Connu pour ses nombreux titres narratifs à succès, Remedy Entertainment tente un nouveau défi avec ce FBC: Firebreak, un spin-off multijoueur à son univers connecté entre Alan Wake et Control, avec au centre de cette interconnexion, le Bureau Fédéral de Contrôle (FBC). De fait, six ans après Control, le projet multijoueur PvE de Remedy a enfin vu le jour le 17 juin dernier, mais la proposition est malheureusement trop bancale par son manque de profondeur dans ses prises de risque, donnant ainsi un jeu sans saveur et où la répétitivité s’installe dès les premières heures.
Conditions de Test : Nous avons joué 10h sur PC à partir d’une version envoyée par l’éditeur, et 15h sur la version PlayStation 5 disponible sur le PlayStation Plus Extra et Premium.
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ToggleUn PvE qui manque de rejouabilité
FBC: Firebreak abandonne la narration solo pour se tourner pleinement vers un shooter à la première personne en coopération jusqu’à trois joueurs et joueuses. Un genre bien connu qui a majoritairement été popularisé par la licence Left 4 Dead de Valve, puis par la suite avec les différents jeux d’Overkill, la saga Payday, avant de se renouveler avec des titres comme Warhammer Darktide ou bien plus récemment Helldivers II.
Ainsi, Firebreak propose un gameplay basé sur des missions, au nombre de cinq actuellement, avec des objectifs propres à chaque job et des niveaux où la difficulté est ajustable en guise d’option d’accessibilité. Des missions qui, malheureusement, disposent d’objectifs redondants, à base de réparation de ventilateurs, tir sur des notes adhésives, ou bien prendre des radiateurs pour fermer des portails. Or ces objectifs se répètent en boucle dans leurs propres niveaux.
Pour parcourir les niveaux, nous avons le choix d’incarner l’une des trois classes disponibles, Réparateur, Electricien, ou Nettoyeur, avec un gameplay propre à chacune. Par exemple, le réparateur va pouvoir réparer plus rapidement les éléments du décor et donner des coups au corps-à-corps avec sa clé à molette, mais aussi créer une mini tourelle d’artillerie, alors que l’Electricien va principalement axer son gameplay sur l’alimentation de générateurs et la pose d’une enceinte explosive qui attire les monstres avant de leur infliger des dégâts.
Ensuite, le jeu propose un arbre de compétences avec différentes perks à débloquer et à équiper, et ce dernier n’est pas propre à chaque classe mais bien au joueur lui même. Chaque classe se compose de 9 niveaux de progression qui permettent, une fois au niveau maximum, d’équiper 9 perks parmi la panoplie disponible, afin d’ajuster sa manière de jouer sans dénaturer le cœur du gameplay.
La formule de FBC: Firebreak montre ses faiblesses dans sa rejouabilité. Une fois les cinq missions réussies, la redondance s’installe durablement, sans changement dans les objectifs. De plus, le gameplay clavier/souris ou manette en mains souffre d’un manque de lisibilité et surtout de sensations inexistantes avec ses différentes armes à feu, hormis le sniper. Mais ce dernier n’échappe pas à la hitbox hasardeuse du titre.
Un univers toujours aussi singulier et envoutant
Dès les premiers pas au FBC, on retrouve l’ADN de Control par son ambiance visuelle et ses phénomènes paranormaux, avec pour changement un côté plus cartoon dans sa direction artistique qui n’est pas pour déplaire. On avance donc de niveau en niveau, qui arborent chacun des salles remplies de phénomènes paranormaux que nous devons nettoyer pour maintenir confinée la menace du niveau.
Malheureusement, comme énoncé en amont ces phénomènes paranormaux sont répétitifs et manquent d’une dose d’originalité pour la plupart. L’un des rares niveaux qui sort du lot est celui des notes adhésives qui ont envahi le FBC et que nous devons détruire, avant de rencontrer un boss qui en est composé entièrement.
Ce manque d’originalité s’avère assez frustrant, et on est vite assailli par le sentiment que les développeurs ne sont pas allés jusqu’au bout de leurs idées. Tout comme en ce qui concerne le bestiaire qui ne se renouvelle pas en fonction des niveaux, ce qui a pour conséquence que nous affrontons toujours les mêmes monstres qui, en plus de cela, souffrent d’une intelligence artificielle qui manque de finesse… pour ne pas dire qu’elle est aux fraises. En espérant que Remedy étoffe cette expérience coopérative en ajoutant du nouveau contenu dans les mois à venir.
Pour revenir sur la direction artistique qu’arbore le soft, en plus d’être très jolie et soignée, elle permet surtout une optimisation plus qu’acceptable avec un 60 FPS constant, et des configurations minimums qui ne nécessitent pas du matos dernier prix, afin de tourner correctement sur la plupart des machines, tout en ayant le luxe d’être Steamdeck Verified.
Un modèle économique moins dans la surhype du moment
FBC: Firebreak ne tombe pas dans le piège actuel (ou plutôt ne fait pas tomber ses joueurs et joueuses dedans) du marché au battle pass et skins disponibles temporairement. À la place, Remedy opte pour un système économique plus juste, à l’instar de Helldivers II, avec des réquisitions faisant office de pass de combat, mais permanents. Actuellement, deux sont disponibles gratuitement et le troisième uniquement via la version deluxe, ou dans la mise à niveau vers cette dernière pour 9.99€.
Les réquisitions permettent de débloquer des nouvelles armes et expressions (spray emojis), pour les deux versions gratuites, et uniquement des cosmétiques pour la version payante. Tout comme dans le soft de Arrowhead, nous avançons de pages en pages au fur et à mesure que nous ouvrons des cases avec les points que nous obtenons en trouvant et en accomplissant des missions.
Ce modèle qui va à contre courant de la majorité des jeux services est appréciable, mais a aussi ses propres limites. Si Remedy n’implémente pas du nouveau contenu pour maintenir ses joueurs et joueuses sur le long terme, quitte à user d’un minimum de hype avec des événements saisonniers ou autre, il perdra son public. D’autant plus que, la progression étant plate et expéditive, les joueurs et joueuses atteignent rapidement les différents niveaux max et se tournent vers les réquisitions, pour avoir un sentiment de progression constant avec l’obtention de cosmétiques qui, malheureusement, au bout d’une quinzaine d’heure sont déjà tous acquis.
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