Après les licenciements chez Xbox, la viabilité du Xbox Game Pass est à nouveau remise en question
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Rédigé par Jordan
Xbox va bien. C’est en tout cas ce que Phil Spencer s’est entêté à rappeler la semaine dernière, alors que des milliers de personnes chez Xbox se retrouvaient sans emploi du jour au lendemain. Et si l’on jette un œil aux chiffres officiels, il n’a pas entièrement tort, à défaut d’avoir de la décence pour les personnes licenciées. Mais la marque Xbox est fortement endommagée par toutes ces coupes budgétaires, et ne serait sans doute pas dans le vert sans le rachat d’Activison-Blizzard. De quoi relancer le débat autour de l’arme principale de Xbox aujourd’hui, à savoir le Game Pass.

L’argent infini ne l’est clairement plus
Depuis ses débuts, le Xbox Game Pass polarise les avis. Pour certains, il ne peut être viable économiquement sur la durée et il endommage fortement les habitudes de consommations, rendant les sorties Xbox hors Game Pass plus périlleuses pour les studios. Pour d’autres, il s’agit là d’un abonnement très avantageux pour le consommateur, qui favorise le bouche-à-oreille pour compenser le fait qu’il cannibalise quelques ventes.
Personne ne s’est mis d’accord sur le sujet (peut-être car il n’y a pas une seule réponse viable, mais plusieurs), et le débat a été relancé par Raphaël Colantonio, ex-Arkane qui est aujourd’hui à la tête de WolfEye Studios (derrière le génial Weird West). Suite aux licenciements chez Xbox, le sujet du Xbox Game Pass doit naturellement être abordé, et selon Colantonio, la situation actuelle prouverait que le modèle n’est pas aussi viable que Xbox veut laisser entendre :
« Je pense que le Game Pass est un modèle intenable qui nuit de plus en plus à l’industrie depuis une décennie, subventionné par l’« argent infini » de Microsoft. Mais à un moment donné, la réalité nous rattrape. Je ne pense pas que le Game Pass puisse coexister avec d’autres modèles ; soit ils finiront par tuer tout le monde, soit ils abandonneront […] Mais c’est un jeu de longue haleine qui implique de projeter un tsunami sur tout l’écosystème de l’industrie. Seuls les joueurs apprécient, car l’offre est trop belle pour être vraie, mais au final, même les joueurs la détesteront lorsqu’ils réaliseront les effets sur les jeux. »
Une inquiétude que partage également Michael Douse, responsable éditorial chez Larian (Baldur’s Gate III) :
« « Que se passera-t-il quand tout cet argent sera épuisé ? » est la préoccupation majeure de mon réseau, et l’une des principales raisons économiques pour lesquelles mes connaissances n’ont pas adopté ce modèle économique. L’idée d’argent infini n’a jamais eu de sens. »
Pour l’heure, Xbox fait tout pour que son abonnement devienne la meilleure offre du marché, en s’invitant même sur d’autres plateformes comme chez Asus. Mais on peut en effet se demander jusqu’à quand Microsoft sera prêt à financer un Xbox Game Pass qui viendrait à stagner du côté de son nombre d’abonnés.
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