Après avoir fortement déçu sa communauté avec Battlefield 2042, EA avait fort à faire pour parvenir à reconquérir le cœur des fans (et attirer toujours plus de nouveaux joueurs au passage). Du coup, c’est avec une certaine méfiance que nous avons découvert les premières informations sur Battlefield 6. Mais on doit avouer que ce dernier a su se redonner une meilleure image avec notamment un gros travail d’écoute et de collaboration avec certains chanceux participant au Battlefield Labs. Et finalement, nous avons pu approcher le titre lors de quelques événements presse ainsi que jouer à la beta, de quoi terminer de nous séduire et de nous faire attendre la sortie avec impatience.
Conditions de test : Nous avons terminé l’intégralité de la campagne en difficulté normale en environ six heures de jeu. Nous avons également passé quelques heures sur le multijoueur lors de sessions comprenant aussi bien d’autres joueurs que des bots, de quoi parcourir les différentes cartes et s’essayer à différentes armes et véhicules. On précise également que nous n’avons pas eu accès au mode Portal qui sera disponible à la sortie officielle.
Sommaire
ToggleUne campagne qui renoue avec la qualité
Totalement absente de Battlefield 2042, les campagnes des épisodes précédents n’étaient pas franchement mémorables. Entre récits de guerre proposant quelques rares scènes intéressantes, mais dénués de véritable trame scénaristique pour Battlefield V et Battlefield 1 et scénario assez mauvais pour Battlefield Hardline, il faut remonter loin pour se souvenir d’un mode campagne plaisant.
Battlefield 3 (2011) et Battlefield 4 (2013) restaient ainsi les derniers jeux de la licence à proposer des campagnes globalement réussies, bien qu’en dessous des épisodes Bad Company encore plus anciens. Autant dire que sur l’ensemble de sa licence, EA n’a jamais vraiment maîtrisé son sujet concernant le mode histoire de ses jeux. Nous n’attendions donc pas réellement Battlefield 6 sur ce point, et pourtant, il nous a agréablement surpris grâce à ses qualités.
L’histoire se déroule en 2027, dans un monde en proie au chaos. Les pays membres de l’OTAN font face à des conflits internes sur des plans financiers, diplomatiques et politiques, ce qui a conduit certaines forces majeures européennes à quitter l’alliance. Au milieu de ces tensions, une armée privée, la Pax Armata a grossi, devenant une force militaire gigantesque aux moyens illimités et cherchant à se faire une place là où les forces de l’OTAN disparaissent petit à petit.
Dans cette campagne, on incarne les différents membres de l’escouade Dague 1-3, une unité spéciale de marines américains envoyée affronter la menace de la Pax Armata. Entre secrets d’État, trahisons, manipulations, la narration de Battlefield 6 s’approche de ce que propose Call of Duty dans les derniers Modern Warfare, ce qui n’est pas pour nous déplaire.
Les cinématiques offrent d’ailleurs un rendu plutôt réaliste, agréable à l’œil, mais sans atteindre le niveau du concurrent susnommé malheureusement. Le constat est toutefois inversé une fois en jeu, où Battlefield 6 nous régale avec de superbes environnements et décors. Chaque lieu fourmille d’éléments et de détails, les jeux de lumières et de reflets apportent de la profondeur et l’ensemble parvient à nous immerger dans l’ambiance en permanence.
Le titre n’hésite pas à jouer et à rejouer d’effets « popcorn » dans sa mise en scène. Ça explose de partout, les balles fusent tandis que la menace de tanks ou d’un hélicoptère se fait de plus en plus présente, nous forçant à courir d’abri en abri. Mais l’ensemble fonctionne à merveille et on prend un grand plaisir à parcourir les différentes missions de la campagne.
Notez que ces dernières sont d’ailleurs variées, proposant en plus des phases d’infanterie régulière, des séquences plutôt orientées infiltration, d’autres mettant l’accent sur les combats à longue distance et d’autres aux commandes de chars d’assaut. On regrette juste de ne pas avoir eu l’occasion de prendre les commandes de véhicules aériens.
Du côté des combats, la campagne nous permet d’utiliser un arsenal assez vaste avec la possibilité de ramasser les armes ennemies ou d’en récupérer dans différentes caches. Une bonne occasion de découvrir et d’appréhender une partie du matériel à utiliser ensuite en multijoueurs, de même que les rôles emblématiques de la licence : Assaut, Ingénieur, Support et Éclaireur. Chaque membre de l’escouade Dague 1-3 possède l’un de ces rôles et les particularités qui vont avec.
Il est d’ailleurs possible de donner des ordres à ses équipiers via une roue d’action, ce qui permet par exemple de demander à l’éclaireuse du groupe de repérer tous les adversaires de la zone. Une idée plutôt astucieuse qui permet une initiation en douceur dans la partie multijoueur sans pour autant perdre en crédibilité d’un point de vue narratif.
Au total, comptez environ six heures pour terminer la campagne en difficulté normale. C’est peu, mais cela reste dans les standards de la licence et de l’industrie pour ce type de jeu. On pourra tout de même trouver une petite rejouabilité dans la recherche des collectibles disséminés dans chaque niveau et dans les défis annexes proposés par le jeu et offrant quelques cosmétiques en récompenses.
Enfin, si de notre côté, nous avons beaucoup aimé parcourir cette campagne, on a eu le sentiment que tout n’était pas vraiment résolu lors de l’arrivée du générique, nous laissant un peu sur notre faim. On regrette également qu’une fois de plus le jeu mette en scène les « gentils » Américains, seuls sauveurs du monde. On aurait pu imaginer une escouade composée de membres de plusieurs pays de l’OTAN par exemple.
Un multijoueur entre modernité et retour aux sources
On ne refera pas ici le procès de Battlefield 2042 et des nombreux défauts ayant plombé son multijoueur dès le lancement. Les leçons semblent avoir été tirées du passé et Battlefield 6 revient vers une proposition plus proche des anciens épisodes.
Déjà, les classes historiques sont de retour et non plus des opérateurs avec des compétences différentes. On retrouve donc l’assaut dont le but est de percer les lignes ennemies, l’ingénieur pouvant tout aussi bien détruire que réparer les véhicules, le support permettant de soutenir son équipe avec du soin et des munitions et enfin l’éclaireur apportant son aide à longue distance.
Chaque classe dispose de gadgets qui lui sont dédiés ainsi que d’une compétence active et de bonus passifs. Au début, seuls trois passifs sont accessibles par classes, mais en progressant dans des défis et en montant de niveau, il devient possible d’en débloquer trois de plus et de choisir ensuite parmi ces six bonus les trois qui correspondent le plus à notre façon de jouer. Une belle manière de multiplier les possibilités et surtout de varier les rôles entre les joueurs d’une même classe.
Notez que certains ajustements sur les classes ont déjà été effectués depuis la beta suite aux retours de joueurs. La balise de réapparition initialement disponible pour la classe Éclaireur fait dorénavant partie de la classe Assaut. Il est encore trop tôt pour dire si d’autres changements seront prévus dans le futur, mais on peut au moins constater le suivi du studio face aux retours.
L’un des autres points ayant cristallisé les débats dans Battlefield 2042 était le retrait pur et simple des restrictions d’armes par classe. Si on regrette que le studio n’ait pas réellement tranché la question, on apprécie tout de même la volonté de proposer une solution pour chacun.
Ainsi, certaines playlists laisseront la possibilité aux joueurs d’utiliser les armes sans restriction de classe tandis que d’autres imposeront des « armes emblématiques » par classe (par exemple fusil d’assaut pour l’assaut, fusil-mitrailleur pour le support etc.). Reste à voir si les deux types de playlist seront tout autant choyées ou si l’une ne prendra pas l’ascendant sur l’autre.
Pour continuer sur les armes, Battlefied 6 embarque avec lui plus d’une cinquantaine d’armes toutes catégories confondues au lancement. Un nombre très satisfaisant qui devrait permettre à chacun de trouver son bonheur sur le champ de bataille. D’autant que chaque arme dispose ensuite d’un joli petit paquet d’accessoires à équiper afin de les ajuster à son style de jeu. Et pour éviter tout abus, un système de « points » a été mis en place dans lequel chaque accessoire coûte un nombre plus ou moins important de points avec un total à ne pas dépasser. On manque encore de recul pour évaluer l’ensemble du catalogue disponible, mais on espère que cette mécanique permettra un certain équilibre entre les joueurs.
Une base classique agrémentée de quelques nouveautés
Les vétérans de la licence ne devraient pas être perdus concernant le contenu du multijoueur de ce Battlefield 6. On retrouve la quasi-totalité des modes de jeu de la série comme la Conquète, la Percée et la Ruée pour les combats à grande échelle et le Match à Mort, la Domination et le Roi de la Colline pour les affrontements à comité plus réduit. On aurait beaucoup aimé un retour d’un mode tel que Lignes de front de Battlefield V, mais ce ne sera pas pour cette fois (en tout cas au lancement).
Mais Battlefield 6 arrive tout de même avec un nouveau mode baptisé Expansion et celui-ci nous a totalement convaincus. Au début de la partie, ce mode ressemble beaucoup à la Conquète avec plusieurs points à capturer. Cependant, la victoire se joue en plusieurs manches. Tenir plus de points que l’équipe adverse permet de faire monter une jauge, laquelle une fois remplie au maximum permet de remporter un point. Mais la subtilité qui arrive après, c’est que l’un des points se retrouve ensuite supprimé, recentrant le conflit sur les points restants. Une bonne manière de donner un coup de jeune à la Conquète dans laquelle certaines parties pouvaient devenir assez peu mobiles.
Parmi les autres nouveautés, on dispose de nouvelle mécaniques telles que la possibilité de tirer un allié tombé au sol pour permettre de le réanimer à couvert. Il est également possible de se mettre à couvert derrière un objet et de s’incliner pour viser, permettant de prendre l’information visuelle sans trop se découvrir. Enfin, on pourra s’accrocher à certains véhicules, octroyant de fait des places supplémentaires, mais également bien plus vulnérables.
Pour le reste, c’est assez classique. Le jeu propose neuf cartes multijoueur, soit la moyenne sur la licence au lancement d’un épisode. On espère évidemment que le suivi sera bon et que de nombreuses autres sortiront. En tout cas, pour ce premier lot, on a trouvé qu’elles proposaient une certaine variété aussi bien dans leur taille, que dans leur ambiance visuelle.
Les sensations de tirs et de déplacement sont bonnes et se rapprochent de l’experience que l’on avait dans Battlefield 4. Les armes ont du recul (plus que dans la dernière beta notamment) et procurent des sensations différentes entre chacune.
Du côté de la progression, on retrouve le système de niveau habituel, permettant de débloquer progressivement armes et équipements au fil des niveaux. Les armes et les véhicules disposent également de leur propre système de progression permettant de déverouiller de nouveaux accessoires pour les unes et armement pour les autres.
Le système de maîtrise des armes et véhicules est une nouvelle fois présent, récompensant les plus assidus par des camouflages et des insignes à exposer sur son badge de joueurs.
Enfin, un système de défi est présent et permet de gagner des cosmétiques, des boosts d’expérience ou encore des paquetages d’armes. On sait également qu’un pass saisonnier sera présent au lancement de la saison 1, mais on ne sait pas encore ce qu’il proposera comme système de progression.
Un épisode qui renoue avec la beauté de la destruction
Qu’il s’agisse de son multijoueur ou de sa campagne, Battlefield 6 jouit d’une qualité visuelle qui devrait régaler le plus grand nombre. Surtout si on le compare aux environnements terriblement lisses et vides du dernier épisode. Certes, en contrepartie il faut dire adieu aux batailles à 128 joueurs, mais cette réduction s’accompagne par le retour d’un élément pourtant central dans la licence : la destruction.
Depuis Bad Company cette mécanique fait partie intégrante du gameplay, permettant de déloger un ennemi un peu trop caché dans un bâtiment et surtout d’offrir une ambiance et des sensations grisantes que l’on ne ressent chez aucun autre concurrent. C’est donc un immense plaisir de retrouver cet élément aussi bien dans la campagne solo que sur les cartes du mode multijoueur.
Autre atout non négligeable pour immerger les joueurs, le sound design. Cela passe déjà par les musiques, que nous avons trouvé bien choisies, notamment pour la campagne solo. Mais cela passe aussi et surtout par les bruitages des armes, des explosions, des cris des soldats et de tout autres éléments permettant de créer une atmosphère de combats. Malheureusement, il faut admettre que sur ce point, la licence n’est pas encore au niveau de certains de ses concurrents, en particulier sur le bruit des armes peu convaincant.
Sur le reste, nous avons trouvé Battlefield 6 solide techniquement, sans jamais souffrir de ralentissement ni de problème visuel. Le jeu propose un mode performance permettant au framerate de monter jusqu’à 80 FPS sur console et un mode qualité bloqué à 60 FPS, mais avec une meilleure résolution.
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