Terminator 2D: No Fate continue de relancer l’intérêt de la licence sous le format vidéoludique. Après un honnête Terminator Résistance par Teyon qui a convaincu beaucoup de joueurs, l’éditeur Reef Entertainment, qui possède toujours les droits de la franchise, la confie cette fois-ci aux petits gars de Bitmap Bureau.
Ces derniers ne sont pas novices dans l’élaboration de titres 16bits modernes, puisque c’est leur spécialité. Les développeurs nous ont déjà gratifié de bien belles productions en 16bits avec Xeno Crisis, 88 Heroes, ou plus récemment le sublime Final Vendetta. Autant dire que le soft était entre de bonnes mains. Malheureusement, ce Terminator 2D: No Fate, s’il est un très bel hommage au second volet de la franchise amorcée par James Cameron, est aussi perfectible que frustrant.
Conditions de test : nous avons terminé le mode histoire de Terminator 2D : No Fate en une heure et demie de jeu dans son mode normal. Nous avons ensuite continué pendant quelques heures afin de voir les deux autres embranchements scénaristiques, tout en essayant les modes arcade, Boss Rush et Mère du futur, pour voir de quoi il en retourne. Le titre a été testé sur PlayStation 5.
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Si vous vous posez encore la question, oui, Terminator 2D: No Fate reprend bel et bien le second film de James Cameron dans son intégralité. Nous n’allons évidemment pas trop nous étendre sur la trame du film, que tout le monde a déjà vu au moins une fois. En somme, l’histoire est donc une lutte sans merci entre machines et humains dans un futur apocalyptique où Skynet a pris le contrôle du monde. Vous incarnez tour à tour John Connor du futur et du passé, Sarah Connor qui n’est autre que sa mère ainsi que le fameux T-800. Vous devrez lutter contre les machines de Skynet et surtout contre le t-1000, envoyé dans le passé pour tuer le jeune John Connor, et ainsi gagner la guerre contre les humains.
L’histoire respecte donc religieusement le film originel tout en rendant un bel hommage au travail de James Cameron. L’ensemble est toujours efficace dans sa narration et vous allez, à travers un peu plus d’une dizaine de niveaux, revivre les nombreuses scènes cultes de Terminator 2: Le jugement dernier. Par ailleurs, le jeu vous permet même de bifurquer vers des scénarios alternatifs. Vous pourrez faire deux choix différents à certains moments, ce qui va changer un peu la narration que l’on connait bien, et ainsi vous donner la possibilité de débloquer de nouveaux modes de jeu. Une riche idée qui permet au joueur de conserver un intérêt à rester encore sur le jeu via des niveaux supplémentaires qui font plaisir, même si l’ensemble est trop famélique et artificiel.
De plus, la plupart des modes de jeu font office de remplissage. Effectivement, avec les modes arcade, boss rush, infini ou encore mère du futur, autant dire que vous allez surtout refaire la plupart des niveaux du mode histoire. Par exemple, le mode mère du futur ne vous donnera que la faculté de refaire les niveaux avec Sarah Connor, que ce soit dans le futur ou le passé, rien de plus. Alors certes, il y a bien entendu les modes arcade ou boss rush avec la possibilité de vivre une expérience de jeu différente, sans continues et avec une seule vie, qui vont plaire aux hardcore gamers mais pour le reste, l’intérêt sera bien maigre une fois le mode histoire fini.
Effectivement, une fois le mode histoire terminé, en seulement une heure et demie en mode normal, montre en main, c’est le néant. Hormis se perfectionner sur d’autres modes de difficulté et réaliser de meilleurs scores, les néophytes ou les joueurs lambdas n’auront pas grand chose à faire une fois le jeu fini. Difficile de ne pas être déçu par le contenu du jeu, qui manquait visiblement d’idées, et dont un ou deux modes font carrément doublon, pour donner l’illusion qu’il y a beaucoup de choses à faire ou à débloquer.
Un gameplay qui sent la nostalgie, mais cela ne suffit pas souvent

Terminator 2D : No Fate ne réinvente sûrement pas les codes du run’n gun concernant sa jouabilité, presque proche d’un Contra. Si vous aviez déjà joué au genre à l’époque, vous ne serez pas surpris par son gameplay qui propose des mécaniques classiques avec la possibilité de glisser, s’accroupir, tirer dans plusieurs directions et j’en passe. Vous pourrez également utiliser le corps à corps pour venir à bout des ennemis arrivant sur vous en scrolling horizontal. Dans l’absolu, le gameplay est intuitif et prenant, et votre faculté à éviter les tirs ou attaques ennemis sera forcément mise à rude épreuve.
Par ailleurs, Terminator 2D: No Fate joue la carte de la diversité dans les séquences de jeu. Tour à tour, en fonction de la narration directement inspirée fidèlement de Terminator 2 : Le Jugement dernier, vous allez endosser le rôle de Sarah Connor et de son fils John en version futur et passé, mais également le légendaire T-800. Vous aurez ainsi des passages de course poursuite à bord d’un véhicule dans lequel vous devrez éviter les obstacles et l’assaillant, et d’autres un peu plus infiltration avec Sarah Connor qui restent grisants. Quant au T-800 cependant, ses moments sont bien trop éphémères avec des niveaux vraiment minuscules. Dommage, il fallait en faire plus sur cet aspect.
Justement, c’est là qu’intervient le premier souci à notre sens dans Terminator 2D : No Fate. Les niveaux sont bien trop courts, ou disposent d’éléments de gameplay qui n’ont pas été suffisamment rallongés pour que l’on apprécie encore plus le jeu. Certes, l’expérience est suffisamment compacte pour ne pas s’ennuyer. Cependant, la plupart des niveaux, aussi bien fichus soient-ils dans le level design, se bouclent bien trop vite à notre goût. Le soft nous donne même la désagréable impression de jouer par séquences, comme dans un jeu flash. La comparaison est un peu forte, mais c’est ce que l’on ressent une fois le jeu fini, avec un fort goût d’inachevé frustrant.
Pourtant, hormis les quelques écueils d’imprécision dans les phases de plateforme et de hitbox agaçantes, les sensations de jeu sont jouissives. Incarner plusieurs personnages avec plusieurs mécaniques est plaisant de bout en bout, et même les phases dans le Futur avec Sarah ou John Connor nous font revivre du run n’gun pur à la Contra. Soit quelque chose de dynamique, et avec une difficulté relevée et old school qui fait plaisir. Mention spéciale aux boss qui sont bien travaillés et qui arrivent quelque fois au mauvais moment, surtout lorsqu’il ne nous reste plus beaucoup de vie.
D’ailleurs, notez que vous pourrez trouver des kits de soin sauvegardant la progression, mais également des améliorations d’armes temporaires, provoquant un sentiment de puissance face aux machines. Il n’y a pas à dire, Terminator 2D :No Fate ose des idées qui fonctionnent, et qui auraient parfois dû jouer un peu plus la montre pour notre bon plaisir. Sachez qu’il y a évidemment une poignée de petits secrets à découvrir et quelques bonus de continue à trouver, mais nous avons encore une fois le sentiment que cela n’est toujours pas assez.
That’s 80’s

De la nostalgie, vous allez en avoir avec le style graphique de Terminator 2D :No Fate. On retrouve ici un habillage 16bits moderne dont seul Bitmap Bureau a le secret, et il faut dire que cela rend bien. Les décors old school sont largement soignés, comme les animations, aux petits oignons. Très franchement rien à dire, le développeur a respecté religieusement l’esthétique de la franchise jusque dans les cinématiques, qui sentent bon l’ère du 16bits. En plus, le soft est bien optimisé, rendant l’expérience de jeu hyper agréable.
Enfin, que dire de la bande-son, qui s’avère être une petite pépite auditive. On retrouve beaucoup de musiques originales sortant du lot, mais également le thème principal de la franchise remixé un peu à toutes les sauces, et qui fonctionne réellement du feu de Dieu. C’est une réussite incontestable, et avec au passage des bruitages dans le ton de cette esthétique 16bits qui ont le don de toujours nous émerveiller.
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