le Sang : Notre avis sur les tomes 7 et 8 de Meian
Publié le :
Pas de commentaire
Rédigé par Ludvig
-

Lancé par Nakajima Michitsune en 2011, au Japon, Baltzar – La Guerre dans le Sang est un manga qui a su nous conquérir dès le premier contact, en 2019. Passée à plusieurs reprises dans notre rubrique depuis, cette série continue de faire son petit bonhomme de chemin chez nous, grâce aux éditions Meian qui continuent leur très bon travail de traduction et d’édition.
Aujourd’hui, nous allons revenir sur les tomes 7 et 8 de la série afin de voir si l’histoire géo-politique proposée par le créateur de La Bataille de Sekiheki parvient à captiver toujours autant au fil des volumes. Compte-tenu de la qualité des tomes précédents, il y avait fort à faire pour proposer au moins quelque chose d’aussi bon.
Alors, prêts à enfiler votre uniforme pour prendre part aux suites du conflit contre le Holbaek et découvrir ce que l’état-major attend réellement de Baltzar ?
Un nouvel arc en fanfare
Très logiquement, le tome 7 nous propose de suivre le commandant Baltzar alors que Liebknecht mène notre protagoniste face à l’impératrice d’Erzreich. Cette dernière souhaite conclure un pacte pour la paix consistant à marier les deux princes du Baselland à deux princesses étrangères. Évidemment, August va se refuser à cet accord, ce qui va rendre encore plus instable la situation géo-politique de la région.
Dès les premières pages, nous pouvons ainsi retrouver ce qui fait la saveur de la série Baltzar, à savoir une intrigue militaire entrecoupée de combines politiques. Les jeux de pouvoir en place continuent de rappeler le décor, une Europe du 19e siècle (réinventée) en proie à l’instabilité et où les acteurs principaux de l’histoire tentent tant bien que mal de s’en sortir. Et si les précédents tomes nous montraient toute l’excellence de Nakajima pour proposer une intrigue guerrière, le nouvel arc commencé avec ce septième volume rappelle l’importance de la politique dans son œuvre.
Dans cette suite, l’auteur prend également le temps d’approfondir les relations au sein des différents groupes en activité, notamment la famille royale du Baselland, qui est à l’origine de la majorité des intrigues développées dans la série. La relation hiérarchique entre l’état-major et Baltzar est également traitée plus en détails, et son jeu d’acteur et son intelligence stratégique sont mis à rude épreuve alors que de nouvelles embûches l’attendent.
A cette occasion, Nakajima Michitsune nous montre à nouveau ses qualité de scénariste. Tout est orchestré d’une main de maître et la richesse de son scénario permet de profiter d’une histoire complexe, mais malgré tout accessible grâce à son travail sur les dialogues. Si les débuts d’arcs peuvent parfois être mous (de manière générale, pas forcément pour Baltzar), celui-ci est accrocheur tant les manigances présentées sont intéressantes. D’ailleurs, il n’oublie pas son lectorat amateur de beaux combats, puisque ce septième tome propose aussi son lot de tactiques militaires et d’échanges de coups.
En outre, la fin du tome promet une suite mouvementée. Si nous vous conseillons une lecture posée et lente de cette suite, pour comprendre l’ensemble des enjeux politiques, il ne fait nul doute que le huitième volume aura une lecture rapide et bien plus axée sur l’action que son prédécesseur. Reste à avoir ce que Baltzar pourra faire de là où il est…
Au coeur du conflit des deux princes
Lorsque l’on commence la lecture du huitième tome, on se rend bien compte que le rythme et les éléments que l’on imaginait voir arriver à la lecture du septième sont effectivement présents. La guerre entre les deux princes héritiers éclate et August doit se retrancher dans l’école militaire où officiait Baltzar. Assiégée par les troupes du premier prince, l’école militaire ne peut compter sur aucun soutien et se trouve être le dernier rempart.
Si les élèves entraînés par Baltzar font de leur mieux pour tenir tête aux alliés du premier prince, ces derniers sont loin d’être prêts pour un tel combat. Et avec leur instructeur loin d’eux, ces derniers peinent à dévoiler tout leur potentiel. Baltzar, lui, ayant entendu parler de la situation au Baselland se trouve tiraillé entre sa hiérarchie et le respect de son alliance avec August et ses élèves.
En parlant des élèves, ces derniers sont pris sous le feu de l’ennemi, ne l’oublions pas. Et c’est là qu’apparaît toute la cruauté du récit de Nakajima Michitsune, ce ne sont plus des adultes qui perdent la vie, mais bien des adolescents qui tombent sous le feu ennemi. Une autre vision de la guerre et de la peur qui ne laisse pas le lecteur insensible. Et si l’ensemble du tome reste passionnant, il est impossible d’avancer dans la lecture sans se sentir un minimum touché.
Surtout que, dans le même temps, Baltzar est développé en marge du conflit en cours. Son approfondissement par le mangaka est excellent, permettant de voir le personnage se remettre en question, ainsi que sa vocation. Doit-il choisir son métier, ou sauver ses étudiants ? Comment faire pour échapper à l’état-major qui le surveille ? Et, profitant de cette suite, d’autres personnages sont également mis en évidence afin de nous offrir plus de matière sur ces derniers.
Dès lors, ce huitième tome prend très bien la suite du septième, en proposant un mélange d’intrigues politiques et de phases de stratégie. Le fait que Nakajima en profite pour approfondir certains de ses personnages en les mettant en lumière est une très bonne chose, puisque que Baltzar doit désormais partager un peu de son temps d’exposition.
Faut-il craquer pour cette suite à Baltzar – La Guerre dans le Sang ?
Avec ces deux tomes, Nakajima Michitsune propose un début d’arc très rythmé, prenant et un poil stressant. Son intrigue géo-politique est toujours aussi bien ficelée et les enjeux présentés ne laissent pas apparaître la moindre prévisibilité. Baltzar reste donc une excellente lecture pour les amateurs de récits politiques et militaires. Même si le contexte et le traitement sont différents, les fans de Kingdom, toujours chez Meian, devraient s’y retrouver ici.
D’ailleurs, le coup de crayon du mangaka est toujours très bon, restant fidèle à ce qu’il nous propose depuis le premier volume et avec des décors soignés. Du côté édition, Meian nous propose toujours son papier résistant aux pliures et de très jolies couvertures, fidèles à ce que nous propose l’édition japonaise du manga.
Ainsi, nous pouvons sans hésitation recommander l’achat de cette suite aux actuels possesseurs des six premiers tomes. Cette suite est aussi bonne, voire même plus passionnante que l’arc précédent. Pour les non-possesseurs de cette série, lancez-vous sans attendre si vous êtes adeptes des mangas militaires. Baltzar est une de ces pépites à posséder absolument dans sa mangathèque.
Cet article peut contenir des liens affiliés