Warhammer 40.000: Space Marine – Master Crafted Edition : Cette nouvelle version du premier volet vaut-elle vraiment le coup ?
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Rédigé par Mathieu Corso
Au cas où vous l’auriez oublié, Warhammer 40.000: Space Marine – Master Crafted Edition est sorti le 10 juin dernier. Annoncé dans un premier temps pendant la conférence Warhammer Skull, ce remaster propose aux joueurs de vivre ou revivre le premier périple de notre ultramarine Titus, devant se frotter aux Orks.
De bien meilleurs effets visuels, un audio retravaillé, des commandes modernisées… Voilà grosso modo ce que cette nouvelle version de Warhammer 40.000: Space Marine nous promet. Le titre est par ailleurs porté cette fois-ci par SneakyBox, un développeur semble-t-il spécialisé dans les portages de productions vidéoludiques.
Après avoir testé ce remaster d’un titre autrefois dirigé par Relic Entertainement, voyons ensemble s’il vaut le détour si vous avez déjà fait le soft à l’époque. En ce qui nous concerne, nous sommes plutôt dubitatifs.

Les débuts de Warhammer 40.000: Space Marine
Après avoir bossé sur les Warhammer 40.000: Dawn of War, Relic Entertainment a décidé d’exploiter la licence de Games Workshop sous un autre genre. C’est donc le simple shooter avec du corps à corps qui a été choisi par le studio, après avoir longuement travaillé sur des jeux de stratégie en tempe réel. Il s’agit là d’une première pour le développeur qui s’aventure sur le terrain des mastodontes du TPS de la génération 360/PS3 (Uncharted 3, Dead Space 2, Gears of War 3…).
A l’époque de sa sortie initiale, et malgré cette grosse concurrence, le titre est en partie une réussite. Il nous plonge dans la peau d’un capitaine des Ultramarines, Titus. Accompagné de ses frères d’armes Léandros et Sidonus, notre héros va devoir affronter par milliers des Orks qui ont envahi le monde forge impérial. C’est ici que nos vétérans de guerre seront amenés à faire le ménage. Mais une plus sombre menace plane sur ce monde, bastion de la survie de l’humanité.
L’histoire est ultra-fidèle à l’univers Warhammer, et Relic Entertainment savait déjà comment traiter la franchise de Games Workshop à l’époque. La plupart des personnages sont intéressants et même s’il y a quelques rebondissements plus que prévisibles, il s’agit là d’une trame palpitante à tous les étages. Une dimension narrative que s’est par ailleurs approprié par la suite Saber Interactive pour son Warhammer 40.000 : Space Marine 2. Ceci dit, la fin avait de quoi nous laisser sur notre faim, et même le vrai méchant n’est pas plus marquant que cela, bien qu’il en impose.
Le gameplay, en 2011, restait sur quelque chose de nerveux, avec des défauts très lourdingues. À commencer par les nombreux écueils sur le corps à corps qui manque de précision, et un impact qui manque de peps. Il n’y a que les phases de shoot ou en jetpack (si l’on excepte les nombreuses imprécisions sur ces séquences…), qui parviennent à offrir une jouabilité frénétique, jouissive, et avec des exécutions brutales et jubilatoires qui vous redonnent instantanément de la santé. Une mécanique qui, encore une fois, sera de la partie sur le Warhammer 40.000 : Space Marine 2 de Saber Interactive.
L’ensemble n’est pas parfait, certes, mais le mélange shooter et corps à corps avec la possibilité de faire des combos avec l’épée tronçonne ou le marteau est un pur bonheur. Reste le système de progression demeure archaïque. Le soft, qui se termine en à peine 5 heures, nous offre quelque chose de très linéaire dans le level-design, à base d’objectifs à effectuer d’un point A à B, tout en défouraillant des Orks à la pelle sur notre passage. Qui plus est, il n’existe pas vraiment d’arbre de compétences, juste des armes à ramasser ou de vagues améliorations que l’on trouve çà et là. Seule la jauge de fureur s’améliore via des spots que l’on trouve sur notre chemin. Cela montre que le titre était relativement limité, ainsi que l’inexpérience de Relic sur ce point là.
Le résultat n’est pas mauvais, mais il n’en reste pas moins que le mode campagne demeure un poil bancal, tout en se finissant à la vitesse de la lumière. En dehors d’un aspect graphique relativement correct, sans plus, le jeu comportait aussi un mode multijoueur. Seulement voilà, ce dernier n’avait pas l’air d’être aussi joué que sur sa suite sortie l’année passée. Comme quoi, Relic Entertainment aurait pu passer plus de temps à peaufiner et étoffer son mode campagne qui, pour l’époque, restait maigrichon si on le compare, par exemple, à un Uncharted 3: l’illusion de Drake qui se dotait d’un mode histoire complet et d’un multijoueur tout aussi passionnant.
Un remaster qui améliore quelques points, pour en empirer d’autres
Maintenant que le tour du propriétaire initial a été fait, cette mouture Master Crafted Edition apporte-t-elle du neuf ? Dans un sens, oui. Il est important de noter que les petits gars de Sneaybox, offrent ici une interface largement rafraichie. De son menu en passant par la roue des armes ou encore tout simplement le HUD en pleine partie, le résultat est déjà bien plus flatteur. De plus, les développeurs ont eu la brillante idée de chapitrer entièrement le jeu, ce dernier étant découpé auparavant en quatre actes. Néanmoins, et on peut le pointer du doigt, SneakyBox semble s’être emmêlé les pinceaux, en restant quand même parfois sur le modèle par acte, ce qui risque d’embrouiller les joueurs. Ceci est bien curieux, et il faudrait peut-être corriger ce couac qui fait tâche.
Et sinon, à part cet effort parfaitement louable, ne vous attendez pas à un gameplay profondément modernisé. Oui, quelques ajouts ont amélioré l’expérience, et c’est évidemment une bonne chose. Par contre, la différence dans le gameplay n’est que très minime. Les gunfights ont un poil plus d’impact, mais cette version remastérisée apporte une régression plutôt qu’une évolution dans la jouabilité. Des bugs hallucinants sont de la partie, la synchronisation labiale française est encore plus désastreuse que sur le jeu de base, et quelques freezes viennent s’imposer lorsque le jeu sauvegarde. Il faut aussi compter quelques crashs, pour ne rien arranger. On obtient une version qui ferait bien de s’améliorer au plus vite, les joueurs se plaignant déjà de cette mouture scandaleuse et vendue à un tarif relativement élevé pour ce qu’il est (39.99€).
Parmi les points positifs, l’aspect graphique a effectivement pris un petit gap intéressant. La résolution du soft est bien meilleure, les modèles 3D sont en effet un peu plus soignés, et même les textures sont plus fines et détaillées. Le travail achevé par SneakyBox n’est pas non plus catastrophique finalement, avec un audio qui est aussi bien remixé. Tout n’est donc pas à jeter. Cependant, et on s’y attendait, le multijoueur est inintéressant, dans la mesure où il n’accueille que trop peu de joueurs à date. C’est bien dommage.
Doit-on craquer pour cette Master Crafted Edition de Warhammer 40.000: Space Marine ? Si vous n’avez pas fait le premier volet des aventures de Titus, cela peut être intéressant et plus confortable que le jeu d’origine. Ce sera par ailleurs un bon moyen d’en apprendre plus sur le lore de la licence. En revanche, vous allez forcément payer le prix fort pour une campagne principale à la durée de vie courte, souffrant de quelques bugs, mais aussi un mode multijoueur aussi désert que le Sahara. C’est là où le bât blesse. Les joueurs ayant découvert le titre à l’époque ne verront que peu d’intérêt de repasser à la caisse, même s’il y a eu une refonte graphique et de l’interface sympathique pour une meilleure immersion. En clair, il aurait peut-être fallu un tarif qui offre un meilleurs compromis.