Après avoir proposé un spin-off l’an passé dédié au meilleur ami de l’éponge carrée Patrick, l’étoile de mer, la licence Bob l’éponge est de retour en cette fin 2025 pour nous proposer une toute nouvelle aventure originale, une fois de plus développée par le studio viennois Purple Lamp, qui avait déjà œuvré sur le remaster de Bataille pour Bikini Bottom en 2020 et sur The Cosmic Shake en 2023. Trois jeux en quatre ans pour la licence de Nickelodeon qui peinait à surprendre et à satisfaire par de nombreuses déconvenues et des aventures souvent très inégales. Avec Bob l’éponge : Les Titans des marées, leur nouvelle production originale qui est sortie ce 18 novembre sur PC, PS5, Xbox Series X/S et Switch 2, Purple Lamp (qui avait entre temps basculé sur Disney Epic Mickey: Rebrushed) et THQ Nordic, qui édite le jeu, veulent redorer la spatule vidéoludique de leur licence aquatique en proposant une aventure beaucoup plus ambitieuse que précédemment. Pari réussi ou pâté trop cuit pour la plus célèbre des éponges carrées ?
Conditions de test : Nous avons terminé pratiquement à 100% le jeu de Purple Lamp, à la manette via Steam sur un PC équipé d’un processeur AMD Ryzen 7 5700X, d’une carte graphique Nvidia GeForce RTX 4060 et de 32 Go de mémoire vive. Nous avons également pu le lancer sur notre Asus ROG Xbox Ally X pour vérifier sa compatibilité, pour un total d’environ 15h de jeu.
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ToggleTout ça pour des pâtés de crabe à moitié prix

Les aventures des jeux Bob l’Éponge ont toujours été très légères au niveau du scénario, avec des situations souvent rocambolesques pour justifier des boucles de gameplay adaptées à tout âge. Sans toutefois trop s’affranchir de ce carcan du jeu pour enfants qui lui colle à la peau, Les Titans des Marées propose sans aucun doute l’épopée la plus aboutie scénaristiquement parlant, avec de belles trouvailles et un travail certain sur la mise en scène.
Cette nouvelle aventure 100 % originale démarre le jour d’une grosse promotion sur les Pâtés de crabe, le mets délicieux vendu par le Crabe Croustillant, le restaurant de Bikini Bottom géré d’une main avare par M. Krabs, avec Carlo le calamar à l’accueil et notre célèbre Bob l’éponge en cuisine. Alors qu’une foule se presse devant le restaurant, le terrifiant (non) Hollandais Volant, fantôme d’un vieux pirate autrefois émérite, surgit pour réclamer son dû.
Tout dégénère à l’arrivée du Roi Neptune, Seigneur des Mers au sein du restaurant. Les rancœurs ayant la dent dure, les deux célébrités se disputent jusqu’à provoquer un véritable chaos dans Bikini Bottom qui se voit complètement métamorphosée, tout comme une partie de ses habitants devenus de véritables fantômes, à l’instar de notre cher Bob qui subit de plein fouet ces événements.
On incarne à ce moment Patrick l’étoile de mer, le célèbre meilleur ami de l’éponge carrée, dont le but sera de retrouver la route du Crabe Croustillant tout en éliminant au passage les premiers fantômes agressifs. L’occasion d’aborder les mécaniques de combat, qui n’évoluent pas vraiment par rapport aux précédents jeux, mais qui sont tout de même suffisamment fluides pour y prendre du plaisir et tenter des choses grâce aux compétences de nos héros (nous y reviendrons). Une fois tout le monde réuni, tout ce joli groupe va alors fuir à bord du Pâté Flottant, une variante façon dirigeable qui va servir de hub entre les différents niveaux.
L’aventure se compose de cinq gros niveaux, chacun divisé en deux à quatre niveaux plus petits. L’aventure vous prendra au total environ dix heures pour être terminée sans que tout soit accompli à 100 %, ce qui classe Les Titans des Marées dans la moyenne de la licence. Mais pour tout récupérer, à savoir la tonne de cosmétiques, réussir toutes les quêtes annexes données par les PNJ (à base d’objets à détruire ou à récupérer ou de courses contre la montre à terminer avec le retour des circuits de glissade ponctués de raccourcis à trouver) et boucler les Défis de Plankton (inclus dans le DLC payant), vous devrez jouer pas loin du double, ce qui en fait une durée de vie plus qu’honnête pour un jeu de plateforme dédié aux plus jeunes. Mais pas que, vu que certaines séquences ont hérité d’un degré de difficulté relevé pour satisfaire tout le monde, à l’instar des combats de boss, formidablement mis en scène au passage.
L’appel du grand large

À bord de leur machine volante, nos meilleurs amis découvrent que leur bague des meilleurs amis pour la vie leur permet d’échanger leur condition : ainsi, Bob redevient « vivant » et Patrick devient un fantôme. Cette mécanique, centrale dans Les Titans des Marées, sera maintes fois nécessaire afin de progresser, puisque les niveaux, assez classiques dans leur construction, nécessiteront parfois des mécaniques qui leur sont propres pour progresser, parfois même en pleine action ou en plein saut, demandant ainsi une certaine gymnastique et de bons réflexes aux plus jeunes d’entre nous. On regrettera tout de même que ce ne soit pas plus exploité pour donner du dynamisme dans certains passages.
Les compétences de nos héros se résument à un coup de pied façon karaté pour Bob pour taper ou ouvrir des passages, ainsi qu’à l’utilisation de produits à bulles pour déclencher des mécanismes ou envelopper les ennemis pour mieux les éliminer, tandis que Patrick pourra creuser sous terre et traverser des zones inaccessibles autrement, ainsi qu’attraper et lancer des objets ou des ennemis grâce à un grappin multifonction. Pratique dans les combats qui bénéficient d’un dynamisme agréable malgré un bestiaire limité à quelques variantes de fantômes seulement. On regrette d’ailleurs l’absence de réelle nouveauté de gameplay à partir du troisième monde, le jeu se contentant ensuite de légèrement modifier les compétences en fonction de l’environnement traversé. Mention spéciale tout de même à la planche de surf du premier monde qui permet de se déplacer rapidement dans certaines zones.
Des environnements très diversifiés et qui sont pour certains visités pour la première fois dans la licence. Adieu l’unique Bikini Bottom que l’on pouvait voir dans Bataille pour Bikini Bottom ou même le jeu centré sur Patrick l’étoile de mer. Cette fois, nous nous rendons sur l’île du Poisson Rouge, dans la Prairie des méduses enneigée, mais également au Palais de Neptune, aux catacombes qui s’y rattachent, Atlantide-Ville, ou encore au Musée de la Friture. L’occasion d’adouber ces niveaux très colorés et visuellement riches, avec pas mal de PNJ à qui parler (avec des dialogues la plupart du temps bien pensés) ainsi qu’une foule d’activités à faire.
Nos amis feront ainsi la rencontre de personnages emblématiques de la licence, comme Mme Puff, Sandy l’Écureuil ou encore Pearl, la fille de M. Krabs, mais aussi Plankton, l’ennemi juré du crabe rouge ou Karen, sa compagne électronique. Mais rassurez-vous, que vous connaissiez ou pas la licence, vous prendrez plaisir à suivre leurs aventures, d’autant plus que le casting actuel français double toutes les voix bien connues des personnages qui permettent de réellement se croire dans une aventure télévisée de l’éponge de mer. Une aventure toujours aussi drôle et absurde avec un humour qui fait mouche, à condition de ne pas trop se frotter à une réalisation bancale, avec des dialogues achevés de manière abrupte, des écrans de chargement intempestifs (mais rapides, heureusement), ou un ATH bien présent et impossible à effacer.
L’aventure la plus ambitieuse de Purple Lamp ?

Même si votre aventure a pour but final de retrouver le Hollandais Volant afin de le forcer à rendre son aspect normal à Bikini Bottom et ses habitants, de nombreuses embuches viendront freiner votre progression, avec une multitude de phases de plateforme mais aussi d’énigmes en tout genre, la plupart du temps sous forme de manipulation d’objets ou de modification de votre environnement. On notera ici de nombreuses énigmes à tiroirs avec plusieurs étapes à réaliser avant de pouvoir poursuivre votre chemin, le tout associé à de nombreux chemins parallèles et optionnels, permettant notamment de mettre la main sur de nombreux coffres cachés.
Ces coffres vont vous permettre de récupérer les très nombreux collectibles, à savoir plus de 30 costumes, plus de 40 décorations pour le Pâté flottant, plusieurs filtres pour le mode photo ou encore une bonne quinzaine d’améliorations de votre vie (sous forme de quarts de slips blancs à retrouver), sans compter les actions à réaliser pour débloquer les trophées et récompenses correspondants. Une tonne de contenu totalement annexe, avec en prime, d’autres cosmétiques supplémentaires en cas d’achat de contenus téléchargeables à l’instar du Tidal Pass, qui nous interroge beaucoup.
Regroupant un contenu supplémentaire non négligeable (comptez les défis de Plankton, la quête secondaire du casier de Davy Jones ou encore des courses et autres cauchemars de Carlo façon mélange entre Les Schtroumpfs: L’épopée des rêves et Astro Bot), ces nouveaux niveaux, qui vous occuperont pendant une poignée d’heures supplémentaires, auraient eu toute leur place dans le contenu de base, plutôt que d’être proposés dans une formule 15 € plus chère ou à l’unité moyennant 19,99 €.
Le tout est plutôt bien réfléchi et vaut le détour malgré une mise en scène plus abrupte et moins travaillée. Alors certes, on parle de contenu optionnel et d’un niveau de difficulté plutôt relevé par rapport au jeu de base, et donc n’intéressant pas tous les publics, mais tout de même, on se demande fin 2025 quelle sera la prochaine étape : une fin de l’histoire en DLC payant ?
Côté technique enfin, Bob l’Éponge : Les Titans des Marées se positionne comme le plus abouti des jeux de la franchise visuellement et artistiquement, avec une multitude de tableaux colorés, détaillés et bien animés, tout comme les personnages qui répondent parfaitement aux visuels actuels du dessin animé. Sur notre PC, le jeu tournait en qualité épique et nous n’avons rencontré que très peu de bugs malgré des environnements assez riches et des chargements instantanés dans certains niveaux (nous vous laissons le plaisir de la découverte de ces séquences). Sur ROG Xbox Ally X, le jeu tourne à merveille en qualité élevée, mais forcément la finesse des textures sera moindre que sur un PC fixe.
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