Angolmois : Notre avis sur les tomes 4 à 6 du manga de Meian
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Rédigé par Ludvig Auvens

Souvenez-vous, il y a quelques mois déjà, nous vous présentions les deux premiers tomes d’Angolmois, alors une nouveauté dans le catalogue du très prolifique éditeur Meian. Aujourd’hui, la série compte déjà quelques tomes à son actif, et il nous semblait juste de revenir sur la seconde « trilogie » de tomes afin de faire l’état des lieux des aventures de Jinzaburô, aux prises avec l’armée mongole.
Après un troisième tome qui nous avait séduit, nous allons nous attaquer à la suite, avec donc les tomes quatre, cinq et six. Cela vous permettra en une seule lecture de voir ce que nous propose Nanahiko Takagi dans la suite de son manga. Cet article s’intéressant aux tomes quatre à six de la série, nous vous recommandons donc d’avoir lu les trois premiers avant de vous lancer dans cette lecture, plusieurs intrigues de l’histoire pouvant être abordées. Bref, allons voir ce que vaut tout ceci ensemble.
Sommaire
ToggleUne intrigue pleine de rebondissements
A la fin du troisième tome, les troupes de l’île de Tsushima se repliaient vers la capitale suite à une bataille lourde en pertes sur la plage de Sasu. Néanmoins, la capitale était attaquée par les troupes d’Edei Uriyan, mettant celle-ci à feu et à sang. Ce volume se clôturait sur cette vision d’effroi pour Jinzaburô, Teruhi et les soldats de l’île, pourtant persuadés de pouvoir souffler quelques instants une fois de retour en ville.
Bien entendu, Jinzaburô et les autres ne comptent pas laisser la ville aux mains des envahisseurs et attaquent pour sauver ce qui peut encore l’être. Ce tome est alors l’occasion pour Nanahiko Takagi de mettre Yajirô Abiru en valeur. Le personnage est propulsé au rang de commandant et doit diriger les troupes de Tsushima tout en assurant les arrières de Jinzaburô. Le personnage gagne ainsi en intérêt et la mangaka nous propose quelques approfondissements de cet homme jusqu’alors toujours relayé au second rang.
Mais malgré cette attaque, le constat est sans appel. Tsushima est écrasée sous la force des troupes mongoles. Leurs canons, leur nombre, tout joue en leur faveur et les protagoniste d’Angolmois n’ont d’autre choix que de fuir constamment, poursuivis par leurs ennemis. Et le décor insulaire de cette œuvre ne fait qu’accentuer ce sentiment d’acculement. Mais, comme toujours, Nanahiko Takagi va ajouter une petite pointe de stratégie à son œuvre, faisant en sorte que ses personnages jouent sur les soucis de communications au sein des rangs ennemis et des tensions qui pèsent entre les différents clans la composant.
Mais aussi, et surtout, ce quatrième tome est l’occasion de revenir sur un point essentiel du passé de Jinzaburô : pourquoi a-t-il été exilé ? Justement, son exil est la répercussion de vieille tensions au sein de Kamakura, le lieu d’origine du personnage. Ces quelques pages permettent, entre autres, de mieux appréhender le personnage principal de l’œuvre et de plonger dans le contexte historique autour de Tokimune Hôjô. C’est une bonne chose, car cela faisait tout de même trois tomes que nous attentions d’en savoir plus sur les raisons de la présence du « héros » sur cette île envahie.
Une petite pause avant de reprendre
Mais, et nous l’avons déjà remarqué dans les trois premiers volumes, Angolmois n’est pas une œuvre 100 % historique. En effet, Nanahiko Takagi a toujours ajouté quelques éléments mystiques ou issus de légendes dans son travail. Et la suite (notamment dans le cinquième tome) nous conforte dans cette idée.
En effet, alors que Yajirô tombe face aux troupes mongoles, Jinzaburô et Teruhi parviennent à échapper aux troupes opposantes pour souffler un peu. Mais lors de leur fuite, ces derniers tombent alors sur une personne censée avoir disparu un siècle auparavant. Cette personne, c’est l’Empereur Antoku, un empereur censé être mort noyé à la fin du douzième siècle, alors qu’il n’avait que six ans.
Bien entendu, ce mélange entre l’histoire et la fiction est très bien réalisé. Nanahiko Takagi a toujours su gérer ses idées pour fournir une œuvre cohérente, bien qu’historiquement inexacte. Mais la présence d’Antoku n’est pas la seule folie de la mangaka. Après tout, cette dernière se réapproprie le conflit entre les Taira et les Minamoto, puis ajoute un nouvel ordre dans son manga : les Purificateurs.
Dès lors, le cinquième tome d’Angolmois est beaucoup plus calme, plus posé que ses prédécesseurs. L’accent est mis sur la rencontre avec Antoku et la nouvelle alliance entre l’armée de Tsushima et les Purificateurs. Takagi prend son temps pour installer les nouveaux arrivants et présenter le fonctionnement de ce « camp ». Et l’entrée en lice des Purificateurs est aussi l’occasion de profiter de l’un des autres talents de Takagi : sa capacité à nous immerger dans le passé. Ainsi, nous sont présentés le château de Kaneda et la baie d’Asô, deux lieux importants pour le Japon. C’est aussi l’opportunité d’en découvrir plus sur la figure de Saburô Obusuma.
Néanmoins, les conflits ne tarderont pas à revenir. Jinzaburô découvre toutes les failles de Kaneda et l’armée de Tsushima va devoir se préparer à contrer une éventuelle attaque mongole, ces derniers pouvant trouver la forteresse à tout moment. Si le cinquième tome proposait une trame plus posée, nul doute que le sixième marquera le début de nouveaux conflits armés d’envergure.
Le retour de la cruauté de la guerre
Après avoir pu rejoindre Hangan Nagamine et les Purificateurs à Kaneda, les troupes de Tsushima ont pu consolider leurs défenses pour contrer les offensives mongoles. Mais les troupes de l’armée sont très affaiblies, leur nombre diminuant jour après jour. Et si Kagesuke Shôni compte envoyer des troupes depuis le cœur du Japon, ces dernières n’arriveront sans doute pas à temps pour sauver les soldats encore en vie.
D’autant plus que, dans les rangs de Tsushima, une trahison survient rapidement. Saburô Obusuma trahit les siens au profit des mongoles. Si le personnage est en plein doute et bourré de remords, cette trahison mène tout de même à de lourdes conséquences, comme l’arrivée imminente des troupes d’Edei Uriyan. Les prémices de la bataille de Kaneda sont donc au cœur du sixième tome, et Nanahiko Takagi en profite pour dévoiler à nouveau les compétences de Jinzaburô et mettre en avant Hangan, encore méconnu par les lecteurs.
Mais ces deux personnages ne sont pas les seuls mis en avant. Plusieurs autres se voient projetés en avant plan, à l’image de Kan qui se dévoile un peu plus, ou encore les mongoles eux-mêmes, qui voient leur culture et leurs croyances développées. Une occasion pour le lecteur d’apprécier également l’autre camp, et de voir comment cette armée peut être aussi puissante malgré les mœurs de cette nation.
Ce sixième tome ouvre donc la porte à de nouvelles opportunités scénaristiques, tout en offrant un peu de visibilité à d’autres protagonistes. Le scénario restant très intéressant et immersif. Nanahiko Takagi gère très bien son œuvre et parvient sans problème à captiver le lecteur tout au long des pages de ses différents volumes.
Faut-il craquer pour ces tomes d’Angolmois ?
Si Angolmois brille par son scénario à mi-chemin entre l’historique et le mystique, ce n’est pas le seul élément qui permette à ce manga d’être incroyable. Son ambiance, ses personnages, le découpage de Nanahiko Takagi, tout est très réussi.
En outre, le dessin est lui aussi très qualitatif. Le trait de Takagi est toujours aussi juste au fil des tomes et son œuvre est immersive. Elle parvient à nous emmener dans le monde qu’elle reprend, imagine, retravaille et à nous faire passer un très agréable moment.
Acheter Angolmois sur AmazonAvec Angolmois, Meian tient toujours la barre. Ce manga est une petite perle à découvrir et à dévorer. En six tomes, on ne s’ennuie jamais. Nous le recommandons donc à tous les fans de mangas où la guerre et la stratégie sont au cœur de l’intrigue. Si vous avez aimé Kingdom ou Baltzar, notamment, cette œuvre est faite pour vous !
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