Après l’avoir approché lors de la Gamescom 2025, The Outer Worlds 2 nous avait laissé avec une bonne première impression malgré quelques réticences sur son gameplay, notamment ses gunfights. C’est donc plutôt enthousiaste que nous nous sommes lancés dans la nouvelle aventure intergalactique d’Obsidian, décidément fort actif cette année avec les sorties d’Avowed et de Grounded 2 il y a quelques mois. Et si ce nouvel épisode dispose assurément de grandes qualités, il n’est malheureusement pas exempt de défauts, ce qui vient quelque peu venir noircir la copie.
Conditions de test : Nous avons terminé l’intégralité de l’aventure principale ainsi qu’une grosse majorité du contenu annexe en un peu moins de 30h de jeu. Le test a été réalisé en alternant entre le mode de difficulté « Normal » et le mode « Histoire » sur Xbox Series X.
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ToggleFerez-vous régner l’ordre ou le chaos dans la galaxie ?
Tout comme lors de notre session à la Gamescom, l’aventure débute par la création de notre avatar. Nous avons cette fois pris le temps de parcourir les différentes options et on regrette finalement des choix assez réduits. Il n’est par exemple pas possible de modifier le corps de notre personnage en dehors de prothèses de bras ou de jambes. Seule la tête peut être personnalisée via un éditeur somme toute classique pour l’industrie. On note un bon point concernant le choix des coiffures et notamment le rendu des cheveux plutôt réussi selon nous.
Une fois l’apparence validée, on doit ensuite choisir une « origin story » (bandit, gardien de la paix, etc.), ainsi qu’un trait de caractère et deux compétences principales. Ces choix auront un impact ensuite dans les dialogues ou certains moments du jeu. Notez qu’il est possible de choisir plus d’un trait, mais cela s’accompagnera alors par le choix d’un défaut pour compenser.
En revanche, peu importe nos choix, le début de l’histoire reste toujours le même, on incarne un commandant du Directoire Terrien dont la mission est de retrouver un agent infiltré sur une base ennemie du Protectorat. Malheureusement, la mission tourne mal, la station se retrouve détruite et notre personnage va se retrouver à la dérive dans une capsule de survie pendant dix longues années.
Finalement retrouvé par un ancien membre de notre équipage, notre premier objectif va être de traquer le responsable de l’explosion de la station et par la même occasion de protéger le système Arcadia, système solaire où se déroule l’action. Dans cette quête, nous allons être mêlés au conflit qui fait rage entre trois factions. On retrouve tout d’abord le Protectorat, un ordre dirigé par un Souverain et divisé en système de castes et de rangs. Véritable dictature, les éléments qui osent poser des questions ou remettre en question le système sont envoyés dans un centre de « rafraîchissement de la mémoire » afin de rentrer dans le rang.
Initialement intégrés dans le Protectorat, on sera également amené à rencontrer des membres de l’Ordre. Ces derniers sont un groupe entièrement constitué de scientifiques, dont les savants calculs leur servent à faire des projections sur l’avenir et le cours des événements.
Enfin, le troisième groupe devrait rappeler des souvenirs aux joueurs du premier épisode. Il s’agit de la mégacorporation « Auntie’s Choice », fusion des compagnies « Auntie Cleo » et « Spacer’s Choice » qui étaient toutes deux présentes dans The Outer Worlds. Un quatrième groupe, plus discret et opportuniste, a par ailleurs quelques cartes à jouer dans ce conflit planétaire, mais nous vous garderons la surprise sur son identité ici.
Que ce soit au travers de ses quêtes principales ou secondaires, The Outer Worlds 2 nous propose une narration riche et plaisante à suivre. On a beaucoup aimé les quêtes annexes autour d’Auntie’s Choice et la caricature de son capitaliste avec des cadres incrédules face à des employés en grève ou le fait de tout ramener à l’argent, aux bénéfices, etc. L’histoire principale demeure cependant plutôt courte en ligne droite avec une durée de vie qui s’approche de la quinzaine d’heures.
On peut toutefois compter sur les quêtes annexes et notamment les quêtes de compagnons pour venir doubler la mise. Au total, il est possible de recruter six compagnons d’aventure (deux sont obtenus automatiquement au début de l’aventure). Véritable groupe hétéroclite, chacun est différent et provient d’une faction différente. Autant dire qu’au premier abord la situation peut vite dégénérer et ces derniers n’hésiterons pas à vous le signaler lorsqu’ils vous rejoindront.
Chaque compagnon dispose ensuite de sa propre trame scénaristique, pour la grande majorité plutôt plaisante à suivre, même si on pourra là aussi regretter que cela soit trop court.
Une multitude d’aventures
Nous avions pu en apercevoir un petit échantillon lors de notre session de la Gamescom, le système de choix de The Outer World 2 est le plus gros point positif du jeu. En effet, la plupart des situations peuvent se résoudre de différentes façons, et ce, à plusieurs degrés. Le plus évident est celui des choix de dialogues.
Chaque discussion amène des choix de réponses multiples, et si certaines sont sans conséquence, d’autres pourront avoir un impact sur la narration. Ces conséquences peuvent également avoir un impact sur notre réputation envers les factions et de fait si ces dernières nous considèrent comme allié ou ennemi. Notez que certains choix extrêmes peuvent aussi provoquer la rupture avec certains compagnons.
Pour autant, on peut tout de même facilement voir un semblant de chemin tout tracé vers « la bonne fin » dans la narration de The Outer Worlds 2. On est ainsi plutôt incité à suivre la voie diplomatique, et même tenter d’allier deux des trois factions. On aurait apprécié un monde un peu moins « gentil/méchant » avec un poil plus de nuance. Cela étant, rien ne nous empêche de jouer l’agent du chaos, et de combattre toutes les factions, ou au contraire de tenter une run totalement pacifique.
En dehors d’un boss qui nous a semblé obligatoire, avec les bons choix de dialogues (et les bonnes compétences), de la discrétion et certains mécanismes à utiliser, il devrait être possible de boucler l’aventure sans combattre.
Pour parvenir à ces différentes approches, The Outer Worlds 2 fait preuve d’un très bon level design. Prenez l’exemple d’un bar huppé dont l’accès est réservé aux personnes disposant d’une invitation. Trois solutions s’offrent à nous pour entrer, obtenir une invitation en persuadant la bonne personne, soudoyer la portière ou encore se faufiler dans un conduit d’aération pour entrer sans être vu. Imaginez ensuite retrouver cette richesse de possibilités dans la plupart des situations et vous obtenez un titre avec une grande rejouabilité et des aventures différentes d’un joueur à l’autre.
Mais attention, certains choix de dialogue ou opportunités d’interactions avec un objet sont souvent soumises à des points de compétences. Par exemple un certain niveau de persuasion pour un dialogue, de crochetage pour une porte ou de piratage pour un terminal. Étant impossible de tout maximiser, il est primordial de se focaliser sur quelques compétences uniquement lors des montées de niveau. En effet, être polyvalent, c’est bien, mais le jeu va rapidement exiger des niveaux de compétences assez élevés, ce qui à la fin ne vous offrira aucune possibilité.
On ne pourra cependant pas s’empêcher d’être parfois frustré de ne pas pouvoir résoudre une situation comme on le voudrait, ou devoir laisser à l’abandon une cache d’équipement trop bien verrouillé. Le premier épisode de la licence avait pourtant eu la bonne idée de permettre de trouver de la nourriture et des boissons permettant de booster une statistique le temps de quelques instants. Dommage que ce ne soit plus le cas ici, on aurait également pu imaginer des compagnons un peu plus utiles avec certaines de ces compétences.
Une touche de modernité insuffisante
Si l’on ne peut que saluer la richesse des choix et de possibilités offertes à tout instant, notre session lors de la Gamescom nous avait tout de même laissé quelques réserves sur le gameplay, en particulier les gunfights. C’était d’ailleurs l’un des plus gros point faible du premier épisode.
Malheureusement, on doit avouer que sur ce plan, The Outer Worlds 2 pêche encore une fois. Alors attention, le titre bénéficie évidemment d’améliorations face à son grand frère et reste tout à fait acceptable manette en main. Mais il faudra là aussi composer avec des déplacements plutôt lourds et rigides (encore plus perceptibles en vue TPS). L’ajout de la glissade permet de dynamiser un peu plus les affrontements, mais sans jamais parvenir à l’extase.
L’arsenal à notre disposition est assez varié et contient des pistolets, des fusils, des armes à énergie ou encore des armes de mêlée. Néanmoins, on peine à ressentir de véritables différences de sensations lors de l’utilisation des différentes catégories. Finalement, l’argument principal pour choisir son arme principale va souvent se jouer sur le combo taille du chargeur/cadence de tir et l’utilisation d’armes électriques sur les adversaires robotiques.
Le rendu des animations n’aide pas non plus à offrir des gunfights convaincants. Les adversaires ne réagissent absolument pas à l’endroit du corps où ils sont touchés. Au contraire, ils ont plutôt tendance à valser telles des poupées de chiffons.
Notre plus grosse déception demeure sûrement l’absence totale d’animation lors d’une élimination furtive. Peu importe le type d’arme au corps-à-corps que l’on possède (un poignard comme une énorme masse), l’attaque furtive n’est en réalité qu’un gros coup critique éliminant l’ennemi d’un seul coup. Mais là encore, ce dernier se contente de voler telle une poupée de chiffon…
Peu gratifiantes en termes de sensations, nous avons rapidement délaissé les approches furtives pour tenter de trouver notre bonheur dans les gunfights. Raté. Face au manque de ressenti dans les armes vient s’ajouter des munitions relativement rares et surtout des adversaires ayant une tendance « Sac à PV » même en difficulté normale. C’est d’ailleurs la principale raison de nos basculements en mode de difficulté « histoire ».
Tout n’est cependant pas à jeter dans le gameplay et heureusement ! Certaines armes légendaires sont assez amusantes à utiliser (sous peine de les débusquer) et on dispose d’un lot de gadgets plutôt intéressant. On pense notamment à celui permettant de dissoudre les corps, très pratique pour une infiltration réussie ou celui permettant de ralentir le temps pour prendre l’avantage en combat.
S’il est tout à fait possible de parcourir le monde seul, être accompagné de deux compagnons permet de bénéficier d’une force de frappe supplémentaire via leurs capacités de combat. Chacun dispose de compétences différentes que l’on peut également personnaliser via un arbre de compétences afin de coller au mieux à notre style de jeu. N’espérez cependant pas modifier leur façon de combattre, car il est impossible de leur attribuer une autre arme ou armure que celles qu’ils possèdent au départ. Il faudra se contenter des améliorations obtenues via leurs quêtes personnelles, et de leurs ajouts visuels associés.
Des mondes variés, jolis, mais sans vie
Tout comme le premier épisode, The Outer Worlds 2 n’est pas véritablement un monde ouvert. Notre terrain de jeu repose sur une demi-douzaine de planètes ou stations spatiales, chacune proposant une petite carte sur laquelle évoluer.
Pas foncièrement immenses, elles bénéficient cependant toutes d’une ambiance totalement différente aussi bien sur la faune que sur la flore. Visuellement, nous avons vraiment apprécié chacun des lieux proposés, surtout le vaisseau mère d’Auntie’s Choice qui pullule de slogan publicitaire lumineux, de néons en tout genre et de commerciaux prêts à vous vendre tout et n’importe quoi.
Les effets de lumière nous ont également particulièrement surpris, certains étant vraiment de toute beauté. Même constat pour certaines textures comme les textiles et certains éléments du décor. Malheureusement, une fois sorti des lieux d’intérêt, tout devient assez plat et sans vie. On croisera de temps en temps quelques animaux placés là et fuyant notre passage, mais globalement rien ne viendra nous surprendre sur le chemin.
Oubliez également toute interactivité avec votre environnement comme on pourrait le trouver dans Starfield ou encore les derniers Fallout. Tout le décor est ici figé. Et oubliez aussi l’envie de trop vous éloigner des sentiers battus, des murs invisibles viendront gentiment vous rappeler que non, vous ne passerez pas par ici.
Du côté de la mise en scène, il faudra continuer d’accepter les dialogues face à face avec des interlocuteurs pas forcément toujours très expressifs, le tout avec un héros totalement muet. Il faudra également faire l’impasse sur tout doublage autre que l’anglais, ce qui comme c’était déjà le cas pour Avowed est assez peu compréhensible avec un gros éditeur comme Xbox derrière. Heureusement que la bande-son vient un peu rattraper cette déception avec quelques pistes sympathiques.
Enfin, terminons par aborder les points techniques du titre. Les versions PlayStation 5 Pro et Xbox Series X disposent de trois modes graphiques que sont les modes « Qualité », « Equilibré » et « Performance ». Notez que le dernier n’est pas supporté par les versions PlayStation 5 classiques et la Xbox Series S. De notre côté, nous sommes restés en mode « Qualité » durant l’intégralité de notre test sans souffrir de ralentissements ou de problème graphique particulier.
En revanche, deux bugs bloquants sont venus entraver notre progression avec l’impossibilité d’interagir avec certains éléments pourtant désignés par le marqueur de tête. Cela nous a empêchés dans un cas de terminer une quête secondaire pourtant bien intéressante, mais pire encore dans le second cas d’accéder à l’une des fins du jeu. Espérons que ces problèmes soient des cas rares et isolés ou qu’ils seront corrigés à la sortie.
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