Quarante-cinq ans, ça se fête. Et s’il y a bien une icône capable de rallumer instantanément la flamme des salons cathodiques, c’est la vénérable Atari 2600, ici revisitée sous la forme de l’Atari 2600+ Édition spéciale Pac-Man. Après une réédition plus sortie en 2023, Atari et PlayOnReplay reviennent en 2025 avec un modèle collector totalement jaune Pac-Man, pensé pour célébrer l’anniversaire du glouton le plus célèbre du jeu vidéo. Au-delà de la robe flashy, cette édition arrive en bundle avec un cartouche “Pac-Man Double Feature” et un joystick sans fil CX40+ assorti, ainsi que quelques attentions esthétiques et pratiques qui fleurent bon le respect du patrimoine. Nous avons passé du temps avec ce pack pour juger ce qu’il apporte réellement, manette en main, sur un téléviseur moderne. Nostalgie bien canalisée ou simple objet de vitrine ?
Conditions de test : Nous avons testé cette console sur télévision moderne. Bien entendu, nous nous sommes essayés aux deux versions de Pac-Man disponibles, mais nous avons également eu le plaisir d’insérer de vieilles cartouches dans la console afin de voir ce qu’il en ressortait.
Un hommage technologique et visuel à une époque considérée culte

Dès l’ouverture de la boîte, le ton est donné : logos Atari, autocollants Pac-Man et un design tout de jaune vêtu qui attire immédiatement l’œil. La console et le joystick portent fièrement la touche Pac-Man, dans une présentation qui oscille entre le gadget de collection et le vrai produit de jeu. La façade imitation bois teinté jaune rend hommage à la 2600 d’origine, tandis que les illustrations de Pac-Man et de ses quatre ennemis fantomatiques ajoutent une touche pop et joyeuse à l’ensemble.
À l’intérieur, on découvre un contenu soigné : câble HDMI et USB-C siglés Atari, manuel de démarrage ultra simple, et un petit livret dédié à la cartouche Pac-Man intégrée. L’ensemble respire la nostalgie sans jamais basculer dans le pastiche.
Côté console, la philosophie reste claire : retrouver l’esprit de 1977, mais dans un format compatible avec ce qui se fait en 2025. On y branche un câble HDMI au lieu d’une prise antenne, mais les interrupteurs physiques sont toujours là : Power, Reset, Game Select, Color/B&W… Tous reproduisent la gestuelle d’époque, ce rituel d’allumage que les joueurs d’hier connaissent par cœur. Mieux encore, la machine permet de choisir entre un affichage 4:3 ou 16:9, pour garder les proportions rétro ou remplir tout l’écran selon ses goûts.
La magie opère au moment où l’on allume la console : le logo Atari, Pac-Man et les fantômes s’illuminent. Un détail esthétique, certes, mais irrésistible. L’ensemble donne l’impression d’un objet culte remis au goût du jour, sans cynisme, avec une vraie envie de rendre hommage au passé.
Et ce n’est pas qu’une façade. L’Atari 2600+ Édition Pac-Man lit les cartouches d’époque. Si vous possédez encore vos jeux originaux, il suffit de les insérer pour les faire revivre, cette fois en HDMI et avec un signal propre. Elle accepte aussi les cartouches modernes de la gamme “Plus”, garantissant une ludothèque à la fois patrimoniale et actuelle. À l’arrière, les ports DB9 permettent de brancher les manettes d’époque ou les modèles récents filaires. Et pour les puristes, les interrupteurs de difficulté pour chaque joueur et le mode noir et blanc sont toujours là, fidèlement reproduits.
La cartouche Pac-Man Double Feature inclue mérite à elle seule une mention spéciale. Elle regroupe deux versions du jeu : celle de la 2600 de 1983, brute, cubique, mythique, et celle de la 7800, plus détaillée et colorée. Grâce à un petit switch, on passe de l’une à l’autre en un clin d’œil. Cette dualité résume parfaitement la philosophie du pack : un voyage entre deux époques, sans artifices ni filtres. La première version est un pur document d’histoire. La seconde, quant à elle, une version plus accessible pour les néophytes, fluide et lisible tout en conservant la patte Atari.
Le joystick CX40+, de son côté, est un petit bijou. Réplique exacte du modèle d’origine, il adopte ici une robe jaune éclatante, prête à avaler du fantôme, et surtout une connexion sans fil. Le stick garde cette résistance ferme et rassurante, le clic du bouton rouge résonne comme un écho des années 80. Atari fournit deux dongles : l’un USB-A pour PC, l’autre DB9 pour les Atari anciennes ou modernes. Et la batterie intégrée se recharge via un câble USB-C fourni, lui aussi personnalisé. Le résultat : un contrôleur authentique dans le ressenti, mais libéré des câbles, prêt à fonctionner sur n’importe quel support.
Pour les collectionneurs, Atari a même pensé à décliner le joystick en quatre coloris fantômes : Pinky, Inky, Blinky et Clyde. De quoi reconstituer toute la bande sur une étagère ou sur un setup multicolore parfaitement assumé.
Enfin, petit détail charmant : la console permet encore de jouer en noir et blanc (oui, vous l’aurez compris, j’y tiens à ce détail), clin d’œil aux téléviseurs d’époque. Pour Pac-Man, c’est évidemment une hérésie (adieu les fantômes multicolores), mais le geste a valeur de symbole. Cette machine est avant tout un pont entre générations : ceux qui ont connu le joystick carré et ceux qui découvrent aujourd’hui d’où vient tout cela.
Des sensations rétro assumées et une vraie envie de partage ?

En jeu, tout est affaire de ressenti. Pac-Man 2600, avec ses gros blocs colorés et sa jouabilité rigide, relève presque du musée interactif. C’est archaïque, mais fascinant. On retrouve ce plaisir brut, ce rythme saccadé, cette tension immédiate dès qu’un fantôme approche. Chaque pixel devient un ennemi, chaque virage un pari. Pour ceux qui ont grandi avec, c’est un retour à la maison. Pour les plus jeunes, il s’agit d’une curiosité qui illustre à merveille la genèse du divertissement qu’est le jeu vidéo.
La version 7800, quant à elle, offre une expérience plus fluide et plus agréable visuellement. Les sprites sont mieux définis, les couleurs plus vives, le labyrinthe plus proche de l’original arcade. Ce n’est cependant pas un remake moderne : les pixels sont toujours là, mais la lecture est plus claire et la partie plus accessible. C’est une manière idéale de (re)découvrir Pac-Man sans heurter les yeux ni les réflexes d’un joueur de 2025.
Le feeling du joystick fait beaucoup. Le CX40+ garde cette précision rustique où le quart de millimètre fait la différence. Chaque mouvement est tangible, chaque victoire se ressent physiquement. On comprend immédiatement pourquoi ce stick a marqué une génération entière. Le passage au sans-fil n’a en rien altéré cette sensation, bien au contraire : on profite du confort moderne tout en conservant le grain rétro.
Ce mélange entre modernité et authenticité fait tout le charme de cette réédition. Rien n’a été surenchéri : pas de menus tape-à-l’œil, pas de filtres CRT forcés, pas de surcouche d’interface. On branche, on joue. C’est simple, direct, sincère. Et cette sincérité fait du bien.
C’est aussi un objet de partage. On l’offre, on la sort à Noël, on y joue à deux générations confondues. Les réglages de difficulté séparés permettent d’ajuster l’expérience sans prise de tête. On découvre, on rit, on se fait avoir par Blinky et on recommence. Ce n’est pas qu’une console : c’est une capsule de mémoire collective, remise à neuf pour rappeler que le plaisir du jeu ne tient pas à la 4K, mais à une poignée de pixels et à un bon timing.
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