Dusk est un retro-FPS, développé par David Szymanski et édité par New Blood Interactive, sorti en décembre 2018. Le titre a connu un succès immédiat : à peine un mois après sa sortie, 70 000 copies avait déjà été vendues. Mais Dusk est-il un simple hommage aux géants des années 90 ou a-t-il réussi à trouver sa propre voie ? Réponse dans ce test.
Au premier coup d’oeil, on reconnaît le style graphique des FPS d’antan : Dusk dégouline de pixels… Le nombre de polygones présents à l’écran peut d’ailleurs être compté sur les doigts de vos deux mains. Filtre de texture ? Lissage des bords ? Voilà des mots bien étranges pour David Szymanski qui a choisi de nous proposer une expérience graphiquement old-school. Comme ses modèles, Dusk n’hésite pas à faire dans la démesure lorsqu’il s’agit de représenter des éclaboussures de sang ou des corps qui explosent. Les options du jeu permettent en outre de pixeliser encore davantage les graphismes ou de modifier la palette de couleurs pour varier un peu l’expérience.
Sommaire
ToggleOh, les beaux polygones !
Ce parti pris graphique se marie admirablement bien avec l’univers glauque et crade de Dusk. Partout l’horreur est palpable. Seul bémol : les phases lumineuses en extérieur révèlent la pauvreté graphique (mais ces dernières sont assez peu nombreuses finalement). L’ambiance « creepy » du titre est indéniablement l’un de ses gros points forts. Très soignée, elle est superbement servie par une bande originale synthwave d’Andrew Hulshult (qui avait déjà composé celle de Rise of The Triad) : les bandes posées et inquiétantes par moments cèdent régulièrement leur place aux riffs lourds des guitares du métal lors des moments d’actions frénétiques. Nous recommandons d’ailleurs l’usage d’un casque pour en profiter pleinement.
C’est donc dans cet univers horrifique que le joueur progresse et affronte de nombreux ennemis : animaux sanguinaires, créatures mystiques, humanoïdes dévisagés, fanatiques possédés, rednecks armés de tronçonneuses (coucou Leatherface !) sont de la partie. Ajoutons une dizaine de boss originaux et l’apparition de monstres invisibles (qui vous feront sursauter plus d’une fois) dans le deuxième épisode. Le titre présente donc une belle variété en terme d’ennemis à affronter, tout en ayant la délicatesse d’éviter les sacs à PV.
Pour défourailler tout ce beau monde, le joueur a à sa disposition un vaste arsenal offensif (accessible assez tôt dans le jeu !), comprenant faucilles, épées, arbalètes, pistolets, fusils de chasse à double canon et lance-roquettes. Les armes offrent un très bon feeling et leur variété incite le joueur à en changer régulièrement pour s’adapter aux différentes situations. Il est toutefois regrettable que les deuxièmes et troisièmes épisodes n’apportent pas de nouveauté sur ce plan (en dehors d’un niveau qui fait la part belle à l’épée).
Du sang, des boyaux…
Le gameplay de Dusk est arcade, nerveux et surtout jouissif. Le rythme du jeu oscille entre bourrinage et phases plus calmes qui font monter la tension. Dès le premier épisode, les ennemis sont très nombreux à l’écran. Parfois agglomérés dans d’étroits couloirs, parfois éparpillés dans un environnement plus vaste, le joueur doit sans cesse se déplacer et se faufiler entre ces monstres qui ne connaissent que l’attaque. Quiconque s’arrête a déjà perdu. Le titre nous rappelle que les niveaux fabriqués à la main ont autant de charmes (voire plus ?) que les mondes procéduraux. Bien qu’il manque un peu de verticalité à certains moments, le level-desing est bien pensé. Les niveaux ne se ressemblent pas et la progression y est fluide et rythmée. Dusk a su trouver le bon équilibre en évitant les labyrinthes et les niveaux-couloirs.
La campagne solo comprend trois épisodes, eux-mêmes divisés en plusieurs chapitres. Le premier épisode nous emmène dans la campagne américaine : le joueur explore des granges et des champs de culture avant de descendre dans les caves et les mines. Les décors du deuxième épisode (un peu plus monotones) sont principalement industriels et les usines se succèdent. Enfin, le troisième épisode est bien plus abstrait et original : entre cathédrales d’un autre monde et bâtisses aux géométries impossibles, le jeu nous plonge dans un univers halluciné surprenant.
En ce qui concerne le scénario, il se découvre au travers des inscriptions ensanglantées sur les murs qui donnent quelques indications sur l’histoire. Il permet avant tout de tisser un fil conducteur entre les différents niveaux et demeure, finalement, assez anecdotique, le développeur ayant fait le choix de le relayer au second plan (voire à l’arrière-plan). Soulignons d’ailleurs que le jeu est uniquement en anglais mais une connaissance basique de la langue sera amplement suffisante pour comprendre le jeu. Il est tout de même dommage que le joueur ne dispose d’aucune information sur le personnage qu’il incarne. Ce dernier restera muet comme une carpe durant toute l’aventure et ne décrochera pas un seul mot.
De la rate et du cerveaux !
Le mode solo peut se finir en 8 à 12h mais l’exploration est encouragée afin de découvrir des secrets, intelligemment dissimulés (c’est-à-dire assez bien cachés pour passer facilement à côté mais repérables avec un peu d’observation). Le titre comporte cinq niveaux de difficulté et offre une belle marge de progression puisque le niveau moyen requiert déjà une bonne coordination main-oeil. Même avec un bouclier pleinement rechargé, vous ne pouvez résister qu’à quelques coups. Le titre invite au speed run en permettant de modifier à loisir la vitesse de déplacement.
Et que serait les années 90 sans leurs cheats codes ? C’est logiquement que Dusk en propose une flopée. Très sympas à débloquer, ils permettent par exemple de refaire le jeu à bord d’un hélicoptère d’attaque. En plus de la campagne principale, Dusk propose un mode survie, qui met le joueur au défi de survivre le plus longtemps possible aux vagues d’ennemis. Le titre offre également la possibilité d’affronter d’autres joueurs en ligne dans une arène. Néanmoins, le multi de Dusk (DuskWorld, en référence à QuakeWorld) se résume à un mode deathmatch à 16 joueurs : un peu décevant.
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