Véritables stars de nos bureaux, les claviers à switchs magnétiques font fureur chez celles et ceux qui recherchent un confort indéniable ou bien des performances relevées et plus précises. Corsair, l’une des marques mainstream en termes de périphériques gaming, a décidé en cette année 2025 de changer du tout au tout sa ligne bien connue, la série des K70, en proposant les Corsair Vanguard 96, en modèle standard ou Pro, avec quelques options supplémentaires. Des modèles plus ambitieux, plus chers aussi, avec un seul objectif : offrir des performances très haut de gamme dans un boitier très compact, au format TKL, et en y ajoutant une petite touche de modernité avec un écran LCD et une molette robuste. Mais à vouloir trop bien faire, la marque américaine ne serait-elle pas en train de se tromper de voie ? Réponse dans ce test après plusieurs semaines en compagnie du Corsair Vanguard Pro 96.
Conditions de test : Nous avons pu utiliser le nouveau clavier Corsair Vanguard Pro 96 durant plusieurs semaines en usage mixte (bureautique et gaming notamment).
On a toutes les touches !

Si l’appellation Vanguard ne vous dit pas grand-chose dans la galaxie Corsair, c’est en réalité parce qu’il s’agit d’une nouvelle gamme, qui vient en remplacement de la célèbre série des K70. Pour lancer cette nouvelle gamme (et ses nouveautés, surtout en termes de gestion logicielle), Corsair a lancé à la rentrée de septembre deux modèles de clavier : le Vanguard 96 et le Vanguard Pro 96. Alors que le premier vous promet des switchs linéaires type MLX à un prix un peu plus accessible (179,99€), le modèle que nous avons pu essayer dispose lui de switchs magnétiques MGX Hyperdrive à effet Hall, pour un prix relativement plus relevé, atteignant les 229,99€.
Le Corsair Vanguard Pro 96 adopte un format que l’on appelle « 96 % », ce qui veut dire qu’il permet de condenser la quasi-totalité des touches d’un clavier taille normale (100% donc) dans le gabarit d’un clavier type TKL (sans pavé numérique) soit un format 388 x 141 x 43 mm, tout en se permettant d’ajouter six touches G intégrées sur le côté du périphérique. Pour vous faire une idée, son statut de périphérique compact mais complet lui confère un poids non négligeable et plutôt imposant puisqu’il atteint les 1,095kg (clavier seul). Une condition qui se remarque une fois sur le bureau, et qui permet de ne pas bouger si facilement pour un confort de frappe accru, d’autant plus que quatre points d’appui composent le dessous du périphérique avec deux pieds réglables en hauteur sur une seule position (dommage car l’angulation est assez importante) et deux patins en caoutchouc.
La présence maintenue du pavé numérique apporte une réelle plus-value comparativement à un clavier TKL (comme le Logitech Pro X TKL Rapid), avec un encombrement pourtant similaire. Pour réussir cet exploit, les touches du pavé numérique ont été rapprochées du reste du corps principal, entrainant parfois des appuis inopinés sur celles-ci. L’autre avantage de ce modèle Pro consiste en la présence d’un repose-poignets magnétique (de 8cm de haut), à apposer sur le bas du clavier pour une position ergonomique (et qui s’ajuste très bien), disposant de patins anti-dérapant. L’accessoire en lui-même est assez basique dans sa conception (avec un revêtement en simili-cuir) et la mousse à mémoire de forme permet tout de même de reprendre sa forme initiale lorsque la session est terminée, mais il faudra juger sur de longues sessions pendant de longs mois pour voir son réel potentiel de longévité.
Pour terminer le tour du propriétaire, le clavier et son repose-poignets sont livrés avec plusieurs accessoires : un câble USB-C tressé détachable de 1,8m (pour suivre son parcours labyrinthique à l’arrière du clavier, pratique pour garantir cinq sorties possibles pour le câble), mais également un extracteur de switchs/keycaps 2 en 1 (d’un côté, une cage en fil rigide pour retirer les keycaps et de l’autre, deux sortes de griffes pour extraire les switches magnétiques sans endommager le reste). Le tout est livré dans un emballage solide, traditionnellement jaune et noir, chaque élément composant le clavier soigneusement emballé dans du papier pour un rendu premium.
Le Corsair Vanguard Pro 96 arbore des courbes généreuses, plus douces et arrondies qu’à l’accoutumée, dans un ensemble plutôt moderne et franchement bien fini. La structure est en réalité hybride, avec une couche inférieure en plastique et une couche supérieure en aluminium anodisé noir pour une vraie impression de solidité. On en profite pour vous préciser que le Corsair Vanguard Pro 96 n’est disponible qu’en un seul coloris, tout de noir vêtu, pour un rendu sobre et premium.
Les touches sont agrémentées de six touches G programmables sur le côté gauche de l’appareil dans un profil assez discret, plutôt bienvenu, permettant d’enregistrer des macros ou des raccourcis. Mais outre ses touches bien complètes et élégantes, on remarque tout de suite la présence d’un écran LCD en haut à droite du périphérique, une autre nouveauté de ce renouveau pour la marque américaine.
Des fonctionnalités intéressantes ?
Côté fiche technique, cet écran, une première pour la marque, est en réalité un écran LCD IPS couleur de 1,9″. Il affiche une résolution de 320 x 170 pixels avec une luminosité atteignant 350 cd/m². Il est personnalisable et vous permet entre autres de faire afficher des informations système ou même des images, et s’accompagne d’une molette multifonction qui ressemble à celle d’un Stream Deck+, et qui vous permettra de gérer le volume, la luminosité ou encore, très pratique, de basculer entre plusieurs modes. L’inconvénient, c’est qu’avec le clavier à plat, la hauteur des touches du pavé numérique viendra cacher quelque peu l’écran, faisant perdre un peu de l’intérêt de celui-ci.
L’une des particularités du Corsair Vanguard Pro 96 consiste en la prise en charge d’une intégration de l’écosystème Elgato, grâce à la présence d’un Stream Deck virtuel, ce qui en fera l’outil parfait pour les gamers mais également pour les créateurs et créatrices de contenus, notamment par l’utilisation d’une touche, la Stream Deck Launch Key qui permet d’afficher instantanément l’interface virtuelle sur le PC et sur l’écran du clavier. Encore faut-il que son utilisation soit aussi fluide qu’escomptée avec un retard au lancement et quelques déconvenues de programmation.
Et côté logiciel, on peut dire que Corsair a vu les choses en grand pour la bascule vers cette nouvelle série de périphériques, en abandonnant le traditionnel Corsair iCue au profit d’un tout nouveau support 100 % tourné vers le web (et donc sans installation logicielle sur votre PC), le Corsair Web Hub. L’appairage se fait de manière très efficace et le logiciel vous présentera différents menus pour paramétrer votre périphérique, surtout concernant les effets d’éclairage (puisque vos touches disposent d’un éclairage RGB individuel très réussi), mais également sur le mappage des touches, que ce soit de manière simpliste ou en multi-actions (avec deux actions sur la même touche en fonction de la distance du point d’actionnement).
Vient ensuite le paramétrage de l’actionnement des touches, avec la possibilité d’activer, ou non, le Rapid Trigger (exclusif à ce modèle Pro), qui consiste à activer et surtout à réinitialiser la touche sélectionnée instantanément pour enchainer diverses actions. Outre ce réglage, des options plutôt classiques pour ce type de clavier haut de gamme sont par ailleurs présentes avec le réglage de la distance d’actionnement des switchs variant de 0,1 à 4 mm de déclenchement, par palier de 1 mm, avec un paramètre par défaut réglé sur 2 mm.
Un autre paramètre a également été incorporé, le FlashTap (SOCD). Ce paramètre assez controversé (et même non autorisé dans certains jeux compétitifs) vous permet par exemple de contrer les entrées accidentelles, notamment lors de déplacements en jeu, vous aidant donc dans certaines situations. Outre cela, on a surtout globalement été époustouflés par ses facultés en jeu, avec une excellente réactivité et ce, sans la moindre latence perceptible.
Les paramètres dédiés au mode Jeu du Corsair Vanguard Pro 96 vous permettent de régler le taux d’interrogation jusqu’à 8000 Hz ainsi que le blocage de la touche Windows. Viennent ensuite les paramètres du cadran rotatif (molette dans le coin supérieur droit du clavier) ou encore de l’écran, mais plusieurs fonctionnalités sont arrivées sur le tard durant notre test, l’ensemble étant donc assez mince au démarrage. Néanmoins, on peut saluer une solution clé en main, qui fonctionnera tout de même très bien y compris sans utiliser Web Hub, avec déjà 5 profils embarqués et une mémoire interne de 8 Mo pour sauvegarder d’éventuels paramètres et effets.
L’occasion de préciser que les switchs ont été usinés pour éprouver plus de 150 millions de frappes, mais qu’ils sont aussi interchangeables à chaud. Ils bénéficient d’une tige pré-lubrifiée pour un son assez profond. Et comme le châssis bénéficie de quatre couches en vue d’amortir le son, celui-ci paraît donc plus étouffé que chez certains homologues, mais reste bien présent comme tout bon vieux clavier gaming. Les switchs offrent une frappe solide, souple et fluide pour un ressenti réellement agréable même après plusieurs heures de frappe de rang.
Un mot de connectivité pour conclure, avec cependant une absence à déplorer : il n’y a effectivement pas de connexion sans fil pour ce Corsair Vanguard Pro 96, avec uniquement un branchement filaire pour une fréquence allant, on le rappelle, jusqu’à 8000 Hz pour réhausser la réactivité. Il ne manque donc pas grand-chose pour quasiment exceller sur les paramètres techniques. Le Corsair Vanguard Pro 96 est tout de même compatible avec un Mac, une PlayStation ou une Xbox, ce qui fait de lui le parfait partenaire en toutes circonstances.
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