Brothers – Frères de champs
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Rédigé par Ludvig Auvens
Début de l’année 2001, Anthony Roux, Camille Chafer et Emmanuel Darras fondaient le studio Ankama. Si ce dernier est très largement connu pour ses jeux Dofus et Wakfu, voire encore leurs quelques séries et films d’animation, l’entreprise ne s’est pas arrêtée en si bon chemin. Pouvant compter sur son succès pour les porter, les membres d’Ankama proposent également quelques jeux de société. C’est d’ailleurs de l’un d’entre eux dont nous allons vous parler aujourd’hui. Ce dernier se nomme Brothers, et propose d’incarner deux frères qui se livrent une petite guerre pour la domination de la prairie. Voulu pour proposer une expérience de duel basée sur la réflexion, ce titre a de quoi proposer de belles parties de plaisir.
Si dans le dernier numéro, nous vous parlions de Downforce, production pouvant se jouer de deux à six joueurs, ce ne sera pas le cas cette fois-ci. En effet, la production du studio français propose plutôt une expérience pour deux ou quatre joueurs. Bien entendu, nous avons pu nous essayer aux deux configurations afin de réaliser ce numéro. Si l’aspect stratégique du jeu peut vite sembler basique, la rejouabilité offerte par ce dernier saura permettre à son propriétaire de s’essayer à plusieurs tactiques afin de remporter la victoire. La prairie n’attend plus que des joueurs, afin de montrer qui est le meilleur éleveur.
Sommaire
ToggleToute une question de délimitations
Borthers est un jeu de stratégie au tour par tour, où deux joueurs, ou deux équipes de deux joueurs, s’affrontent pour la suprématie de la prairie. D’une idée de Christophe Boelinger, cette production propose également de jolis petits visuels créés par Xavier Houssin. Par ailleurs, les joueurs, qu’ils le soient encore ou non, de Wakfu et Dofus reconnaîtront aisément les petites créatures que nos deux personnages élèvent : des wabbits et des bouftous. Si ces noms ne vous évoquent rien, dites-vous qu’il s’agit de lapins et de moutons, tout ce qu’il y a de plus standard.
Mais, et ils ont eu bien raison, les petits gars de chez Ankama ont voulu garder l’esprit de leurs créations précédentes, et ont donc conservé les noms de deux des bestioles présentent dans leurs autres jeux. Cette envie de conserver l’identité et l’âme de leurs bébés dans ce jeu de plateau a su éveiller chez nous quelques moments de nostalgie, alors que nous arpentions les terres du monde des Douze.
Si les visuels sont plutôt mignons, et qu’une certaine diversité a été apportée à ces derniers, nous allons plutôt nous intéresser au jeu en lui-même, afin de comprendre comment prendre du plaisir sur ce dernier. Chaque joueur devra donc incarner l’un des deux frères, soit celui élevant des wabbits, soit celui s’occupant de bouftous. Si leur guéguerre de territoire se fait de façon plutôt pacifique, aucun des deux ne souhaitent laisser de terrain à l’autre. De plus, même l’agencement de leurs enclos est fait pour qu’ils se mettent des bâtons dans les roues.
Ankama semble vraiment vouloir envenimer les choses dans l’affaire familiale, surtout qu’il y aura toujours un des deux frères qui finira lésé, avec au moins un enclos non-posé sur le terrain de jeu. Afin de commencer le jeu sans se prendre la tête, le studio impose que le plus jeune incarne l’éleveur de wabbits et commence la partie. Mais ne vous en faites pas, si vous êtes le plus vieux, vous pourrez à votre tour vous occuper de vos amis à longues dents, mais un peu plus tard.
Rapide, simple et efficace
Du point de vue du gameplay, le petit bébé d’Ankama propose que chacun son tour, chaque joueur pose une tuile de terrain (les cases vertes que vous pouvez voir sur les photos), de sorte à créer un terrain de jeu complet, et varié de partie en partie. Une fois les douze (comme les douze dans Dofus, coïncidence ?) tuiles prairies installées sur la table, toutes adjacentes les unes des autres, vous allez pouvoir commencer à jouer. Dès lors, le joueur élevant les wabbits, à savoir le plus jeune des deux joueurs, va pouvoir commencer la partie, en installant sa première tuile sur la prairie. Cette dernière doit recouvrir trois cases, sans sortir du terrain de jeu et sans être posée de façon diagonale. S’il existe un trou dans la prairie, les joueurs ne doivent pas le chevaucher, et ce dernier doit rester vide, quoi qu’il arrive.
Une fois le premier joueur ayant déposé son premier enclos, le second peut déposer le sien, où il le désire sur le terrain de jeu. Bien entendu, des règles existent afin d’éviter tout anti-jeu. Outre l’interdiction de chevaucher un trou, les joueurs ne peuvent pas chevaucher les enclos des autres. Cela oblige donc chaque participant à réfléchir avant d’effectuer chaque coup. Le jeu devient donc rapidement un véritable champ de bataille, où chaque enclos doit être déposé de sorte à bloquer l’avancée de l’autre, tout en faisant attention à ne pas bloquer sa propre progression. Autant le dire, certaines parties finiront assez rapidement par devenir illisibles, tant les tuiles seront réparties anarchiquement afin de glaner le plus de territoires possibles, tout en endiguant la prolifération des enclos de l’autre.
La manche se termine dès qu’il est impossible de continuer de poser de nouvelles tuiles. Néanmoins, si l’un des joueurs se retrouve bloqué, mais que l’autre parvient à continuer à avancer, alors il peut jouer jusqu’à ce que lui aussi se trouve incapable de jouer. Pour savoir qui a gagné la manche, il va falloir compter le nombre de tuiles restantes dans votre main. Si vous jouez les wabbits, vous prenez un point de pénalité par tuile non-posée. Pour les bouftous, ce sont deux points de pénalité. Une fois le comptage réalisé, les deux joueurs vont échanger les rôles, et une seconde manche s’enclenche en incarnant l’autre frère. A la fin de cette seconde manche, le vainqueur sera celui qui comptabilise le moins de points de pénalité avec les deux types d’enclos réunis.
Très rapide et très fun, Brothers est donc une expérience conviviale et stratégique à vivre en petits groupes. Son aspect tactique bien qu’assez simpliste reste très addictif, et les différentes plans envisageables afin de parvenir à la victoire varient en fonction du type de terrain que l’on peut mettre en place de partie en partie. En bref, c’est un plaisir très simple, mais ça reste un plaisir malgré tout !
Pour qui s’adresse Brothers ?
Sans doute mû par un désir d’accessibilité, Christophe Boelinger a rendu les règles de son Brothers simples d’accès. Ne voulant pas pour autant dire que ce dernier est simpliste, le jeu permet malgré tout aux enfants de prendre part aux différentes parties, en équipe avec un adulte par exemple, ou contre un autre enfant. En plus, ce soft reste jouable à tout moment, puisqu’il n’est pas très exigent au niveau du timing, avec des parties assez courtes et une rejouabilité assez impressionnante, ne serait-ce que par la manière de construire le terrain de jeu, qui changera à chaque partie.
En outre, la réalisation du jeu est de bonne qualité, puisque les différentes pièces sont cartonnées, rendant ces dernières plutôt résistantes aux pliures, bien que l’humidité viendra rapidement à bout de ces dernières. La variété des pièces de terrain est suffisante pour proposer plusieurs échanges stratégiques sans effet de lassitude ni de répétitivité. De ce fait, le titre est très plaisant à parcourir, avec un ou trois amis, pour un prix plutôt dérisoire comparé aux heures de jeu potentielles à la clé. A noter également qu’il a été pensé pour ne pas prendre trop d’espace, ce qui peut également justifier un achat pour les familles se déplaçant régulièrement.
- Nombre de joueurs : 2 à 4 joueurs
- Temps de partie : 15 minutes
- Auteur : Christophe Boelinger
- Illustrateurs : Xavier houssin
- Éditeur : Ankama
- Distributeur : Blackrock Games
- Prix : 15 €
A voir comme un jeu de réflexion/stratégie sans prise de tête, Brothers est un jeu de société très fun. Permettant de jouer en groupes restreints, sa convivialité et sa rejouabilité assez importante en font un titre à avoir pour les soirées entre frères et sœurs, ou lorsque vous souhaitez simplement boire un verre avec un ami. Très rapide, avec des parties avoisinant les quinze minutes, cette production estampillée Ankama est également abordable par les plus jeunes. En effet, il est accessible dès 8 ans, avec des règles simples mais diablement bien pensées. Peu coûteux en terme d’espace, il peut être emmené partout avec vous.
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