Pourquoi les jeux en dématérialisé ne sont-ils pas moins chers ?
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Rédigé par Julien Blary
Version physique, dématérialisée : un grand débat pour savoir qu’elle est le meilleur support. Mais nous ne sommes pas là pour débattre des avantages et des inconvénients de chacun. Le débat est futile et chacune des parties à ses propres avantages et défauts : la sensation de l’avoir pour soi-même et de pouvoir toucher pour l’un, le fait de ne pas courir dans un magasin et d’avoir un gain de place pour l’autre.
Mais un des critères de sélection est aussi lié au prix : Pourquoi un joueur qui ne paye ni le disque, ni le livret, ni même le magasin qui fournit le jeu, doit obligatoirement payer un prix similaire à une version numérique ? Vous vous en doutez, bon nombre de joueurs se posent la question.
Et si la tendance est au numérique avec un marché du dématérialisé qui est en haut tous les ans, pourquoi est-ce que les prix ne baissent pas ?
Le dématérialisé, à la hausse, encore et toujours plus fort
« Aux yeux de nombreux consommateurs, le jeu dématérialisé devrait être moins cher que son équivalent physique.»
Et ça, dans la théorie, c’est logique.
Avant de répondre à la question, quelques chiffres s’imposent. C’est en mi décembre que DREV du site Hadopi a dévoilé les résultats d’une étude réalisée sur le dématérialisé. Et pas mal de chiffres sont intéressants à prendre en compte :
- 90% des jeux sur PC sont distribués en dématérialisé.
- 47 % des joueurs français jouent à des jeux distribués en ligne.
- 71% des joueurs en ligne jouent à des jeux en Free-to-play, accessibles gratuitement dont une partie du contenu peut donner lieu à un paiement.
L’étude démontre également que le marché du jeu vidéo physique a baissé de 6.1% entre 2011 et 2013 alors que sur la même période, le dématérialisé a pris 17.3%. Impressionnant quand même ? Oui, mais aussi effrayant. Si le dématérialisé prend un jour une place tellement important au point de dominer les versions physique. Que fait-on ? On ferme les magasins ? On arrête les productions de disques ?
Bye bye les amoureux de la boîte comme moi ? Non, Que Nenni, je ne veux pas !
Et pour pallier à ce déséquilibre qui s’installe, les éditeurs fixent des prix uniques pour les jeux à la fois vendus en version dématérialisée et en version physique afin de ne pas faire disparaître cette dernière version.
Yves Guillemot, le PDG d’Ubisoft a pris notamment la parole :
« Il est difficile de fixer un prix moindre pour les jeux dématérialisés, car les distributeurs seraient mis en porte à faux »
Les jeux en téléchargement ont un coût important aussi.
Pourquoi est-ce qu’un utilisateur qui paye The Order 1886 sur le PlayStation Store payerait-il plein pot alors qu’il ne paye ni les frais de structure d’une boutique Micromania, les nombreux salariés, la publication et la gravure du CD et bien sûr, la boîte ? Il ne paye après tout que le jeu en lui-même et le service en ligne de Playstation ?
Et bien, sachez que tout à un prix. Même le téléchargement, et Yves le précise :
« Le consommateur pense que cela va être moins cher. Mais le téléchargement coûte cher, c’est un vrai problème et les gens ne le comprennent pas. On parle d’autoroute de l’information, c’est le bon terme, or une autoroute c’est payant, il y a des péages. Le péage sur l’internet c’est la bande passante, la bande passante est payante. Ça peut être 1, 2, 3 ou 5 centimes, c’est-à-dire avoir des serveurs, permettre à des gens de télécharger très rapidement, etc. Cela n’est pas gratuit »
Evidemment, le coût n’est sans doute pas aussi important que tous les frais que peuvent engendrer une version boîte. Et s’il n’y a aucune différence entre le support physique et le support numérique, c’est pour ne pas voir disparaître la production des titres vendus dans leur magnifique ornement, Bleu (Playstation), Vert (Xbox) ou tout autre couleur.
Mais y’aura t’il un avenir pour les versions physiques ?
Telle est la question. Même si au jour d’aujourd’hui, l’équilibre existe, est-ce que les éditeurs ne feront pas machine arrière en proposant des jeux moins chers en téléchargement gagnant ainsi de nombreux acheteurs ? L’IDATE, spécialisé dans les estimations et l’économie numérique explique que d’ici fin 2016, 50% des ventes de jeux sur consoles seront en dématérialisées.
Ceci dit, les éditeurs ne souhaitent pas revenir sur la question. Le PDG d’Ubisoft nous rassure également en annonçant que les prix resteront relativement les mêmes, si ce n’est toujours identiques et qu’il n’y a aucune raison de changer.
Et puis après tout, même si le dématérialisé prend sa place, nous avons également le droit à de très belles éditions collector, qui deviennent de plus en plus nombreuses, et parfois même, pour des jeux dématérialisés. De quoi satisfaire les collectionneurs peureux à l’idée de voir les boîtes s’envoler.
Et vous, votre avis sur la question ?
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