A l’heure où les jeux indépendants arrivent en masse sur nos supports de jeux, il est parfois difficile de savoir si l’on doit débourser ou non, même quand celui-ci affiche un prix avoisinant les 5 euros. En fin d’année dernière est sorti un certain jeu vidéo Storm Boy, qui fait justement partie de cette catégorie. Voyons si son prix est justifié.
Un récit (peu) interactif
Si le nom vous dit quelque chose, ce n’est pas totalement improbable : Storm Boy The Game est une adaptation du livre pour enfants de Colin Thiele sorti en 1964. Il nous raconte l’histoire d’un bambin et de son père qui vont recueillir trois jeunes pélicans qui se sont retrouvés orphelins. L’un d’entre eux finira par se lier à notre héros et deviendra un fidèle compagnon : M. Percival. On va alors y suivre l’aventure de notre duo dans un conte principalement destiné aux enfants.
Le jeu est une adaptation directe du livre et il lui rend un bel hommage en reprenant fidèlement l’histoire initiale. Une histoire qui est d’ailleurs plaisante à suivre mais qui va vite trouver son principal défaut : aucune traduction française n’est disponible. On peut comprendre le manque de moyens pour passer le jeu dans la langue de Molière mais il faudra se contenter de sous-titres anglais, ce qui est particulièrement handicapant pour une aventure qui fait principalement les yeux doux aux plus jeunes. Ceci dit, il reste possible de comprendre l’histoire sans forcément parler la langue. Les images et les décors font le travail à la place mais il reste dommage de ne pas comprendre toutes les subtilités du conte qui est très bien écrit.
Ces décors rehaussent cependant la première impression : les visuels sont très propres et magnifiquement représentés par des couleurs qui dressent l’aventure comme un véritable tableau. Sans être incroyable techniquement, Storm Boy The Game peut néanmoins se targuer d’avoir un magnifique cachet avec un style réussi qui met en valeur les plages du Sud de l’Australie. Ajoutons à cela une bande-son principalement basée sur des notes de piano et des instruments à cordes et l’on tient une belle réussite artistique. Un narrateur n’aurait cependant pas été de refus et aurait permis de combler cette sensation de vide par moments.
Minimalisme, quand tu nous tiens
Pour ce qui est des mécaniques de jeu, Storm Boy The Game est très minimaliste. Etant donné que l’on veut principalement nous raconter une histoire, on lit et on regarde plus qu’on ne joue. La majeure partie du temps, on déplacera simplement notre héros dans les dunes de sable de gauche à droite et c’est à peu près tout. Mais quand bien même nous sommes censés suivre l’histoire, le jeu nous masque parfois certains textes puisque celui-ci apparaît lorsque vous arrivez à certains passages et il n’est pas rare de passer à côté parce que l’on court. Il faut donc s’arrêter, lire et repartir. Les bulles ne s’affichent pas sur une distance suffisante et cela casse un peu le rythme. L’aspect contemplatif a du mal à se faire une place et même s’il est assez compliqué de vous partager le sentiment que cela procure, il y a quelque chose de frustrant là-dedans.
Hormis cet aspect exploration, le titre dispose tout de même de quelques mini-jeux. Il s’agit d’énigmes extrêmement abordables pour coller à son étiquette de « conte pour enfant » dans lesquelles il est question d’interagir avec un ou plusieurs éléments ou de se déplacer. Le premier mini-jeu par exemple, vous demande de lancer du poisson dans la gueule de trois pélicans (utilisable avec l’écran tactile sur Switch) jusqu’à ce qu’ils n’aient plus faim. C’est assez relaxant, simple et mignon, mais cela n’a rien de ludique. On a du mal à être plongé dans l’histoire et aucun élément est là pour l’amusement.
Certaines phases demanderont aussi de jouer avec M. Percival, le pélican, et c’est peut-être l’un des seuls passages qui vous demandera de la réflexion (il est question de faire face à des vents violents et de ne pas sortir de l’écran). Le jeu manque donc vraiment d’attractivité malgré son postulat de base, et les 30 minutes pour boucler l’aventure ont dû mal à justifier le prix, aussi minime soit-il.
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