Alors que le genre du Visual Novel n’a de cesse de nous proposer de nous plonger dans la vie de l’un ou l’autre lycéen ou post-lycéen et de voir l’évolution de sa vie et de ses relations avec les autres personnages, Otomate nous propose ici de nous plonger dans une vie, encore une fois, de lycéenne, mais décédée cette fois-ci et qui intègre un établissement pour âmes perdues. Histoire un peu différente donc, mais cela n’annonce pas pour autant une grande révolution pour le genre, ni que le scénario sera forcément riche, varié et apportant de grandes nouveautés par rapport à ses grands-frères. Repensons par exemple à Collar X Malice, qui apportait un scénario plus que sympathique et dont vous pouvez retrouver le test ici, mais dont les mécaniques n’étaient pas vraiment révolutionnaires. Mais plutôt que de tergiverser sur l’aspect nouveautés, concentrons-nous plutôt sur le travail qui a été effectué sur Bad Apple Wars, juste histoire de voir si ces pommes sont, au final, pourries ou non.
C’est touchant, c’est ce qu’on aime
Qu’on se le dise immédiatement, Bad Apple Wars est, et restera un Visual Novel, ce qui en fait un jeu pour la amateurs de lecture, de longue lecture, car vous ne retrouverez pas forcément l’action disponible dans d’autres genres ou même le suspens que vous pourriez rechercher dans un jeu haletant. Néanmoins, ici on vous propose moult choix, qui auront un réel impact sur la suite de votre aventure, pas comme dans certaines productions issues d’un autre genre, dont on taira le nom des développeurs. Un indice ? Ils sont américains, mais je n’en dirai pas plus. Allez, stoppons ces anathèmes et tournons plutôt notre regard vers ce qui nous intéresse vraiment, à savoir le titre de Otomate et Idea Factory, après tout, c’est pour cela que vous êtes là, non ?
Le joueur, si l’on peut dire cela ainsi, est plongé dans la vie de Rinka, jeune demoiselle tout à fait normale, qui doit se rendre au lycée pour y suivre sa première journée de cours. Fille moyenne, vous vous dirigez vers l’établissement scolaire où vous êtes inscrite, mais la vie étant pleine de surprises, vous finissez par vous faire culbuter par un camion, qui passait. La première réaction de n’importe quelle personne saine d’esprit serait de se dire que la jeune demoiselle est décédée, mais le souhait des développeurs n’était pas de vous faire vivre la mort, mais plutôt de vous faire vivre dans cette dernière. En effet, vous ouvrez finalement les yeux pour découvrir un nouveau lycée, qui n’est pas celui dans lequel vous deviez initialement vous rendre. Ce lieu porte le nom d’Académie Nevaeh, endroit où vos professeurs sont masqués et où les étudiants sont, pour certains, des drones. Bien que cela puisse sembler être un rêve, ce n’est pas le cas, vous êtes plutôt face à votre seconde chance, l’opportunité de retrouver la vie, mais pour cela, il va d’abord vous falloir obtenir votre diplôme et passer au travers de bon nombre d’épreuves. A commencer par la première… Serez-vous une bonne pomme ou alors vous dirigerez-vous plutôt vers le camp des pommes pourries ? Chercherez-vous à être diplômé ou plutôt à vous faire expulser de cet endroit ?
Bad Apple Wars, bien qu’ayant un très bon scénario, ne propose que très peu d’interactions au joueur. En effet, ce dernier n’effectue que deux ou trois choix en début de partie, puis passe le plus clair de son temps à observer l’histoire se jouer. Sachez d’ailleurs que vous avez la possibilité de forcer le passage des dialogues de façon purement automatique, sans à avoir à presser la touche croix. Probablement une décision des développeurs de proposer aux joueurs la possibilité de faire le 100% sans devoir relire inlassablement les mêmes textes, car les différentes routes sont majoritairement semblables. On regrettera donc cette faible quantité de choix, et donc ce manque d’interaction avec le joueur, qui ne se retrouve que peu impliqué dans sa propre histoire.
La plupart de vos interactions seront simplement de décider quand Rinka parlera avec tel ou tel personnage ou simplement pour choisir avec quel autre protagoniste vous souhaitez passer votre aventure, votre scénario, votre chapitre, etc. A ce moment-là, le joueur, donc vous, devra toucher l’écran afin de sélectionner un personnage et ainsi avoir accès à l’un de ses souvenirs. Car oui, dans l’Académie où vous séjournez désormais, il est possible de voir vos souvenirs tout simplement en les touchant, ce qui est plutôt pratique. Vous possédez d’ailleurs de bonnes compétences quand il s’agit de voir les souvenirs, ce qui vous permet d’avoir aisément accès à ceux de vos compagnons. C’est là un des points les plus positifs du soft, les mémoires des autres protagonistes. En effet, chacun possède sa propre histoire, son propre passé et le tout est suffisamment approfondi pour que l’on s’y intéresse. Et en plus ça ne vous coûte rien … Simplement de les toucher … Bon ok, dit comme ça, c’est assez tendancieux, mais les jeux de chez Otomate le sont tous un peu.
Parfois un peu faiblard, mais ça passe
Malheureusement, ces souvenirs dont je vous parlais dans le titre précédent sont la seule vraie raison de faire une seconde partie, voire plus. En effet, ce sont les uniques éléments qui changent tout au long de votre route vers le 100%. L’entièreté de reste, ou presque, est semblable à l’identique dans chaque route, à l’exception d’une seule. Vous allez donc, pour chaque partenaire pour Rinka, devoir parcourir de nouveau la même trame, simplement afin d’obtenir ses souvenirs. Voilà probablement l’utilité de la fonction sautant les textes automatiquement. Bien que permettant d’obtenir tous les éléments du jeu plus rapidement j’aurais préféré plus de diversité dans les routes, afin d’allonger la durée de vie et surtout la légitimité de réaliser plusieurs parcours. Au final, la seule route que vous jouerez avec intérêt sera la première, voire peut-être la deuxième si vous parvenez à passer outre la redondance des textes et des scènes. De plus, chaque relation finira toujours par être romantique, finira par créer un lien amoureux, ce qui a le don de m’agacer. N’est-il pas simplement possible de développer des sentiments amicaux pour une personne du sexe opposé ? Tout est-il toujours obligatoirement une vulgaire histoire d’amour ? Non ! J’aimerais un jour voir la possibilité de créer une grande et forte amitié, plutôt que quelques échanges amoureux, quelques embrassades, sous-entendant parfois un petit passage par dessous les draps, puis un générique de fin.
Néanmoins, il reste difficile de se plaindre de cette logique présentée ici, puisque cela fonctionne assez bien pour ce jeu en particulier. On notera, malgré tout, que l’impact de chaque histoire aurait été décuplée si elles avaient été différentes les unes des autres. Ce qui est vraiment dommage pour un soft qui parle de la vie après la mort, de concepts profonds comme la dépression ou même des rapports homme/femme. C’est décevant donc de ressentir un tel manque d’implication. Pour me plaindre encore un peu, je ressens une grande injustice envers certains personnages présents dans le soft, car certains d’entre eux sont cités à plusieurs reprises, sans qu’ils n’apparaissent une seule fois à l’écran. C’est déprimant puisqu’il s’agit ici d’un jeu tourné autour des personnages et du scénario, sans grandes mécaniques. J’ai l’impression que cela déforce un peu l’imprégnation et l’immersion, mais cela n’est que mon point de vue, même si j’estime qu’approfondir un peu plus ces noms, ne serait-ce qu’avec un visuel ou plus de descriptions aurait été bénéfique.
Le développement du scénario se fera, au passage, sur une bande-son plutôt plaisante, qui colle bien avec les sensations que le joueur doit ressentir, même si le tout devient infect dès l’instant où l’on lance le passage automatique des textes. Mais puisque cette OST n’a pas été pensée pour rendre bien dans cette circonstance particulière, on peut dire qu’elle est une réussite.
Si vous aimez les Visual Novels, ou que vous cherchez à découvrir d’autres softs du genre, sachez que bon nombre possèdent un test sur le site. Je vais donc vous conseiller de lire le très bon test de Chaos;Child, mais aussi celui de Steins;Gate. Et puisque l’on dit jamais deux sans trois, vous pouvez trouver, en début de ce test, un lien vers celui de Collar X Malice, réalisé par moi-même.
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