Disponible depuis le début de mois sur Wii U puis dans la foulée sur PlayStation 4 et PlayStation Vita, Spheroids est en passe de débarquer sur Xbox One et Windows 10, et vient d’être greenlighté sur Steam, supposant une sortie plus que prochaine sur la plateforme de Valve. Nous avons pu tester le jeu, voici notre verdict plutôt mitigé.
Quand le monde est envahi d’aliens… boules
Développé par le studio indépendant Eclipse Games, Spheroids est un jeu de plateforme en side-scrolling qui vous mettra dans la peau d’un jeune homme. Après une courte introduction où l’on essaye un peu d’humour, on apprend que la Terre est envahie par des aliens : les Spheroids. Ces derniers ont une particularité un peu spéciale, ce sont des… sphères, des boules géantes qui n’ont qu’un désir : dominer le monde.
C’est avec cette trame de fond – et avec l’aide d’un scientifique un peu fou, que vous allez prendre part à l’aventure. Votre héros, peureux mais prêt à tout et qui ne paye pas de mine, avouons-le, va se lancer dans une quête où il devra exterminer un maximum d’ennemis à travers les différents niveaux. Pour ce faire, vous prendrez un téléporteur pour voyager à travers les multiples étapes de votre aventure.
Grosso-modo, et le topo sera le même tout au long du jeu : vous vous retrouverez entre chaque niveau au laboratoire, le parfait endroit pour prétexter l’ajout de nouvelles compétences à chaque étape. Le tout sera expliqué par un savant, qui sera d’ailleurs le seul véritable être humain que vous allez côtoyer. Une courte séquence de dialogues a donc lieu à chaque fois pour faire avancer une intrigue plus que simpliste. Par ailleurs, il est logique de préciser que le jeu est en anglais et n’a pas été traduit mais très franchement, il n’est pas important de parler la langue de Shakespeare pour comprendre les mécaniques de jeu, aussi faciles soient-elles. De toute manière, les dialogues sont sans intérêt et l’humour a vraiment du mal à nous faire sourire.
Une fois dans le cœur de l’action, vous remarquerez un gameplay fort peu original. Vous avancerez d’un point A à un point B à travers différents niveaux en 2D. Ces derniers seront parsemés d’ennemis que vous devrez affronter et vous retrouverez, bien évidemment les habituels codes du genre, à savoir des checkpoints ci et là et plusieurs phases de boss qui vous permettront de boucler l’aventure entre deux étapes de plateformes. La seule particularité réside finalement dans l’attaque en elle-même : elle est unique et vous ne pouvez tirer qu’en verticale, à savoir vers le haut en pressant la touche correspondante ou vers le bas, lorsque vous sautez uniquement.
Mais finalement, si l’on retrouve ici une petite originalité, c’est également l’un des plus gros problèmes du soft. Cette mécanique trouve rapidement ses limites puisque vous devrez sans cesse danser et sauter avec les Spheroids pour parvenir à les vaincre. Avec un tir bien trop long, imprécis et souvent frustrant, le jeu arrivera facilement à vous mettre en rogne sans pour autant vous motiver à rejouer. Vous allez perdre, souvent, mais jamais vous crierez un bon vieux « Je vais y arriver » ! Ou en tout cas, sans aucune motivation.
Le manque d’engouement pour le titre se fait finalement vite ressentir. Si le plaisir est plutôt présent les premières minutes, on s’en lasse indéniablement. Le titre manque vraiment de ce petit quelque chose pour nous tenir. On ne sait pas si c’est de notre faute ou celle du jeu qui n’est pas bien ficelé lorsque l’on meurt et cela ne nous donne pas vraiment envie de recommencer. De plus, la progression n’est pas en reste puisqu’elle n’apporte aucun véritable élément pour nous motiver. C’est vraiment l’atmosphère qui y règne et si l’on s’amusera quelques minutes, on posera rapidement la manette pour passer à autre chose.
Boule et boule et ratatam !
Pourtant, le tableau du jeu n’est pas si catastrophique sur papier et tente d’apporter quelques idées intéressantes. Le souci est que la plupart sont mal interprétées. A force de passer les niveaux, vous constaterez une difficulté évolutive et progressive, qui rendra votre aventure davantage compliquée. Les checkpoints sont de plus en plus espacés mais encore une fois, la mort, qui ne sait pas si elle doit être punitive ou frustrante, nous démotive complètement et passé un certain cap, on laisse tomber.
Chaque niveau représente un pays puisque vous êtes censés sauver le monde de la domination des Spheroids. Ainsi, on se retrouvera avec des décors plutôt riches et typiques de la culture locale. Cela permettra d’apporter tout de même un peu de fraîcheur visuelle en parcourant les terres de la Russie, celles du désert ou quelque chose de plus urbain. Le tout relève d’un style graphique mélangeant pixel-art avec graphismes vectoriels. Précisons qu’il y a 32 niveaux, parfois très courts pour certains d’entre eux, répartis dans 8 univers différents.
Ce changement d’univers est également l’occasion d’apporter de nouvelles mécaniques à chaque fois. Que ce soit de nouveaux ennemis ou de nouvelles façons d’avancer, on retrouve quelques éléments supplémentaires. Ainsi, au fil de votre aventure, vous aurez ensuite la possibilité d’utiliser un grappin pour vous balancer de plateforme en plateforme ou pour atteindre des endroits inaccessibles. Le souci avec celui-ci, ce sont les sensations mal dosées et il n’est pas rare de retomber à côté parce que le grappin ne nous a pas remontés comme il le fallait, pour peu que vous n’ayez pas accroché le bon.
A plusieurs reprises, vous vous retrouverez confrontés à plusieurs ennemis qui auront toutes leurs facultés. Bien que les jaunes prédominent clairement – qui se divisent à plusieurs reprises et dont il faudra anticiper leurs mouvements, chaque ennemi aura sa particularité, bien que le bestiaire, si l’on peut dire ça comme ça, n’est pas vraiment varié. De mini-énigmes sont également de la partie mais restent vraiment légères. Généralement, il vous suffira d’appuyer sur des interrupteurs dans le bon ordre ou à avancer au bon moment, mais la partie plateforme est loin d’être la plus importante. Si l’on fait fi des ennemis, elle est même complètement dérisoire, sans véritable difficulté et encore moins originale.
Un système de compétences est disponible à travers une sorte de borne en début de niveau, où vous pouvez acheter vies et boucliers. Le problème est que ce pseudo-système de compétences améliorées est encore une fois vite limité. On a la possibilité d’obtenir davantage d’objets à travers notre aventure, comme des arrêts sur image, du temps supplémentaire ou de la TNT mais c’est très aléatoire. Les seuls véritables éléments intéressants restent l’augmentation de sa vie et les attaques améliorées. Mais le système ne propose que tellement peu d’améliorations qu’il est lui aussi, vite oubliable. Obtenir la monnaie n’a rien de motivant et l’on se demande vraiment si ça vaut le coup de l’échanger pour trois fois rien. Une nouvelle fois, le titre n’arrive ni à nous tenir en haleine, ni à nous motiver alors qu’il possède, pourtant, les bases nécessaires.
Fort heureusement Spheroids dispose tout de même d’une bande-son plutôt nerveuse et réussie. Un thème musical est proposé pour chaque niveau et bien que certaines oreilles la trouveront un peu énervante, elle a le mérite d’exister et d’être de bonne facture, surtout pour un projet de cet ampleur. Un jeu qui, précisons-le, se termine assez rapidement et qui n’offre aucune véritable rejouabilité.
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