L’Empire d’écume – Tome 1 : Présentation et avis sur le livre de chez Castelmore
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Rédigé par Nathan Champion
Si vous êtes habitués à notre chronique dédiée aux livres, alors vous n’êtes pas sans savoir que nous traitons régulièrement d’ouvrages de fantasy. Il faut dire que ActuGaming est avant tout une plateforme parlant de jeu vidéo, et que le média est comme intimement lié à ce genre littéraire. Aurait-on eu droit à Donjons et Dragons si Tolkien n’avait pas écrit Le Seigneur des Anneaux, ou bien si Robert Erwin Howard n’avait jamais imaginé Conan le Cimmérien ? Toujours est-il que nous avons déjà eu l’occasion de vous présenter divers ouvrages du genre, avec notamment des opus de la saga Sorceleur, l’excellent Le Sang des Quatre, la courte série Arkane, ou encore, plus récemment, le final de Codex Aléra.
Cette semaine, nous nous attaquons à une nouvelle série aux éditions Bigbang de chez Castelmore. Une parmi tant d’autres, me direz vous, et quelque part vous n’aurez pas complètement tort. Cela étant, L’Empire d’écume rivalise d’originalité sur certains points, ce qui lui confère d’emblée un capital sympathie plus que convenable. Cela est-il suffisant pour faire de La Fille aux éclats d’os, le premier tome de cette saga signée Andrea Stewart, un véritable indispensable pour les amoureux de fantasy ?
Sommaire
ToggleUn univers enchanteur
Andrea Stewart est une jeune romancière américaine ayant un petit paquet de nouvelles à son actif. Premier projet d’envergure qu’elle entreprend, L’Empire d’écume se destine avant tout à un public assez jeune, disons entre quatorze et vingt-cinq ans. C’est ce que nous avons pu déduire en nous plongeant dans La Fille aux éclats d’os, premier tome de cette nouvelle série, et seul disponible sur le marché pour le moment. Un roman intéressant, qui jouit par ailleurs d’une couverture soignée, donnant furieusement l’envie d’être ouverte.
Ce que nous avons pu découvrir une fois dépassée la première de couverture, c’est un univers plutôt original, d’aucun dirait enchanteur. À la manière d’un The Legend of Zelda : The Wind Waker, le monde de L’Empire d’écume est recouvert d’un océan gigantesque, que tous nomment la Mer sans Fin, et de plusieurs îles de tailles variables. Parfois très espacés les uns des autres, ces lopins de terre perdus dans l’eau sont néanmoins tous sous l’égide de l’Empire du Phénix, géré d’une main de fer par la Dynastie des Sukai, dont le souverain est vieillissant.
Celui-ci est le seul possesseur d’une arcane que l’on nomme la Magie d’Os. Un curieux pouvoir qui lui permet, en utilisant des membres d’animaux et des morceaux d’os humains, de faire prendre vie à de véritables chimères, nommées concepts, lui obéissant au doigt et à l’œil. Une idée qui n’est pas sans rappeler Fullmetal Alchemist et la tragique histoire de Shou Tucker et de sa famille. D’ailleurs, ici non plus tout n’est pas rose, et de nombreux citoyens désirent ardemment se rebeller contre l’empire, notamment pour son utilisation des concepts.
En effet, pour obtenir les éclats d’os utilisés dans la création de ses chimères, l’empereur Sukai a mis en place un tribu, que tout enfant doit verser : une trépanation violente, en place publique, dont certains ne reviennent jamais… Pire encore, ceux qui survivent et dont les éclats sont utilisés pour concevoir des concepts, perdent petit à petit de leur énergie vitale, celle-ci étant littéralement aspirée par la chimère. Il suffirait pourtant que l’empereur cesse d’utiliser cette magie macabre, mais tout n’est pas aussi simple, malheureusement.
Parce qu’il fut un temps pas si reculé où les Alanca, dont on ne sait pas grand chose si ce n’est qu’ils étaient très puissants, dominaient le monde. Or, tous les contes qu’on lit aux enfants, voire qu’on apprend à l’école, expliquent que ces créatures étaient maléfiques, et ont été vaincues par la Dynastie Sukai. Celle-ci décidant, en prenant le pouvoir, de se forger une armée infaillible, à l’aide des concepts, afin que plus jamais ses ennemis ne tentent de revenir. Et afin que plus jamais le pouvoir ne leur soit enlevé.
Des personnages attachants
Dans ce premier tome de L’Empire d’écume, on suivra les aventures de trois personnages. Lin, la fille de l’empereur Sukai, et accessoirement celle qui devrait reprendre les rênes de l’empire… à condition que son père ne lui préfère pas son autre apprenti, un jeune homme à la motivation indéfectible, apprenant lui aussi la magie d’os. Jovis, un jeune contrebandier au passé trouble. Celui-ci a pris la mer dans l’espoir de revoir un jour le visage de sa bien aimée, enlevée le jour de son dix-neuvième anniversaire. Enfin, Palue, fille du gouverneur de l’île de Nephilanu, désireuse d’épouser sa compagne Ranami, tandis que cette dernière ne fait que repousser ses avances.
Ce petit trio connaîtra des aventures très différentes les unes des autres, mais dont le fil finira par se rejoindre, de près ou de loin, d’une manière ou d’une autre. On aimerait vous dire que la façon dont le tout est amené est parfaitement bien pensée et écrite, mais il subsiste malheureusement quelques petits détails perfectibles. Notamment des facilités scénaristiques qui font un peu peine à voir. Mais rien de bien méchant, rassurez vous, d’autant que le reste est plutôt intéressant, et que la plume de Adrea Stewart n’a pas grand chose à se reprocher.
Sans aller jusqu’à parler de style, il est vrai que l’auteure américaine dépeint son histoire avec une certaine aisance, et sait visiblement où elle va. Elle nous y emmène d’ailleurs sans difficulté, et c’est un véritable plaisir que de la suivre dans cette épopée qui monte joliment en puissance. D’ailleurs, bien que La Fille aux éclats d’os soit principalement destiné à un public jeune, certains thèmes abordés demeurent plutôt adultes. On pense évidemment à la dualité de la magie d’os, mais également à quelques choix moraux que devront faire les protagonistes au cours du roman.
Quant au rythme du roman, rien à redire : on dévore chaque chapitre, généralement assez court, à une vitesse fulgurante, et il est difficile de ne pas avoir envie de s’attaquer à la suite dans la foulée. Il faut dire, cependant, que la police d’écriture est plutôt grande, ce qui peut en gêner certains. L’histoire et ses rebondissements, sauf dans certains cas trop prévisibles ou un peu trop faciles, sont bien amenés, et la fin du roman boucle certaines intrigues d’une belle manière, tout en ouvrant un nouveau chapitre dont on a hâte de découvrir les tenants et aboutissants.
Faut-il acheter L’Empire d’écume – Tome 1 ?
Ce genre de roman n’est pas à mettre entre toutes les mains, pour la simple et bonne raison qu’il est pensé, de prime abord, pour des jeunes lecteurs, compris entre l’adolescence et les premières années de la vie d’adulte. Alors évidemment, cela n’empêchera pas les passionnés de fantasy, ou ceux se laissant facilement happer par une histoire bien construite, de plonger dedans et d’y prendre du plaisir. Néanmoins, notez que L’Empire d’écume – T1 : La Fille aux éclats d’os, aux éditions Castelmore, ne conviendra pas à ceux qui ont l’habitude des lectures plus matures.
Pour les autres, il s’agit d’un roman de fantasy bien écrit, au rythme soutenu et aux personnages très attachants, le tout enrobé par un univers plutôt original. Que demander de plus ? Eh bien, par exemple, de véritables enjeux, et une fin qui donne diablement envie d’ouvrir le second tome… pas encore disponible à l’heure où nous écrivons ces lignes. Quoi qu’il en soit, hormis quelques petites et rares facilités d’écritures, La Fille aux éclats d’os est un très bon roman de fantasy.
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