Longtemps cantonné à des gameplay très arcades, le jeu de course a toutefois évolué, depuis le début des années 2000, jusqu’à ce que la simulation devienne pratiquement la norme. Gran Turismo, Forza et autres Project Gotham Racing ne sont pas étrangers à cet état de fait, ayant dépossédé quelques franchises de leur volonté initiale de fun pour les orienter vers quelque chose de plus pointu, se voulant réaliste. Ce fut par exemple le cas de Colin McRae Rally, licence pionnière dans le genre très codifié du Rallye, appuyant sur son orientation arcade avec les trois premiers volets de sa série sous-titrée DiRT, avant d’enclencher la marche arrière brutalement pour la suite. Tendance qui va donc dans le sens de la généralisation, malgré quelques tentatives éparses, mais que certains regrettent, notamment ceux qui ont grandi avec des Sega Rally et autres Outrun. À ceux-ci, nous conseillons vivement la lecture de ces quelques lignes, qui pourraient leur redonner la foi dans le genre, Old School Rally portant curieusement bien son nom !
Conditions de test : Nous avons passé environ vingt heures sur une version PlayStation 5 du titre, fournie par l’éditeur. Le temps pour nous de faire un bon tour de ce que le titre a à offrir, et de débloquer la quasi-totalité de son contenu.
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Ah, qu’il est loin le temps béni des jeux de course qui se contentaient de n’être que cela, avec leur gameplay facile d’accès et leurs graphismes fonctionnels qui n’en faisaient pas trop. C’est un constat qu’on pourrait presque tirer de l’intégralité de l’industrie actuelle, que des visuels plus pointus et des volontés d’évolution compliquent de plus en plus, sans que cela aille toujours dans le bon sens. Toujours est-il que pour beaucoup, auteur de cet article inclus, l’âge d’or des jeux de courses automobiles (et même du jeu de course dans son ensemble, rendez-nous Waverace et F-Zero !) se situe quelque part entre 1994, avec la sortie de l’immanquable Sega Rally, et 2005 avec l’avènement d’un Need for Speed : Most Wanted qui conserve une aura singulière aujourd’hui. Deux titres très différents, c’est évident, à la croisée desquels on trouve un certain Colin McRae Rally.
Et c’est certainement chez ce cador du jeu de rallye qu’il faut chercher la principale inspiration de cet Old School Rally, au nom si évocateur, développé par Frozen Lake Games. Un studio méconnu à qui l’on doit déjà deux anecdotiques jeux de voiture rappelant plutôt les formules de jeux Nes et Master System, ainsi qu’un Red Dead-like sans grande prétention, tous trois étant originellement pensés pour le marché mobile. Ce qui cantonnait à une ambition bien moindre, cela va sans dire, qu’un Old School Rally sortant sur consoles Sony et Nintendo ainsi que sur PC. Même si l’on regrettera qu’il faille se contenter de textes en anglais. Notez d’ailleurs qu’on reste étrangement dans une gamme de prix que ne renierait pas un Google Play Store. Comptez 19,99 sur consoles, et 9,75 euros sur Steam.
Une différence de prix qui frappe mais ne sera pas pour déplaire à ceux qui préfèrent jouer sur leur ordinateur, voire qui n’ont que cette machine sous la main. Certains pourraient même préférer économiser dix euros en voyant la configuration très simpliste qu’il faut posséder pour faire tourner Old School Rally. Ce qui annonce la couleur avant même de lancer le jeu, d’ailleurs, quant à ce qui nous y attend. Autrement dit, une expérience qui, comme son nom l’indique fort bien, ne vise pas la modernité, et donc ne cherche pas à être vorace. Notez d’ailleurs que même le très sympathique Art of Rally, dans un genre très similaire et qu’on vous recommande chaudement au passage, demandait une configuration plus élevée qu’Old School Rally, aux graphismes semblant pourtant moins rudimentaires au premier coup d’œil.
Orage d’acier

Old School Rally, c’est donc un jeu de course s’inspirant, on vous le donne en mille, de la compétition de rallye automobile. Comme en 2002 avec l’excellent Colin McRae Rally 3, pour ne citer que ce classique, le titre nous fait voyager à travers la planète, en nous proposant des tracés se situant un peu partout, du Japon au Kenya, en passant par l’Allemagne et l’Australie. Des localisations qui ont évidemment leur spécificités propres, que ce soit la présence appuyée de neige faisant abondamment glisser notre véhicule, ou des routes goudronnées extrêmement sinueuses, par exemple. Le résultat visuel ressemble à s’y méprendre à un jeu PlayStation première du nom, avec des pixels apparents et un nombre de polygones réduit.
Difficile de parler de beauté dans un cas comme celui-ci, mais il faut reconnaître que, dans son genre, Old School Rally ne manque pas de charme, appuyé par un mode visuel CTR qui ajoute un petit quelque chose de très sympathique. On regrettera parfois de petites lacunes en visibilité sur certains tracés, surtout dans les compétitions usant des bolides les plus puissants, mais rien de rédhibitoire. Mais ce qu’on remarque et apprécie le plus, c’est évidemment la galerie de véhicules. Si les développeurs n’avaient pas accès aux licences officielles, cela ne les a pas empêché de reproduire assez fidèlement des bolides iconiques, parmi lesquels la Subaru Impreza, la Xsara WRC et la 206 WRC figurent en bonne place, cela va sans dire.
Avant d’attaquer le cœur du jeu, à savoir le gameplay et le contenu, difficile de ne pas s’attarder sur quelques dernières considérations techniques et artistiques tant Old School Rally surprend à ce niveau. Pour commencer, notez que le titre est d’une fluidité à toute épreuve. Ce qui pourrait couler de source, étant donné la configuration nécessaire, qu’on évoquait plus haut. Mais il est toujours bon de constater qu’un jeu de course, surtout lorsqu’il demande de bons réflexes, tourne comme un charme. A fortiori quand celui-ci embarque un mode cockpit aussi efficace. Très bon point pour ceux qui cherchent une expérience immersive. Enfin, c’est la bande sonore que nous souhaitions applaudir, car cette dernière se permet non seulement le luxe de rappeler assez clairement des OST mémorables de jeux de course à l’ancienne, mais en plus certains de ses morceaux sont de véritables pépites restant en tête. Mention spéciale au thème du menu principal.
Mémoires de métal

Comme escompté, le feeling manette en mains est absolument arcade. Ne vous attendez pas à devoir gérer toutes les petites bosses du décors, puisque les tracés sont lisses, en dehors de quelques talus ou flaques d’eau indiqués par notre copilote. Ce qui ne les empêche pas de jouir d’une belle verticalité, dans certains cas. Quoi qu’il en soit, on ne met pas de temps à prendre ses marques, puisque la maniabilité est aisée à appréhender : le joystick gauche servira à orienter votre véhicule, comme dans tout jeu de course qui se respecte, et ne resteront plus que les deux gâchettes basses pour accélérer et freiner, ainsi que le bouton X pour enclencher le frein à main. Rien de bien compliqué, et cela tombe bien, car c’est justement de là que provient tout le fun dans Old School Rally, qui ne cherche jamais la fidélité dans les sensations de conduite, cela va sans dire. N’y cherchez d’ailleurs pas de mode « réaliste » qui permettrait le passage des vitesses manuel.
Si vous avez déjà eu l’occasion de jouer à de vieux jeux de rallye, tels que ceux que nous citions plus haut, alors vous savez déjà ce qui vous attend ici. Pour les autres, imaginez simplement un jeu de course qui ne s’embarrasse pas du superflu. Ce qui ne veut pas dire que Old School Rally n’est pas dénué de challenge, entendons nous bien sur ce point. Certes, ses premiers championnats se termineront vites, et n’opposeront que peu de résistance. Toutefois on fait rapidement face à une montée de la difficulté, due en premier lieu à un nombre de spéciales (comprenez de courses) qui augmente à vue d’œil, mais aussi à la puissance et la maniabilité des catégories de véhicules qui nous sont imposées. On commence bien sûr avec des bolides dans la moyenne, mais il faudra bientôt se frotter à des véhicules plus musclés, ce qui implique des virages plus difficiles à envisager, et d’autres plus vieux, répondant moins bien aux exigences du pilote.
Il est vrai qu’à ce prix là, on ne s’attendait pas à une aussi vaste offre en matière de véhicules, et encore moins de sensations de jeu. Old School Rally pousse le vice jusqu’à proposer des bolides secrets, dont un tracteur, changeant complètement la manière d’appréhender les courses, cela va sans dire. Tout aussi surprenant, on ne fait pas le tour des championnats en un claquement de doigts, et il vous faudra bien dans les vingt à vingt-cinq heures pour tout voir, et tout débloquer, si vous êtes bon. Notez d’ailleurs que le titre embarque un système de dommages faits aux véhicules, assez rudimentaire, mais ajoutant un petit plus supplémentaire à la tension ressentie dans les championnats les plus complexes. Vous restera ensuite à vous frotter aux challenges chronométrés, peu palpitants sur le papier, mais assez addictifs une fois qu’on a mis le doigt dedans. Dommage qu’un petit mode supplémentaire, du genre d’une course en écran splitté, ne soit pas de la partie… mais on chipote !
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