Test Dustbowl – A la croisée du Wasteland
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Rédigé par Neorockeur
Développé par le petit studio The Pompous Pixel, dont on notera que c’est leur premier titre, Dustbowl se présente sous la forme d’un jeu d’aventure teinté de RPG. L’univers dépeint dans celui-ci ne vous renversera pas par son originalité. Ici néanmoins, pas d’holocauste nucléaire mais une menace extra-terrestre. L’apparition dans le ciel d’une soucoupe volante immense, déversant la fameuse « dust », que l’on pourrait traduire par « poussière », a chamboulé la vie à la surface. Des mutations ont transformé la faune et la flore en menace pour l’humanité. Les quelques survivants se terrent sous la surface, mais le manque de vivre rend leur existence plus que précaire. Les sorties pour trouver de quoi survivre sont donc nécessaires, mais moult pillards rodent également sur ces terres arides.
Votre personnage a grandi dans l’un de ces abris. Son père est présenté comme un pilier de la communauté, récupérateur aguerri et apte à prendre des décisions. Alors qu’une série de tremblements de terre, de plus en plus fréquents et puissants, menacent la sécurité de tout ce petit monde, il décide de partir à la recherche de ses origines. Vous voilà donc seul et prêt à tout pour faire vos preuves, pour, au final, suivre les traces de votre paternel. Mais, avant de pouvoir mettre le nez à l’extérieur, le jeu vous proposera quelques quêtes vous permettant de vous familiariser avec les différentes mécaniques.
On évolue dans des environnements en 2D, bien qu’une notion de profondeur soit présente, qui se décomposent en différentes salles. Comme dans un point and click, tout se fait à la souris. On se déplace, ramasse des objets, ouvre des portes avec un simple clic. Les dialogues se présentent avec un portrait fixe de notre interlocuteur, et proposent un choix de réponses varié, comme on peut en voir dans les premiers Fallout, bien que tout soit bien plus dirigiste que dans ceux-ci. À noter que l’écriture simple retranscrit très bien le monde dur dans lequel on évolue, installant une ambiance, proche des premiers films Mad Max, simple mais réussie.
La survie du plus fort !
Si vous entrez dans une salle où un ennemi est présent, le combat se lance automatiquement. Sur une base au tour par tour très simple, il est possible d’effectuer une action avant que l’adversaire en face de même. Les attaquants peuvent être ciblé sur une partie du corps précise, chaque ennemi ayant ses faiblesses.
Pour les chances de toucher ou de coup critique le jeu a choisi une barre d’action : Décomposée en trois zones, une au centre symbolisant les critiques, entouré de deux zones représentant un coup simple, puis aux extrémités de la jauge un coup raté. Il suffit d’appuyer au bon moment, sachant que plus la partie visée est petite, plus il sera difficile d’atteindre le précieux coup critique, et, évidemment, plus les chances de rater son attaque seront importantes. Il est aussi possible de fuir un combat, la jauge servant, à ce moment-là, à déterminer le pourcentage de dégât subit par votre protagoniste. Amusant au début, ce système présente trop peu de profondeur tactique pour se montrer intéressant sur le long terme.
Pour vous immerger comme il se doit dans un univers aussi impitoyable, le titre dispose également d’une partie survie. Il est en effet nécessaire de se nourrir et de s’hydrater régulièrement, sans quoi votre personnage passera de vie à trépas. La récolte de nourriture et de boisson est donc primordiale. Il faudra toujours faire attention à sa jauge de faim et de soif, ajoutant une pression supplémentaire. Les combats n’étant pas aisés non plus, on tient une difficulté particulièrement retorse. Pour les plus masochistes d’entre vous il est possible de jouer avec la mort permanente. Activable en début de jeu, on vous déconseillera tout de même de vous y frotter avant de connaitre par cœur le jeu.
On a aussi la possibilité de crafter quelques objets. Il faut pour cela trouver un établi et disposer des matières premières nécessaires. Sympathique mais finalement peu développé tout comme la cuisine. En effet plusieurs adversaires laisseront après leur mort de la nourriture. Utilisable tel quel, il est préférable de cuisiner ces victuailles pour en maximiser les effets. Pas de recette compliquée à réaliser, une simple cuisson suffit pour en profiter. Toujours du côté de la survie, votre personnage devra également dormir à intervalle régulier. Attention à ne pas vous laisser surprendre par vos besoins en nourriture et eau qui continuent à augmenter pendant votre sommeil.
Petit budget, gros pixels
On pourra également se déplacer entre les différents lieux d’intérêt via une carte du monde. Vue du dessus, celle-ci permet de se déplacer à travers les terres dévastées, et d’explorer des maisons abandonnées à la recherche de vivre ou d’équipement. C’est l’occasion de parler d’un des plus gros défauts du jeu, ses combats aléatoires. Que ce soit en intérieur ou sur la carte, tous les combats sont aléatoires. De plus des salles visitées précédemment, et sans accès possible autre que celui que vous couvrez, peuvent contenir un adversaire apparut par magie. C’est d’autant plus frustrant qu’il n’est pas impossible de tomber sur un ennemi pouvant vous tuer en un seul coup. C’est alors un retour à la dernière sauvegarde, ou un game over pur et simple si vous avez opté pour la mort permanente en début de partie. Il faudra alors penser à sauvegarder régulièrement pour éviter ce genre de déconvenue.
Pour la partie graphique les développeurs ont opté pour un style en pixel-art très simple. Il peut sembler un peu terne au premier coup d’œil, mais il colle finalement assez bien à ce monde post-apocalyptique. Le bestiaire rentre également parfaitement dans ce cadre, entre les pillards et les différentes abominations présentent. Bien que peu surprenant il faut l’avouer. Le vrai problème vient plutôt de la résolution du jeu, bloqué en 1280×960. Il est en plus nécessaire d’aller fouiller dans le répertoire d’installation pour le passer en plein écran, sans quoi le jeu se lance en mode fenêtré assez disgracieux. La bande-son est, par contre, beaucoup trop discrète. Les différents bruitages manquent de punch, et les musiques quasiment inexistantes. C’est bien dommage et brise un peu l’immersion.
Dustbowl n’est pas dénué d’intérêt, son univers impitoyable porté par une difficulté relevée et des graphismes minimalistes mais efficaces trouveront leur public. D’autant que le soft se voit sublimer par sa trame, plutôt longue, et bien écrite. Malheureusement de nombreux défauts entachent l’expérience, à commencer par des rencontres aléatoires pouvant se montrer un peu trop frustrantes. La partie sonore est également bien trop discrète, et les combats se montrent peu tactiques. Il restera que le mélange de survie, de RPG et de jeu d’aventure donne une saveur que l’on ne retrouve que trop rarement. Finalement la formule est accrocheuse mais on a du mal à y prendre son pied malgré des qualités indéniables. Néanmoins pour un prix de vente en dessous de dix euros, vous auriez tort de vous en priver si le concept vous intéresse.
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